Le parquet s’oppose à la révocation de la condamnation du membre de l’ETA Atristain pour la peine de Strasbourg

Il refuse qu’il puisse déposer un recours en révision devant la Cour suprême pour annuler les 17 ans de prison pour appartenance à l’ETA et possession d’explosifs

Xabier Atristain, dans le Guip
Xabier Atristain, à Guipzcoa après son arrestation en 2010.EPE

La peine de 17 ans de prison prononcée contre Xavier Atristain pour appartenance à l’ETA et détention d’explosifs doivent être maintenues. C’est la thèse du parquet de la Cour suprême sur les conséquences de l’arrêt de Strasbourg qui a considéré les droits du membre de l’ETA violés en raison des obstacles à l’accès à un avocat de confiance.

Après cette condamnation, Atristain a déposé un recours en révision auprès de la Cour suprême, une procédure exceptionnelle pour modifier des peines qui, comme la sienne, sont déjà fermes. Sa thèse est que la condamnation de l’Audiencia Nacional devrait être annulée parce qu’elle était fondée sur un aveu obtenu grâce à la violation de ses droits. En revanche, le rapport présenté hier par le procureur José Javier Huete Il s’oppose à ce que la Cour suprême autorise la présentation de ce pourvoi et, par conséquent, étudie la possibilité de révoquer la condamnation.

L’argument du procureur est que les déclarations incriminantes que le membre de l’ETA a faites sans avoir son avocat de confiance n’étaient pas le seul élément à l’appui de la peine. Dès lors, même en remettant en cause la validité de ses aveux au regard de la peine de Strasbourg, les 17 ans de prison doivent être maintenus.

« Le jugement de la Haute Cour Nationale […] analyse ses propres déclarations à la préfecture de police de Madrid, devant le tribunal central d’instruction no. 2 et en plénière ; les déclarations des coaccusés ; les déclarations de témoins de tiers et d’agents de la Garde civile ; les résultats des perquisitions et des expertises réalisées », énumère le procureur.

Tout cela, conclut-il, « constitue un ensemble de preuves qui ne découle pas uniquement et exclusivement de ses propres déclarations à la préfecture de police, qui [no] permet de soutenir que la violation constatée par la CEDH, de par sa nature et sa gravité, a des effets qui perdurent et ne peuvent cesser autrement que par le contrôle de son autorisation envisagée ».

Sans « caractère général »

Au-delà du cas particulier du membre de l’ETA, le Parquet limite les conséquences de la doctrine Atristain et que selon la gauche abertzale Cela doit signifier la libération de dizaines de prisonniers de l’ETA. Le rapport du procureur indique que l’application du critère de Strasbourg « doit se faire au cas par cas et au cas par cas, et il n’est pas possible de tirer des conclusions de nature générale applicables automatiquement à diverses hypothèses ».

Jusqu’à présent, l’application de la doctrine a conduit à deux acquittements devant la Haute Cour nationale. Dans les récentes décisions concernant Gorka Palacios et Iglesias Chuzas, Kadhafi, le tribunal a confirmé la déclaration faite par le détenu pendant la période de détention au secret, alors qu’il avait un avocat commis d’office et non un avocat en qui il avait confiance.

Des doutes sur la validité de ce qui a été déclaré dans ces conditions peuvent continuer à se refléter dans les arrêts à la lumière de la doctrine de Strasbourg. Mais la thèse du Parquet, si elle est finalement acceptée par la Cour suprême, limitera les conséquences de la Doctrine Atristain.