Le Médiateur certifie que l’espionnage du CNI de Paz Esteban sur 18 leaders indépendantistes était conforme à la loi

Gabilondo établit que les ordonnances du magistrat de la Cour suprême chargée de l’autorisation judiciaire préalable « étaient largement motivées ».

Ángel Gabilondo lors d’une comparution parlementaire.ZIPIEFE

Pour tenter de calmer ses partenaires nationalistes après le déclenchement de la étui pégase, espionnage par le CNI des leaders indépendantistes, le gouvernement a proposé, en plus d’un « contrôle interne » des services secrets -son directeur a finalement été démis de ses fonctions-, une enquête du Médiateur. Ángel Gabilondo a déjà terminé son travail et conclut que les actions des services secrets ont été menées conformément à la Constitution et à la loi.

Pour mener à bien son analyse, Gabilondo a eu accès à des documents classifiés, en particulier les autorisations judiciaires qui ont approuvé l’espionnage à travers le système Pegasus sur 18 dirigeants indépendantistes – parmi eux Pierre Aragons-. Ce sont les autorisations Paix Étienneancien directeur du CNI et qui a été limogé il y a quelques jours au milieu de la polémique, a exhibé les porte-parole des groupes parlementaires à la commission des secrets officiels pour vérifier que les services secrets agissaient sous autorisation judiciaire.

Après avoir étudié les ordonnances du magistrat de la Cour suprême chargée de l’autorisation judiciaire préalable de ces écoutes téléphoniques, le Médiateur constate qu’elles sont « largement motivées, essentiellement fondées sur des faits précis et les interventions de communications préalablement autorisées dans tous les cas examinés » .

De même, il souligne le « haut degré de détail des informations dont dispose le magistrat du Cour suprême d’adopter la décision » ; et rappelle l’existence d’un protocole qui articule les relations de la CNI avec le magistrat de la Cour suprême qui décide, après avoir reçu des informations précises sur les faits justifiant la demande.

De l’avis de Gabilondo, il considère dans son rapport daté du 18 mai et adressé au secrétaire d’État-directeur du CNI, que cet organe a agi dans le respect des différentes dispositions légales relatives au contrôle judiciaire préalable des interventions des communications qui ont eu lieu ont produit sur une partie (18) des personnes citées dans différentes informations publiées en avril dernier.

Il n’y a pas de motivation idéologique

Dans son mémoire de huit pages, il expose l’existence d’un règlement intérieur à la CNI pour la direction, la coordination, le traitement et l’évaluation de l’activité opérationnelle qui nécessite des procédures ou des moyens spéciaux pour obtenir des informations et qui prévoit, en cas de besoin d’autorisation judiciaire conformément à Constitution et la loi, la procédure nécessaire pour qu’une telle autorisation (ou non-autorisation) puisse être prononcée par le Magistrat de la Cour Suprême compétente. Et que Gabilondo a pu examiner ladite réglementation.

Pour le Médiateur, il ne fait aucun doute que les écoutes téléphoniques sont dues à une persécution idéologique, comme l’ont défendu les indépendantistes. « Cette sujétion [a la Constitucin y al resto del ordenamiento jurdico] exclut la simple motivation idéologique dans l’interception. Ce n’est pas ce que l’on pense, mais ce qui est fait de manière non démocratique, avec violence et/ou contre les droits de nombreux autres citoyens, et de l’État lui-même ».

Oui, Gabilondo souligne dans ses écrits la nécessité « d’ouvrir une réflexion sur le contrôle judiciaire ». Il soutient que bien qu’il n’y ait rien à redire sur les actions et la « transparence » de la CNI, 20 ans se sont écoulés depuis la loi réglementaire du Centre national de renseignement (mai 2002), il convient donc d’étudier si l’évolution des technologies au cours des dernières décennies, « ajoutée aux changements à venir, doit conduire à réfléchir sur la suffisance ou l’insuffisance du contrôle judiciaire existant. Il n’en est pas de même de l’interception des communications en 2022 qu’en 2002, et cela ne signifiera pas la même chose dans quelques années ».

Dans cet aspect, Gabilondo ne propose pas de formules spécifiques, mais il demande instamment que « d’autres sujets de l’État de droit à de très larges majorités » l’explorent.