Pablo Casado qualifie la nouvelle règle de « vraie absurdité » et prévient qu’elle conduit à « un système que nous voulons tous éviter »
Les principaux partis d’opposition ont élevé mercredi leur voix contre le projet de loi sur la sécurité nationale car ils estiment qu’il viole les libertés. PP et Vox ont convenu de mettre en garde contre la tentative de réforme de Pedro Sánchez qui lui accorderait les pleins pouvoirs et lui permettrait d’échapper aux contrôles et de forcer les médias à collaborer, comme le souligne le projet avancé par EL MUNDO.
Le PP estime que le projet est « inconstitutionnel » et fera appel de la règle s’il est approuvé avec le texte actuel, comme Vox l’a également annoncé. C’est ce que révèlent à ce journal des sources du principal parti d’opposition.
« Nous le voyons inconstitutionnel et s’il va de l’avant nous ferons appel. Nous n’allons pas permettre que des pouvoirs absolus soient donnés au président sans contrôle parlementaire et qu’ils portent atteinte aux droits fondamentaux des citoyens », assurent-ils à la direction parlementaire de le PP. Le porte-parole de Vox, Jorge Buxad, a également noté un recours prévisible devant la Cour constitutionnelle.
Pour les populaire, les nouveaux articles que le gouvernement veut ajouter à la norme « sont choquants », car « ils donneront un pouvoir absolu à Sánchez et à son directeur de cabinet ». « Cette loi, qui remplace celle convenue par le PP et le PSOE lors de la phase Rajoy, est un autre exemple de l’abus de pouvoir intolérable de Pedro Snchez. Elle cherche à échapper aux contrôles démocratiques dans les situations d’urgence et inclut la possibilité d’expropriation des biens et services tels que défendus par Podemos dans son programme », ajoutent les mêmes sources du PP.
« Cela va à l’encontre des libertés »
Le président du parti, Pablo Casado, a assuré ce mercredi que la nouvelle norme est un « vrai non-sens » qui conduit à un système que « tout le monde » veut éviter car « il va à l’encontre des libertés démocratiques des citoyens ».
« C’est un système qui va à l’encontre des libertés démocratiques des citoyens », a déclaré lors du cours d’été Espagne, Europe et Liberté organisé par la délégation espagnole du PPE au Parlement européen à El Escorial (Madrid).
La porte-parole parlementaire du Groupe populaire au Congrès, Cuca Gamarra, voit dans le projet un exemple de « despotisme pré-illustré ». « Des pleins pouvoirs et sans contrôles, c’est comme ça que Snchez est le totalitaire », a déclaré Gamarra sur son compte Twitter.
De même, le Vice-Secrétaire d’Organisation du PP, Ana Beltrn, a souligné que les principaux articles de la nouvelle norme généraient « un autre abus de pouvoir ». « Le gouvernement a l’intention de porter atteinte à notre liberté en accordant à Pedro Sánchez la possibilité d’exproprier des biens dans des situations d’urgence. »
De son côté, Vox comprend que la modification de la loi sur la sécurité nationale « permet à Snchez d’abolir les droits fondamentaux des Espagnols sans contrôle et le cas échéant. C’est la mesure la plus tyrannique de toute démocratie », a-t-il indiqué dans cette formation dans son compte officiel. Twitter.
Son président, Santiago Abascal, également dans ce réseau social, a souligné les mêmes réglementations : « L’Espagne n’a pas besoin de lois pour réquisitionner des biens et donner plus de pouvoir à Sanchez, mais des emplois pour les Espagnols, la sécurité dans les rues et le contrôle des frontières. Nous mettons en garde contre la dérive totalitaire de Sanchez. Le gouvernement de la ruine et des enfermements illégaux, le gouvernement de l’amnistie pour les putschistes, prépare une loi de réquisition et de suspension des activités. Une autre loi pour se protéger et emporter nos libertés. «
« Les droits sont restreints »
Le porte-parole de Vox, Jorge Buxad, a annoncé qu’ils engageraient une action en justice et porteraient cette loi devant la Cour constitutionnelle si, comme ils l’interprètent, « les droits des Espagnols sont restreints ».
En outre, de Vox, il a été annoncé que, demandant la comparution du directeur du Department of Homeland Security, Miguel Ngel Ballesteros, au Parlement pour faire rapport sur les avantages personnels que le gouvernement entend imposer aux citoyens en cas d’urgence.
De son côté, la ministre de la Défense, Margarita Robles, a indiqué que la loi sur la sécurité nationale ne sera appliquée que dans des situations « absolument exceptionnelles » et a rappelé que le projet est un texte initial, qui a « un long cheminement ».
« La philosophie du texte est très exceptionnelle, uniquement pour des circonstances absolument exceptionnelles », a assuré Robles. Il a souligné qu’il s’agit d’un « premier texte initial », « qui a un long cheminement » et jusqu’à ce qu’il soit débattu au Congrès des députés et au Sénat, on ne saura pas comment il sera finalement.