Renfe est accusée d’être le « bouc émissaire » d’un technicien de la ligne ferroviaire d’Estrémadure en raison des multiples incidents et retards depuis l’inauguration

Le président de l’entité licencie le directeur de la production de la ligne Madrid-Estrémadure en raison de retards de plus d’une heure, de pannes et de trafic sur l’ancienne voie

Premier voyage passager du nouveau train Alvia qui couvre le l
Premier voyage passager du nouveau train Alvia qui couvre la ligne Badajoz-Madrid.VD
  • politique Le nouveau train d’Estrémadure, inauguré entre deux manifestations : « Ce n’est pas un AVE, c’est le train de la sorcière »
  • infrastructures Le nouveau train d’Estrémadure arrive en retard car il circule « par erreur » dans l’ancien train lors de son premier voyage à Madrid

Les multiples incidents et retards dans le démarrage pour les voyageurs du nouveau service ferroviaire en Estrémadure dans ses deux premiers jours de service, il a déjà fait une victime : le responsable de la production à la chaîne Madrid-Estrémadure. Il ne s’agit pas d’une victime politique mais que le bouc émissaire a été technique.

Ils l’ont d’abord appelé AVE dans les invitations, puis ‘première phase de grande vitesse’ et enfin ‘train rapide’. Et gardé le performance de la cérémonie d’ouverture, avec la présence du roi et du président du gouvernement, malgré le fait que le nord de l’Estrémadure a continué avec trois importants incendies actifs.

Deux jours après ladite mise en scène, le président de Renfe, Isaïe Tboas, a décidé de licencier ce responsable technique, une fois que les faits ont révélé que la ligne n’était pas prête pour la mise en service car il reste encore de nombreux travaux à effectuer, dont l’électrification, et elle fonctionnera à une vitesse moyenne qui ne dépasse pas les 100 km/h.

La direction de Renfe a pris cette décision malgré le fait que quelques heures auparavant l’entreprise avait assuré que les incidents étaient « normaux » lors de l’inauguration de ce type d’infrastructure. Puis, face aux plaintes générales d’Estrémadure exprimées sur les réseaux sociaux, mais aussi par les voyageurs eux-mêmes, il a pris la décision de licencier le gérant.

Les trains Alvia et Intercity, qui sont les deux qui circulent sur cette route depuis mardi, ont eu de multiples problèmes. Par exemple, ce même mercredi, le trajet du matin entre Badajoz et Madrid est arrivé dans la capitale espagnole avec plus d’une heure de retard « en raison d’une panne de machine ». Dans l’après-midi, il y a également eu des retards. Ils n’ont pas été les seuls.

Lors du voyage inaugural des passagers – tel que publié par EL MUNDO – le train, au lieu d’emprunter la nouvelle voie sur le tronçon Badajoz-Madrid, a emprunté l’ancienne voie, entre autres incidents. Arrivé avec environ 15 minutes de retard. Au retour, dans l’après-midi, et sans explication, il subit un autre retard de près d’une demi-heure.

L’Alvia S-730 remis à neuf a effectué quatre voyages dans la région à ce jour, et chacun d’eux a ajouté un incident différent. Aujourd’hui, le train qui part à 7h25 du matin de Badajoz aurait dû arriver à 11h45 à Atocha. Il l’a fait vers 13h00, après avoir été arrêté jusqu’à ce qu’ils parviennent à réparer la panne de la machine.

Renfe a fait état d’une indemnisation équivalente au remboursement de 100% du prix du billet, selon la politique de remboursement de l’entreprise publique. Le voyage a déjà commencé avec 10 minutes de retard en raison du dételage des wagons. Déjà en marche, la locomotive a commencé à avoir des problèmes de traction, ce qui a obligé à limiter la puissance et la vitesse du train dans certaines sections.

Plusieurs passagers ont précisé que pendant le voyage, il y avait alors trois arrêts sur le chemin. A la gare de Monfrage environ 10 minutes ; le suivant à Oropesa pour réparer la panne et un autre avant d’atteindre Madrid. La climatisation n’a pas fonctionné sur plusieurs trajets non plus. Ce n’était pas le seul incident. L’Intercity (le Talgo) parti de Madrid à 08h50 et qui devait arriver à Badajoz à 13h24 l’a fait, mais avec un retard de 50 minutes dû à une panne mécanique de la locomotive. Comme l’explique Adif, le train accumulait des retards dus au fait que la ligne continue d’être à voie unique en raison du fait que les tronçons de travaux à double voie déjà achevés ne sont pas en service. Et si un train s’arrête, comme il n’y a qu’une seule voie, cela se répercute sur la suite des trajets.

Ce même après-midi, les trains qui desservent la ligne Madrid-Badajoz ont enregistré un retard moyen de 25 minutes sur leurs horaires, comme le rapporte l’ADIF sur ses réseaux sociaux. Dans tous les cas, l’Engagement Volontaire de Ponctualité a été appliqué, par lequel Renfe rembourse entre 50% et 100% du montant du billet en fonction du retard enregistré.

Face à la pression sociale, tant la Junta de Extremadura que le PSOE ont exprimé publiquement leurs plaintes avant que le licenciement n’ait lieu. « Renfe nous dit que c’est quelque chose de normal lorsqu’un service est lancé, mais il nous semble que c’est injustifiable », a assuré le porte-parole de la Junta de Extremadura, Juan Antonio González, qui a souligné qu' »il est injustifiable que dans les premiers jours de démarrage il y ait des retards ». « C’est une situation qu’absolument personne ne comprend », a-t-il ajouté.

À son tour, le porte-parole des Transports du PSOE au Congrès, César Ramos, a critiqué les « retards considérables » dans un message posté sur son compte Twitter. « Deuxième jour des nouveaux services ferroviaires en Estrémadure, deuxième jour avec des retards considérables. Renfe et Adif doivent prendre cela au sérieux, la confiance des Estrémaduriens est très détériorée », a-t-il déclaré. Dans l’après-midi, le président de Renfe a pris la décision de limoger le gérant de la ligne Badajoz-Madrid.