Six juges portent le blocus « partisan » du CGPJ devant la Cour de Strasbourg

Réforme du Pouvoir Judiciaire

Les candidats à l’adhésion proposés par l’association Francisco de Vitoria allèguent que le retard affecte leur droit d’accéder à la fonction publique

Pedro S
Pedro Snchez et Guido Raimondi, en 2019.EFE

Les multiples voies par lesquelles le blocus du pouvoir judiciaire a atteint les institutions européennes ont récemment été élargies. Une demi-douzaine de juges ont porté devant la Cour de Strasbourg le retard du renouvellement du Conseil général de la magistrature (CGPJ). Ce sont les six candidats qui, en 2018, alors que le renouvellement des membres semblait encore possible, ont été proposés pour le poste par l’Association judiciaire Francisco de Vitoria.

Dans leurs demandes à la Cour européenne, les magistrats soutiennent que le blocus institutionnel viole leur droit d’accéder à la fonction publique. « L’accès aux fonctions publiques conformément aux exigences énoncées dans les lois », précisent les poursuites, « est configuré comme un droit fondamental qui nécessite une protection spéciale ».

Reconnaître ce droit comme l’un de ceux qui méritent la protection de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) Il n’est pas juridiquement simple, comme le montre le raisonnement qui lie les poursuites, d’en arriver à la conclusion qu’il en est ainsi. Il n’apparaît pas littéralement dans l’accord, mais il a été reconnu dans certains jugements avec une portée qui s’est élargie et que les plaignants souhaitent qu’il étende maintenant quelque chose de plus.

« Nous avons le Congrès et le Sénat totalement subordonnés aux intérêts des deux principaux partis politiques. C’est pourquoi ils n’ont rien fait en trois ans », a déclaré le porte-parole de l’association lors de l’annonce des revendications, Jorge Fernndez Vaquero, qui a expliqué vouloir mettre un terme à la « distribution partisane du CGPJ qui a lieu ».

« Ils corrompent l’institution »

Pour incliner la Cour européenne vers son admission, elles mettent en évidence la pertinence de l’affaire au-delà des droits individuels des plaignants. « Et dans ce cas, le droit d’accès des juges à être élus membres pour le tour judiciaire dans la formation du nouveau Conseil Général du Pouvoir Judiciaire présente un aspect important et particulier en ce qui concerne l’indépendance des pouvoirs publics et dans le fonctionnement Par conséquent, il est jugé opportun que la CEDH évalue cette violation et élargisse la portée objective de ce droit pour l’étendre à l’accès à toute fonction publique.

Ils ajoutent que, « dans le cas présent, il faut tenir compte du fait que la décision rendue aura également un effet protecteur important sur la division des pouvoirs en Espagne, qui est actuellement affectée par des intérêts politiques qui corrompent l’institution ».

La « conclusion » des procès est que la paralysie du processus d’élection des candidats et le renouvellement du CGPJ en raison de « l’inaction des Cortes Generales en Espagne » et « pour des raisons et intérêts purement politiques » génère « une violation » de la Droit des candidats « à participer à la vie publique », une violation « qui nécessite une intervention et une protection judiciaire afin de rétablir l’intégrité de la loi ».

Les procès demandent que l’arrêt de Strasbourg serve à restaurer ce droit bafoué « et au renouvellement de l’organe institutionnel ». Parmi les candidats depuis plus de deux ans et désormais plaignants figure le magistrat Mara Tardn, ancien porte-parole de l’association judiciaire et qui, avant la rupture de l’accord, figurait sur la liste des 20 nouveaux membres. Elle était alors présidente d’une section du tribunal de Madrid et occupe aujourd’hui l’un des tribunaux d’instruction du Tribunal national.

Les autres magistrats-candidats-demandeurs sont José Antonio Baena, Rafael Estvez Benito, Mnica García de Yzaguirre, Image de balise Manuel Jan Vallejo et Juan Luis Lorenzo Bragado.

L’affaire est déjà allée à Strasbourg

Les magistrats ont déjà saisi la Cour constitutionnelle en alléguant la violation du droit d’accès aux fonctions publiques. Le Tribunal de grande instance n’a pas statué sur le fond car il a irrecevable le recours d’amparo, considérant qu’il avait été déposé hors délai, autre obstacle pour Strasbourg à étudier l’affaire. Dans leur recours devant la Cour européenne, les magistrats estiment que cette décision viole leur droit à une protection juridictionnelle effective.

La Cour de Strasbourg, bien qu’indépendante dans ses décisions, dépend du Conseil de l’Europe, un organe qui a demandé à plusieurs reprises à l’Espagne de secouer le CGPJ de la contamination politique qui signifie que ses membres doivent tous être élus par les Cortes Generales.