Moreno tente de transformer le 19-J en un plébiscite sur le « changement » en Andalousie

Le PP lance un appel au gouvernement Sánchez pour un vote punitif afin de ne pas laisser le mécontentement social entre les mains de Vox

Juanma Moreno reçoit les applaudissements des membres de la direction
Juanma Moreno reçoit les applaudissements des membres de la direction du PP andalou, ce mardi, après avoir reporté sa décision d’avancer les élections au 19 juin.JOSE MANUEL VIDALEPE
  • Élections andalouses Le PP prend tout le monde contre lui : Swords ne décolle pas, Marn sort et Vox et la gauche au PSOE, divisés ou sans visage

Le PP entend relever le 19 juin, le rendez-vous avec les urnes à Andaluca, comme un plébiscite sur le gouvernement de changement. La stratégie de campagne de Juanma Moreno cherche à faire comprendre aux Andalous qu’il n’y a que deux alternatives et à ne pas se perdre dans des débats parallèles qui portent sur des acteurs secondaires : il n’y a ici que deux présidents possibles : Juan Espadas avec un gouvernement frankenstein ou moi, a-t-il dit ce mardi à Charles Herrera dans une interview à Cope.

Les populaires veulent éviter que la campagne andalouse ne devienne un débat monographique sur un nouveau pacte entre le PP et Vox. Et Juanma Moreno essaie de surmonter ça embuscade de la gauche réduisant les options des électeurs à deux, sans envisager d’autres formules, comme aller aux urnes avec Ciudadanos, qui était une alternative chérie à un moment donné de la législature, ou même proposer un éventuel gouvernement de concentration si le résultat de la la nuit électorale ne permet pas aux gouvernements seuls.

Sur cette dernière option, Moreno a été franc : Il est souhaitable de parvenir à des accords sur de nombreuses questions avec le PSOE, mais je n’envisage aucun type d’accord de gouvernement, a déclaré le président du Conseil, qui interprète que la lassitude de 37 ans de socialiste les gouvernements qui ont permis à la situation politique de se retourner en 2018 continuent d’être un moteur suffisamment puissant pour accorder le PP une deuxième législaturemême si cette fois, le candidat prétend, bien mieux s’il est seul.

La stratégie est donc d’éviter le débat sur le rôle que Vox peut jouer après les élections du 19 juin. Et le président minimise même le pouvoir d’entraînement qu’un candidat comme Macarena Olona pourrait avoir sur la droite populiste, tout en reconnaissant que le parti de Santiago Abascal est fort. Mais je sors avec l’intention de gouverner seul car c’est le meilleur pour l’Andalousie.

Juanma Moreno n’exclut pas, malgré tout, de répéter une coalition gouvernementale avec Ciudadanos, mais seulement en deuxième option s’il n’est pas possible d’obtenir une majorité suffisante. L’expérience avec Cs a été très bonne. Mais, si je dois choisir, je préfère un Gouvernement monochrome, et la deuxième option serait de répéter le modèle actuel.

Le tandem PP-C n’est donc plus la formule privilégiée, malgré le fait que Moreno revendique la coalition andalouse comme la seule qui ait survécu à la législature de toutes celles qui se sont formées dans les communautés autonomes, et malgré le fait que le PP et Les citoyens sont venus faire des chiffres pour tenter d’éviter une fuite des voix à travers les mailles du filet de l’arithmétique électorale.

La poussée de effet feijo a donné des ailes au PP en Andalousie. Et la direction nationale de Ciudadanos, qui est en jeu pour sa survie, a préféré défendre la marque et se revendiquer comme la seule alternative pour éviter les gouvernements avec des partis extrémistes à gauche comme à droite.

Enfin, dans le cadre d’une stratégie de campagne, vous coordonnez élas bendodo -homme fort dans le gouvernement de Moreno et aussi dans le nouvel exécutif de Feijo-, le PP entend jouer la carte du vote punitif au gouvernement de Pedro Sánchez, avec l’intention de ne pas laisser Vox capitaliser exclusivement sur le malaise dû à la hausse des prix ou à la stagnation de l’économie. Et il le fait de deux manières : d’une part, en projetant sur Juan Espadas la menace d’une nouvelle gouvernement frankenstein avec les communistes et les anticapitalistes et, d’autre part, appelant les électeurs à utiliser les urnes andalouses pour obtenir un carton rouge de Pedro Sánchez.

Bref, le PP ne cherche pas seulement revalider le changement en Andalousie, mais de le faire en freinant les aspirations gouvernementales de Vox et en consolidant le leadership de Feijo.