ERC exprime le chantage contre Pedro Sánchez et demande la tête de Margarita Robles

Le ministre défend le droit de l’État à contrôler les manœuvres du sécessionnisme

Le président du gouvernement, Pedro S.
Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, lors d’une séance de contrôle au Congrès.BERNARDO DIAZ

L’affaire présumée d’espionnage sur 65 personnes impliquées dans la cause de l’indépendance est allée trop loin. Alors que le gouvernement tentait de le minimiser, minimisant les prétentions des forces souverainistes qui ont soutenu Sánchez lors de son investiture et lui ont apporté un soutien parlementaire, la boule du scandale a grossi alimentée par les inconnues, les déclarations malheureuses, les attitudes arrogantes de certains et la victimisation des autres.

C’est dans ce bouillon qu’a été mijotée une précieuse opportunité pour le souverainisme, mené par ERC, de mettre un maximum de pression sur le Gouvernement. Le décret de mesures visant à atténuer les effets de la guerre en Ukraine, clé pour l’exécutif pour éviter un incendie de rue alimenté par la hausse constante des prix, est en jeu. Et après lui, le reste des initiatives législatives de l’exécutif.

Ses partenaires habituels, ceux à qui le président a toujours accordé un traitement de faveur parce que cela lui convenait, sont désormais ceux qui font front contre lui et lui ont lancé un ultimatum qui expire aujourd’hui, au moment même où le président du Congrès, Meritxell Batet , appeler les députés à voter.

La crainte du Gouvernement de voir son décret annulé est telle que non seulement le ministre de la Présidence, Flix Bolaos, s’est empressé d’ouvrir des contacts urgents avec les PP et C pour tenter d’obtenir la validation de la norme par des voies alternatives, s’engageant même à la traiter comme un projet de loi, mais Sánchez lui-même a annulé son voyage à Pologne Oui la moldavie prendre des mesures à ce sujet si nécessaire.

Les engagements que le gouvernement a acquis ce dimanche par la bouche de Bolaos n’ont pas suffi à apaiser l’humeur du bloc souverain –MRCBildou,JxCat,PDeCAT, BNG Oui Coupe– auquel, soit dit en passant, le partenaire minoritaire de l’exécutif, United We Can, s’est également associé à certaines de ses revendications, désireux de régler de vieux comptes avec la ministre de la Défense, Margarita Robles, directement responsable de la CNI à qui l’espionnage est attribué.

Ces forces exigent que le gouvernement crée une commission d’enquête parlementaire pour clarifier ce qui est déjà connu sous le nom de Valise Pégase, se référant au nom de Logiciel espionner infiltré les appareils mobiles des personnes concernées, signaler les responsables et procéder aux démissions appropriées.

La première tête qu’ils réclament est celle du ministre de la Défense qui, ce mercredi, au Congrès a encore plus remonté le moral avec la réponse qu’il a donnée au député du CUP, Mireia Veh : Je lui demande ce qu’un État et un gouvernement doivent faire quand quelqu’un viole la Constitution, quand quelqu’un déclare l’indépendance, quand quelqu’un coupe des voies publiques et sème le désordre public, quand quelqu’un a des relations avec les dirigeants politiques d’un pays qui envahit l’Ukraine.

Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase après une semaine de menaces croissantes au cours de laquelle l’ERC, la force la plus puissante du sécessionnisme, s’est préparé à montrer à Sánchez qu’il est même prêt à compromettre la stabilité du gouvernement et la continuité de la législature. Les Républicains ont dépoussiéré leur profil le plus belliqueux, celui-là même qu’ils ont exhibé en 2019 pour renverser les Budgets et déboucher sur des élections, ou en février dernier pour rejeter la réforme du travail.

La formation présidée par Oriol Junqueras est déterminée à ne pas collaborer à l’approbation du décret de mesures pour la guerre en Ukraine – comme son porte-parole au Congrès, Gabriel Rufin, l’a suggéré hier – et certifie ainsi qu’elle abandonne définitivement son statut de partenaire privilégié de le PSOE pour le reste du mandat.

Son deuxième flanc d’attaque est de tenter de forcer, en s’appuyant sur Podemos, le limogeage de Robles. Pour la première fois, hier, le président de la Generalitat, Pere Aragons, a mis un nom sur la tête qu’il revendique depuis que l’espionnage présumé a été découvert.

Les propos de Robles au Congrès réclamant le droit de l’État à contrôler les manœuvres du sécessionnisme ont été pour Aragons la démonstration que le gouvernement est derrière les écoutes téléphoniques et il s’en est emparé pour exiger leur cessation. La ministre doit assumer ses responsabilités car la CNI est sa responsabilité. Si vous ne le saviez pas, parce que vous étiez incompétent. Et, s’il le savait, pour avoir violé les principes démocratiques les plus élémentaires.