Equality veut que les entreprises recherchent des « looks sales » et des « commentaires sur l’apparence sexuelle »

Le ministère d’Irene Montero propose un protocole contre le harcèlement sexuel au travail qui juge les plaintes en 30 jours

Ministre Irene Montero, dans un acte.
Ministre Irene Montero, dans un acte.EFE

Le ministère de l’Égalité a promu un protocole de lutte contre le harcèlement sexuel au travail dans lequel il exhorte les entreprises à poursuivre des attitudes telles que « blagues et commentaires sur l’apparence sexuelle », contacts « non désirés » sur les réseaux sociaux ou « regards impudiques ».

Ce sont quelques-uns des comportements, ainsi que d’autres plus explicites ou intimidants, qui doivent être sanctionnés dans les plans internes des entreprises pour garantir l’égalité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail. Et c’est qu’une femme sur cinq qui subit du harcèlement sexuel en Espagne assure que c’était sur son lieu de travail.

Le protocole a été élaboré par l’Institut des femmes, un organisme rattaché au ministère dirigé par Irene Montero, et vise à inspirer les orientations adoptées par les entreprises de plus de 50 travailleurs.

Le protocole caractérise les attitudes qui devraient être considérées comme du harcèlement et articule une procédure complète d’action afin que l’entreprise détecte, enquête et punisse les agresseurs.

« conduite » punissable

Les « conduites verbales » punissables comprennent les insinuations ou les propositions, le « flirt offensant », les « commentaires suggestifs, indirects ou obscènes », les appels indésirables ou les « contacts sur les réseaux sociaux » et les « blagues ou commentaires sur l’apparence sexuelle ».

Dans les « comportements non verbaux », il s’agit d’exhiber des photos sexuellement suggestives ou explicites, les « regards impudiques » ou les « gestes ». Également des « messages » dans des e-mails ou sur les réseaux sociaux de « nature offensante » et avec un « contenu sexuel clair ».

Il existe une troisième catégorie de « comportements physiques » liés aux contacts non consensuels, « câlins ou baisers indésirables » ou « proximité physique excessive ».

Chacun de ces comportements doit être signalé et, pour cela, un mécanisme confidentiel et non secret est proposé pour déclencher une enquête interne dans l’entreprise. Cette instruction serait entre les mains d’un comité spécialisé, composé de membres de la direction et de représentants des travailleurs, qui les appellerait pour faire une déposition et recueillerait les preuves ou les versions des témoins potentiels.

Le protocole à suivre

L’objectif est de déterminer s’il y a eu acte de harcèlement et, le cas échéant, d’imposer une sanction. Cela pourrait entraîner, selon la gravité de l’épisode, « la mutation, le déplacement, le changement de poste, de jour ou de lieu », la suspension de l’emploi et du salaire, la limitation à la promotion ou, dans les cas graves, le licenciement disciplinaire. S’il s’agit d’un acte bénin et que la victime est d’accord, des excuses peuvent être une solution possible.

L’enquête de l’entreprise soutient l’une ou l’autre des parties devant les tribunaux. Soit parce que l’épisode de harcèlement constitue une infraction pénale, soit parce que l’un des deux est contre la résolution adoptée par le comité d’entreprise.

L’un des aspects les plus pertinents du protocole est l’exigence de vitesse. Toute réclamation doit être résolue dans les trois à quatre semaines suivant son dépôt. Pour que le problème soit résolu au plus vite. Sinon, on pense que les plaintes sont découragées et que, dans les cas graves, les femmes sont contraintes de quitter leur emploi, la redoutable « double victimisation ».

Dans ce contexte, 72 % des femmes victimes de harcèlement au travail admettent ne pas avoir averti l’entreprise par crainte de représailles ou de stigmatisation sociale, selon une étude CCOO sponsorisée par Equality.

Les actions les plus fréquentes étaient les blagues sexistes (83,1 %), les « compliments et commentaires sexuels » (74,8 %), les « gestes ou regards suggestifs » (73,3 %), les « contacts physiques » (67,0 %) et les invitations à but sexuel (30,9 %).