Puigdemont demande à la Cour européenne de rétablir son immunité face à l’offensive de Llarena en Italie

Le TGUE a retiré le 30 juillet l’immunité des trois eurodéputés JxCAT -Puigdemont, Toni Comn et Clara Ponsat- car il comprenait que les euro-ordres à leur encontre étaient suspendus.

Carles Puigdemont, lundi, au Parlement européen.
Carles Puigdemont, lundi, au Parlement européen.PA
  • Suprême Llarena désavoue le procureur de la République et demande au juge sarde la remise immédiate de Puigdemont
  • Sécessionnisme Puigdemont soutient qu’il doit se rendre en Sardaigne et être libre malgré la nouvelle offensive judiciaire à Llarena

L’ancien président catalan Carles Puigdemont a déposé un recours auprès de la Tribunal de l’Union européenne (TGUE) appelant à lui rendre son immunité en tant que député européen, après son arrestation et sa libération ultérieure en Italie la semaine dernière, a rapporté le tribunal ce vendredi dans un communiqué.

Le TGUE a retiré le 30 juillet l’immunité aux trois eurodéputés JxCat -Puigdemont, Toni Comn et Clara Ponsat- car il comprenait que les euro-commandes à leur encontre étaient suspendues, selon ce que le Procureur d’État, mais cela leur a ouvert la porte pour présenter un nouvel appel s’ils étaient arrêtés, comme cela s’est produit lorsque l’ancien président catalan a atterri jeudi 23 septembre à l’aéroport de Alghero, sur l’île italienne de Sardaigne.

Parallèlement à la présentation de cet appel, Puigdemont se rendra en Sardaigne (Italie) pour déclarer le lendemain 4 avant le Cour d’appel de Sassari, la même personne qui l’a libéré sans mesure conservatoire et qui doit désormais se prononcer sur son éventuelle extradition vers l’Espagne.

Après l’arrestation de Puigdemont, le magistrat de la Cour suprême Pablo Llarena, qui enquête sur l’affaire contre l’ancien président catalan, a transmis aux autorités judiciaires italiennes l’ordonnance à l’euro qu’il a rendue à son encontre le 14 octobre 2019.

Llarena a alors demandé, et réitéré hier, jeudi, la remise de Puigdemont, affirmant que la commande euro est active, contrairement à ce que le procureur de la République a défendu devant la TGUE.

La version du procureur de la République est que l’ordre en euros est suspendu, en attendant la Cour de justice de l’UE résoudre la question préjudicielle soulevée par Llarena sur les raisons pour lesquelles une extradition peut être rejetée, après que la Cour d’appel de Bruxelles a rejeté la remise de l’ancien ministre Lluis Puig.

Sur la base de cet argument, le TGUE a compris que l’Euroordre était suspendu et que cela était explicitement indiqué dans l’arrêté du 30 juillet. Un texte sur lequel le parquet italien s’est appuyé le 24 septembre pour rejeter la livraison de Puigdemont, selon des sources à la défense de l’ancien président catalan expliquées à Efe.

Il faudra voir si le procureur maintient cette position à l’audience du 4, comme le confient les avocats de Puigdemont.

Dans le cas où le TGUE rétablit l’immunité à Puigdemont, Llarena demande aux autorités judiciaires italiennes de suspendre le traitement de l’Euroorder, mais d’adopter des mesures garantissant son exécution effective si le leader indépendantiste perd par la suite ce privilège.

Si, en revanche, le TGUE n’accorde pas l’immunité à Puigdemont, et dans le cas où le tribunal italien comprend que la réponse à la question préjudicielle peut conditionner sa décision, Llarena pointe la possibilité que le tribunal de Sassari paralyse l’euro jusqu’à ce que la CJUE statue.