L’ancien juge accusé d’avoir calomnié des membres de la Cour suprême change son site internet en France et évite un blocage immédiat

Le magistrat de la Haute Cour nationale qui l’enquête demande un rapport médico-légal pour vérifier l’état mental de Fernando Presencia

Ancien juge Fernando Presencia, à Valence en 2008.
Ancien juge Fernando Presencia, à Valence en 2008.BENITO PAJARES

ancien juge Fernando Présence a réussi à éviter la fermeture de son site Internet ordonnée par la Cour nationale. Coïncidant avec la plainte déposée par le parquet pour diffamation et injure contre des magistrats de la Cour suprême, Presencia a transféré le site internet de son association sur un serveur en France.

Dans la plainte, le procureur en chef de la Cour, Jess Alonsoa demandé le blocage du web, ce qui a été accepté le 21 par le juge d’instruction Joaquin Gadea. La Garde civile a informé le juge que le blocage n’a pas été possible, car deux jours auparavant cette adresse web était passée d’un serveur situé en Espagne à un autre en France. Et que la société française qui héberge le site avait répondu que la demande de fermeture devait émaner des autorités françaises compétentes.

À travers le site Web de l’association qu’il a fondée -Association contre la corruption et en défense de l’action publique (Acodap)-, d’autres médias numériques et une chaîne YouTube, Presencia a soutenu que plusieurs magistrats de la Cour suprême avaient des comptes dans des paradis fiscaux où ils cachaient de l’argent des pots-de-vin. Après avoir ignoré l’ancien juge pendant un certain temps, plusieurs des personnes concernées ont décidé de signaler les événements au bureau du procureur.

État mental

Dans la résolution rendue ce jeudi, le juge Gadea ordonne diverses mesures pour obtenir la fermeture du site, notamment en s’adressant aux autorités françaises pour qu’elles procèdent à la fermeture du serveur. Il demande également aux opérateurs Internet en Espagne de bloquer l’accès depuis l’Espagne.

De la même manière, le juge demande à la Garde civile d’enquêter sur l’origine des fonds qui permettent le fonctionnement du site Web et d’identifier d’éventuels collaborateurs dans la diffusion de mensonges sur les magistrats de la Cour suprême.

Gadea explique que depuis ce site Internet « des publications continuent d’être faites contre les hautes institutions de l’État, de nature similaire à celles dénoncées par le parquet ».

Le magistrat souligne que l’ancien juge mis en examen n’est peut-être pas dans son bon sens. D sa « volonté criminelle obstinée » en poursuivant ses accusations contre les juges de la Cour suprême « se permet d’inférer des caractéristiques compatibles avec un certain type de pathologie, qui dans ce cas doivent être expertisées, en tenant compte de la nature des faits et du comportement des l’accusé malgré l’engagement de cette procédure ».

Presencia -qui a été reconnu coupable de prévarication- est convoqué pour témoigner le 7 juillet. Gadea a accepté que, « compte tenu du risque qu’il puisse souffrir d’un certain type de pathologie », avant cette date, il soit examiné par un médecin légiste pour vérifier si son état mental lui permet d’être inculpé.