Le président de la Cour de l’UE : les procès eurordenes sont « fondamentaux » pour l’avenir de la coopération judiciaire

Koen Lenaerts estime que la CJUE répondra à la requête de la Cour suprême sur le refus de la Belgique d’exécuter les requêtes d’ici la fin de l’année.

Le président du TC, Pedro Gonz
Le président du TC, Pedro González-Trevijano, reçoit le président de la CJUE, Koen Lenaerts.TDM

Le président de Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Koen Lenaertsprévoit que la décision clé sur les eurocommandes de la procs arriver vers la fin de l’année. C’est ce qu’a indiqué le juriste belge ce vendredi après une intervention devant la Cour constitutionnelle, dans ce qui était la première visite au TC d’un président de la Cour de Luxembourg.

Dans la lignée de sa conférence, Lenaerts a expliqué que la résolution est « d’une importance fondamentale » pour l’avenir des mandats d’arrêt européens. Cela s’explique par le fait que l’affaire a été confiée à la Grande Chambre, composée de 15 magistrats. Il est également « conscient », a-t-il déclaré, de la pertinence de l’affaire pour la justice espagnole.

Lenaerts a également indiqué après son discours que la question des Euroorders s’inscrit clairement dans le bloc où la réglementation européenne est prépondérante et tous les pays membres doivent s’y conformer, sans pouvoir faire d’interprétations remettant en cause son efficacité. L’euroordre « est totalement une question de droit européen », a-t-il déclaré.

Précisément, le président de la CJUE avait axé une partie de sa présentation dans la salle de réunion du TC sur la détermination du moment où il convient de considérer que le droit de l’UE doit prévaloir sur d’autres garanties, encore plus importantes, que certains pays peuvent inclure dans leur législation.

Question préliminaire

Le juriste a fait une référence particulière à une affaire d’une importance capitale dans l’évolution de la CJUE –cas melloni– soulevée en son temps par la Cour constitutionnelle. À cette occasion, une limite a été imposée à la marge que l’Espagne devait s’opposer à la livraison à d’autres pays membres. « melloni Elle constitue ainsi l’exemple par excellence des situations où les normes nationales de protection ne peuvent être appliquées, puisque le législateur de l’Union a prévu une norme européenne de protection ».

« L’Union respecte l’identité nationale des États membres. Toutefois, cette identité ne peut servir d’excuse […] remettre en cause l’interprétation du droit de l’Union faite par la Cour de justice », a-t-il déclaré.

Le juge de la Cour suprêmepaul laréna a porté devant la CJUE le refus de la justice belge de délivrer l’un des prévenus du procs, l’ancien ministre Llus Puig. Dans sa décision préjudicielle, il a demandé à la Cour européenne de clarifier les marges dont disposent les pays pour refuser les livraisons à un autre État membre. Concrètement, si, comme l’a fait la Belgique, il était possible d’examiner le droit espagnol et de conclure que la Cour suprême n’était pas la juridiction compétente pour enquêter sur l’ancien conseiller.

Le magistrat ne l’envisage pas ainsi, ni le gouvernement espagnol, selon l’intervention il y a quelques semaines devant la Grande Chambre pour étudier l’affaire. Une résolution favorable à l’exécution du mandat européen dans l’affaire Puig rendrait plus difficile pour la Belgique le refus de livrer d’autres fugitifs comme Carles Puigdemont. L’exécution des eurordenes de l’ancien président, comme celles des autres fugitifs, est suspendue dans l’attente de la décision de la CJUE.

Après l’intervention dans le tribunal qui préside le magistrat Pedro González-TrevijanoLenaerts a été reçu à La Zarzuela par Felipe VI.