Pendant deux ans, United We Can et le reste des alliés de Pedro Sánchez ont attaqué l’institution sous prétexte du départ de Don Juan Carlos
Le retour du Roi émérite ne règle pas le malaise existant entre les partenaires fondamentaux du Gouvernement. United We Can et leurs alliés parlementaires ont profité de la « fuite » du père de Felipe VI à Abu Dhabi pour attaquer au cours des deux dernières années non seulement contre la manœuvre de Don Juan Carlos, mais aussi pour attaquer la monarchie et tenter de renverser l’institution.
Une dynamique qui a commencé avec les enquêtes judiciaires sur l’émérite, s’est redoublée avec son départ d’Espagne et maintenant, avec son retour « impuni » sans donner d’explications aux Espagnols, affirment-ils. La Couronne est conçue pour « offenser », a réitéré cette semaine le porte-parole parlementaire de la violetsPablo Echenique.
15/03/20 : Felipe VI refuse l’héritage
Dans un moment de chaos total après la fermeture hermétique de l’Espagne en raison du premier coup de la pandémie et de l’application de l’état d’alerte, la Maison royale annonce une décision historique : Felipe VI rompt les liens avec son père, se dissocie des fonds ouverts , Il renonce à l’héritage de son père, et retire l’allocation salariale qu’il avait jusqu’à présent de l’argent public. 194 232 euros, selon les données correspondant à 2018.
08/03/20 : La « fuite » de Juan Carlos
Le départ de Juan Carlos Ier d’Espagne surprend toutes les formations politiques, mais il irrite surtout les partenaires fondamentaux de Pedro Sánchez. « Est-ce que la justice va lui permettre de partir ? », s’interroge United We Can, qui juge cette manœuvre « indigne » d’un chef d’Etat qui, estiment-ils, doit rendre des comptes. Le vice-président Pablo Iglesias déchaîne une tempête politique au sein du gouvernement en qualifiant de « fuite » la marche des émérites. « Il ne fuit rien parce qu’il n’est immergé dans aucune cause », répond Carmen Calvo.
18/08/20 : Affrontement au sein du gouvernement
Podemos accentue ses différences avec le secteur socialiste et attaque la monarchie depuis le gouvernement. Mais Margarita Robles, en tant que ministre de la Défense, discrédite le courant violet et fait taire toute critique : « Quand certains jugent les autres coupables, je me fiche de qui ils sont, ils oublient que la présomption d’innocence est l’un des piliers fondamentaux de la Etat de droit. Il faut défendre la présomption d’innocence de tous », lance le socialiste.
19/09/20 : Objectif : Mettre fin à la monarchie
La première de Pablo Iglesias le jour de la fête nationale en tant que vice-président devient une allégation contre la Couronne. Le leader mauve de l’époque prône « d’œuvrer pour avancer vers un horizon républicain qui approfondisse la démocratie espagnole ». Une position qui se heurte au socialiste, qui, même républicain, affiche une ligne plus modérée vis-à-vis de la monarchie.
12/11/20: ‘Narcos’
La carte de Noël de United We Can était dédiée à la Maison Royale. A travers une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, les images violettes entrecoupées de la Couronne avec la musique de fond de la série narcisses. Il y a aussi des photographies de Corinna Larsen ou de Francisco Franco. Avec la vidéo, Podemos fait pression pour que le Congrès accepte de créer une commission d’enquête sur les émérites, comme l’exigent les associés de Pedro Sánchez.
26/02/21 : Une régularisation louche
Le versement par l’émérite de 4,4 millions au Trésor « y compris les intérêts moratoires et les majorations » est, aux yeux de la gauche, une stratégie concoctée depuis la Maison royale avec l’aide du gouvernement pour que le père de Felipe VI ne soit pas jugé . Podemos, en effet, estime qu’avec ces « arnaques », il « régularise ses crimes ». « Il agit au-dessus de la loi et se différencie dans l’exercice de ses responsabilités du reste des citoyens », déplore le violetsqui ouvrent une brèche au sein du Conseil des ministres en insinuant que le Parquet et le Trésor œuvrent pour empêcher le roi émérite d’obéir à la justice.
25/08/21 : Quinzième échec
Une bonne partie du bloc d’investiture essaie toutes les quelques semaines d’amener le Congrès à enquêter sur l’émérite. Pour la quinzième fois, le PSOE, le PP et Vox renversent la demande d’une commission parlementaire à la Table de la Chambre basse.
13/12/21 : Une « structure » pour la corruption
Peu à peu, les signes de corruption s’estompent, mais la gauche continue de rejeter le retour des émérites. Malgré le fait que le parquet suisse ouvre une enquête sur le don de 65 millions que le roi Juan Carlos a fait à Corinna Larsen à partir de fonds saoudiens, les alliés de Sánchez continuent de se méfier de la Maison royale. « S’il retourne en Espagne, il devrait être uniquement et exclusivement responsable devant la justice espagnole et les citoyens de ce pays », crie United We Can, qui définit la monarchie comme une « structure » conçue pour la corruption.
02/03/22 : Rayons du procureur
Il n’y a pas d’indices solides de criminalité. Le parquet de la Cour suprême décrète finalement le dossier de l’enquête sur le patrimoine de l’émérite et refuse de le poursuivre pénalement, ce qui ouvre la voie au retour de Juan Carlos.
26/04/22: Nous pouvons, à part Zarzuela et Moncloa
Podemos n’a pas été informé de la décision adoptée entre La Moncloa et la Zarzuela d’augmenter l’audit de la Maison Royale par l’intermédiaire de la Cour des Comptes, ce qui a généré un malaise dans les rangs violets.
17/05/22 : Un retour « humiliant »
Le retour de l’émérite n’en finit pas de satisfaire United We Can ou ses alliés justement à cause des formes. Que Juan Carlos revienne visiter Sanxenxo et ses régates et ne pas répondre à la Justice irrite les violets, qui qualifient d' »humiliante » la décision adoptée par la Maison Royale.
