Bruxelles précise que sa lettre à Pedro Sánchez est une formalité et qu’elle n’entre pas dans la répartition des fonds

Un porte-parole de la communauté souligne qu' »il n’y a aucun lien » entre la lettre et le débat en Espagne sur la distribution de l’argent

Ursula von der Leyen et Pedro S.
Ursula von der Leyen et Pedro Snchez, en juin.AFP

Quelques heures après avoir appris qu’Ursula Von der Leyen avait envoyé une lettre à Pedro Sánchez dans laquelle elle soulignait la « transparence et la responsabilité » du plan conçu par l’exécutif pour la distribution des fonds européens, la Commission européenne elle-même a précisé que la lettre fait partie de la procédure formelle habituelle.

De la même manière, cette communication a été dissociée de la polémique autour de « l’inégalité » dénoncée par le Parti populaire sur la répartition des aides du fonds Next Generation et il a été précisé que la lettre est une réponse du président de l’Union européenne Commission à une autre envoyée par Sánchez de sa propre initiative pour accompagner la remise du premier rapport sur l’exécution du plan de relance envoyé à Bruxelles.

« Il n’y a aucun lien entre cette lettre et le débat actuel en Espagne sur la répartition des fonds de relance entre les communautés autonomes et le gouvernement central », a expliqué une porte-parole de l’organisation à Europa Press.

Ainsi, depuis Bruxelles, cette lettre est considérée comme un geste de courtoisie de Von der Leyen, qui fait partie de la procédure formelle, et qui sera également envoyée de manière similaire à d’autres dirigeants européens au fur et à mesure de l’avancement de la première phase de décaissement des fonds européens.

« un non-sens »

Du Parti populaire, le « non-sens » dans lequel devient l’exécution des fonds a été durement critiqué et l’exécutif a été accusé d’avoir « sorti le coffre » pour une lettre qui s’est finalement avérée faire partie de la formalité habituelle de la Commission européenne.

« Ensuite, ils sont surpris que nous supervisions ce qu’ils font », a déclaré la sous-secrétaire sectorielle et députée populaire Elvira Rodríguez. Quelques heures auparavant, le leader de l’opposition, Pablo Casado, avait prédit qu’en 2023 Bruxelles découvrirait la « tromperie » du Gouvernement et ses « contre-réformes ».

De la part de l’Exécutif, auparavant, l’envoi de cette lettre de Bruxelles avait été célébré. La première vice-présidente et ministre des Affaires économiques, Nadia Calvio, a expliqué qu’elle n’était pas « surprise » par la nouvelle étant donné que la communication entre le gouvernement et la Commission européenne a été fluide et caractérisée par une « transparence » maximale ces derniers mois.

D’autres ministres, comme Flix Bolaos, chef de la Présidence, des Relations avec la justice et de la Mémoire démocratique, ont profité des propos de Von der Leyen pour désavouer les critiques du PP. Aux yeux de Bolaos, a-t-il expliqué ce lundi, « l’obstructionnisme » de l’opposition est mis en évidence par les félicitations de Bruxelles.

Cependant, le PP insiste sur le fait que son travail est de « superviser » le gouvernement et de remplir son devoir d’opposition. « Nous ne mettons pas le doigt dans la plaie du gouvernement. Le gouvernement met son doigt et sa main dans la poche des Espagnols », a tranché ce lundi Pablo Casado, qui a réitéré la nécessité d’une institution indépendante pour évaluer la répartition des des fonds pour éviter les irrégularités.