La campagne andalouse explose et lance un SOS pour survivre à la « tempête parfaite »

Des milliers d’agriculteurs descendent dans les rues de Séville pour exiger du gouvernement de vraies solutions à la crise causée par la sécheresse, la hausse des coûts, la PAC et, maintenant, la guerre en Ukraine

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Une caméra de télévision prend des photos des tracteurs lorsqu’ils traversent l’avenue La Palmera à Séville lors de la manifestation des agriculteurs.EFE

Les missiles et les alarmes anti-aériennes qui retentissent depuis jeudi en Ukraine sont loin d’Andaluca, mais cette guerre, et ses effets sur l’économie, sont la menace ultime qui plane sur la campagne andalouse, assiégée, de plus, par des coûts de production qui ont grimpé en flèche -20% pour les semences, 150% pour les engrais ou 33% pour l’eau-, en raison de la concurrence d’autres pays dans l’inégalité des conditions, en raison des veto et des tarifs douaniers , en raison des coupes que la nouvelle politique agraire commune (PAC) entraînera – cent millions de moins par an -, en raison des conséquences de la réforme du travail et en raison d’une sécheresse qui est la pire depuis 25 ans.

Une tempête parfaite qui a jeté des milliers d’agriculteurs dans les rues de Séville ce vendredi, la grande majorité d’entre eux en colère contre le manque de soutien et de mesures concrètes du gouvernement de Pedro Sánchez et marre d’être passés en héros au pire de la pandémie pour oublié ou, au pire, méprisé.

Ils étaient environ 5 000 -15 000 selon les organisateurs- agriculteurs de toute la communauté qui, avec une centaine de tracteurs, ont soutenu l’appel à la grandes organisations du secteur, d’Asaja à COAG, en passant par les Coopératives Agroalimentaires et à l’exception notoire de l’UPA, qui a abandonné une mobilisation qui portait le slogan « L’agriculture et l’élevage, une affaire d’État ».

Les agriculteurs et éleveurs d’Andalousie ont lancé hier un SOS -le énième- et ont demandé, avant tout, à l’exécutif central, de les écouter et d’adopter une fois pour toutes les mesures qui leur permettront de survivre dans un contexte, disent-ils, c’est-à-dire les conduisant à abîme.

De plus, la manifestation qui s’est terminée devant le siège de la Délégation du Gouvernement en Andalousie était aussi une plainte contre ce que le secteur considère agressions jusqu’à quatre ministres. Selon le secrétaire général de l’Asaja Sevilla, Eduardo Martn, il y a quatre ministres qui n’arrêtent pas d’attaquer le terrain. Au centre de toutes les critiques, le ministre de l’Agriculture, Luis Planas, qui est désigné comme le principal responsable des pertes que la nouvelle PAC va entraîner pour le secteur en Andalousie.

Selon les calculs du Conseil lui-même, chaque année du nouveau cadre de la PAC, qui s’étend de 2023 à 2027, l’Andalousie cessera de recevoir environ cent millions d’euros d’aide par rapport à ce qu’elle reçoit avec la politique agricole européenne actuelle.

Surtout parce que le écoschémasa dénoncé la ministre de l’Agriculture, Carmen Crespo, cette semaine au Parlement, de nombreuses particularités de la campagne andalouse sont laissées pour compte.

A titre d’exemple, et selon les estimations de l’administration andalouse, dans la province de Séville ou en janvier, environ six agriculteurs et éleveurs sur dix verront leurs subventions européennes réduites si la PAC se poursuit dans les conditions actuelles.

À cela, il faut ajouter, Martn a dénoncé lors de la manifestation, comment le récemment approuvé réforme du travail elle tourne le dos au terrain en éliminant la temporalité, intrinsèque au secteur.

Non moins pessimiste était le secrétaire général du COAG en Andalousie, Miguel López, qui a osé que la somme de toutes les crises menaçait de conduire au chômage en 125 000 exploitations.

Pour sa part, le président du secteur de l’huile d’olive des coopératives agroalimentaires d’Andalousie, Cristbal Gallego, a accusé le gouvernement central de les avoir trompés et de transférer les fonds d’Andaluca vers d’autres domaines avec la conception de la PAC par une poignée de voix.

Vieux problèmes et quelques nouveaux

Les problèmes du secteur ne sont pas, pour la plupart, nouveaux. L’augmentation des coûts ne l’est pas, même si son escalade semble imparable et a laissé la rentabilité des exploitations au minimum. Ce n’est pas non plus ce qu’ils qualifient de concurrence déloyale, en raison des accords de l’Union européenne avec des pays tiers qui ne sont pas tenus de respecter les mêmes normes que les agriculteurs et éleveurs autochtones. Et les droits de douane et les veto, imposés par des pays comme les États-Unis et la Russie, viennent aussi de loin.

Mais c’est qu’à tout ce qui précède s’est ajouté un la sécheresse qui a obligé les andalous irrigués à couper le robinet d’eau, qui dans cette campagne ne recevront que 17% de ce qu’ils avaient l’an dernier, à peine 6 000 mètres cubes, ce qui a conduit certains agriculteurs, comme les riziculteurs sévillans , à envisager même s’ils plantent ou, directement, ils n’essaient même pas.

Mais le fait est que le conflit de guerre en Ukraine pourrait être un coup très dur, surtout pour les agriculteurs, puisque 30 % du maïs et 15 % des céréales avec lesquels ils sont utilisés sont importés de ce pays d’Europe de l’Est. le bétail est nourri de la communauté.

Bref, la tempête parfaite qui peut finir, dénoncent-ils, avec la campagne andalouse si quelqu’un n’y remédie pas.

PP et Vox se disputent le drapeau de l’agriculture

Le Parti populaire et, surtout, Vox rivalisaient hier pour s’imposer comme le principal défenseur des revendications des agriculteurs et des éleveurs et hisser, plus haut que l’autre, le drapeau de la défense du secteur primaire. Bien qu’il y ait également eu des représentants de Ciudadanos, dont le vice-président du conseil d’administration, Juan Marn, les représentations les plus importantes ont été envoyées par les deux partis de droite qui sont des rivaux directs dans les urnes. Au nom du PP, la secrétaire générale du parti en Andalousie, Loles López, était présente, qui a tenu à souligner que son parti est le parti de la terre et que nous avons toujours été du côté du terrain face aux attentats il a souffert du gouvernement Sánchez et de Swords. De son côté, le porte-parole parlementaire de Vox, Manuel Gavira, et le porte-parole adjoint, Rodrigo Alonso, étaient également présents, qui ont insisté sur le message de formation contre l’Agenda 2030 du gouvernement central, absolument incompatible avec le terrain.