Sánchez obtient le feu vert du Congrès pour la loi sur la mémoire démocratique convenue avec Bildu

Le PP le qualifie de « dégoûtant » et annonce qu’il procédera à son abrogation dès son arrivée au pouvoir

La porte-parole de Bildu au Congrès, Mertxe Aizpurua.
La porte-parole de Bildu au Congrès, Mertxe Aizpurua.BERNARDO DAZ
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La loi de mémoire démocratique qui condamne le régime franquiste comme illégal, annule ses condamnations politiques, reconnaît les victimes de la Guerre civile et la dictature engage l’État dans la recherche et l’exhumation de milliers de personnes enterrées dans des caniveaux et des fosses communes, a obtenu le feu vert de la Congrès avec le soutien des deux partis gouvernementaux – PSOE et United We Can – auxquels se sont joints Bildu, PNV et diverses formations minoritaires. La loi, d’ailleurs, par imposition du groupe abertzale acceptée par le PSOE, prolonge la suspicion de franquisme et de violation des droits de l’homme jusqu’au 31 décembre 1983, cinq ans après l’approbation de la Constitution y compris la première année du gouvernement de Philippe Gonzalez.

C’est justement la disposition supplémentaire de Bildu, incorporée en échange de leurs voix, qui a terni, aux yeux de l’opposition, un texte de loi initialement destiné à unir mais qui a fini par diviser et dont les jours pourraient être comptés si aux prochaines élections générales le Gouvernement change de signe. Le PP a déjà annoncé son intention de l’abroger dès la première minute s’il parvient à atteindre le Moncloa.

Le projet de loi, qui sera désormais traité dans le Sénat et pourrait être définitivement approuvé en septembre, n’a pas eu le soutien de MRC, BNG, JxCAT et la Coupe. Les deux premières forces ont opté pour l’abstention et les deux secondes pour le vote contre. Pour tous, la clé de leur position réside dans le fait que la norme n’abroge pas le loi d’amnistie de 1977 qu’ils appellent la loi de l’impunité ou point final.

Le débat précédant le vote du texte a été un échange âpre d’accusations et de reproches, un exemple de divergences irréconciliables, au point que le ministre de la Présidence, Flix Bolaos, est monté à la tribune après les représentants des groupes politiques pour souligner « ce que dit la loi et non ce que certains disent que la loi dit ». Dans son allocution, le ministre a souligné les meilleurs aspects de la loi et a rappelé que pour reconnaître les victimes du terrorisme il existe déjà une autre loi approuvée pratiquement à l’unanimité. A cela il a ajouté que celui qui obtient désormais l’approbation du Congrès ne servira à aucun terroriste à entrer dans la catégorie des victimes.

Ses propos n’ont pas convaincu les principales forces d’opposition pour qui la loi est « misérable » et « dégoûtante », une « infamie » et une « perversité » car elle a été convenue avec les « héritiers de l’ETA » excluant, affirment-ils, de la démocratie mémoire, les centaines de victimes du terrorisme, torpille la concorde des transition et même « insulte Felipe González ».

L’intervention du représentant de Bildu, Bel Pozueta, est venu ajouter du sel à la blessure de la division. La députée a confirmé que l’objectif de ses amendements n’est autre que d’enquêter et de rendre justice au franquisme « dans son extension la plus large », c’est-à-dire d’étendre le champ d’application de la loi jusqu’à la fin de 1983.

Il a également souligné que pour sa formation, la Constitution de 1978 « n’a pas ouvert une période de paix et de démocratie pour tous et n’a pas mis fin à la violation des droits ». De plus, il était chargé de souligner la cession du Palais du sommet au Mairie de Saint-Sébastien pour en faire un monument de mémoire, dit un édifice, « où de jeunes Basques ont été torturés José Antonio Lasa Oui José Ignacio Zabala« .

Pour l’opposition, il s’agit pourtant d’une loi sectaire et partiale qui « utilise la mémoire des morts au profit des intérêts politiques des vivants », selon les mots du député de Cs Guillaume Daz. Une loi qui, désormais, selon le PP, restera dans les mémoires comme la « loi Bildu » ou « loi mémorielle totalitaire », une « attaque frontale contre la Transition ». Les populaire Ils ont convoqué le PSOE pour expliquer si parmi les monuments dédiés à la mémoire, ils incluront, en plus du Palacio de la Cumbre, la cellule où il est resté kidnappé pendant plus de 500 jours José Antonio Ortega Lara.