Le procureur dénonce la femme phalangiste déjà mise en examen pour antisémitisme pour un crime de haine contre des immigrés marocains

Reprenez les phrases d’Isabel Peralta devant l’ambassade du Maroc après la crise frontalière : « Nous n’allons pas les laisser nous envahir. Mort à l’envahisseur ! »

Isabel Peralta, dans un acte d'hommage à la Divisi
Isabel Peralta, dans un acte d’hommage à la Division Bleue en février dernier.

La Procureur provincial de Madrid a dénoncé un crime de haine Isabel peralta, qu’il a déjà dénoncé pour antisémitisme, à la suite de manifestations menées lors d’un rassemblement organisé par Bastin Frontal le 18 mai 2021 devant l’ambassade du Maroc.

Selon le parquet dans sa plainte, dans l’acte de loi Peralta un manifeste « avec lequel il est venu exhorter à la violence et à l’hostilité contre les migrants marocains et musulmans, liant immigration et usurpation d’identité raciale et culturelle ».

Il ajoute que depuis le compte Twitter de Bastin Frontal un rassemblement -qui n’était pas autorisé- a été annoncé devant l’ambassade du Maroc, avec le slogan Arrêtez l’invasion et Etat terroriste au Maroc. L’événement a eu lieu après la crise frontalière provoquée par la décision du Maroc d’ouvrir la frontière Tarajal à Ceuta, les 17 et 18 mai, qui a permis un accès irrégulier à des centaines de personnes.

La plainte comprend plusieurs citations textuelles de Peralta devant les caméras : « Nous, les militants de Bastin Frontal, sommes ici pour lutter contre l’indécence de nos politiciens qui détournent le regard alors que nous subissons une usurpation d’identité raciale sans précédent. […]. L’arrivée massive d’immigrants qui met fin à notre polyphonie, qui met fin à notre culture, qui met fin à notre identité morale et qui finit avec ce qui a été l’Espagne et l’Europe, et nous n’allons pas permettre cela. »

Un autre : « Si nous ne les arrêtons pas, ce sera imminent car l’immigration en Europe va supplanter notre race (…) et nous sommes les seuls à nous battre pour cela. » Selon le procureur, il a clôturé son intervention en réitérant son idée de se battre avec les migrants : « Nous n’allons pas les laisser nous envahir. Mort à l’envahisseur ! »

Des affrontements

Le Procureur précise également que l’accusée a elle-même crié l’un des slogans que les personnes concentrées là-bas scandaient « ce n’est pas de l’immigration, c’est une invasion ». De plus, alors qu’ils l’applaudissaient, d’autres slogans étaient prononcés tels que « Espagne chrétienne et non musulmane », tandis que des banderoles étaient déployées et affichées avec les messages : « Ni le roi ni le gouvernement ni l’UE n’arrêteront l’expansionnisme marocain » et « Mohamed VI enlève tes mains sales de notre terre… En avant l’Espagne ».

Après la concentration, des incidents se sont produits par divers membres du groupe Bastin Frontal, qui ont violemment attaqué la force de police déployée. Cinq ont été arrêtés.

Trois mois avant ces incidents, le parquet avait déjà ouvert une enquête sur Peralta pour un possible crime de haine contre les Juifs. C’était à l’occasion d’un acte d’hommage à la Division Bleue, dans lequel Peralta affirmait : « C’est notre obligation suprême de combattre pour l’Espagne, de combattre pour l’Europe, désormais faible et liquidée par l’ennemi. L’ennemi sera toujours le même, mais avec des masques différents : le judo. […] Le judo est le coupable et la division bleue s’est battue pour cela. »