L’Espagne et le Qatar conviennent d’une « coopération stable et fructueuse » dans le domaine du gaz naturel

La déclaration conjointe signée ce mercredi à La Moncloa a pour objectif d’établir un cadre renouvelé pour l’investissement, la finance, le commerce et la coopération économique

Pierre S
Pedro Sánchez salue l’émir du Qatar, Tamim bin Hamad Al Thani, avant leur rencontre à Moncloa.AFP
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La visite d’État en Espagne de l’émir de Goûter, Tamim bin Hamad Al Thania été considérée comme une opportunité clé pour le gouvernement d’attirer des investissements et d’assurer l’achat de gaz du Qatar, dans le cadre de la crise énergétique en L’Europe  par la guerre en Ukraine et la tension diplomatique entre notre pays et l’Algérie, principal fournisseur. La déclaration commune entre les deux pays comprend expressément un point dans lequel ils se sont mis d’accord sur un « coup de pouce pour notre collaboration dans les domaines de l’énergie, de la défense, de l’éducation et des sports ».

La visite de l’émir, avec un contexte économique important, a répondu aux attentes du gouvernement : des investissements sont signés et l’engagement que l’Espagne est un partenaire stratégique en matière d’énergie. « Promouvoir les relations entre les deux pays, unis par des liens d’amitié, pour construire une nouvelle alliance stratégique », comprend le texte convenu par les deux pays.

Bien que le gouvernement présume d’avoir un achat diversifié de gaz, ce qui ne lui confère pas, contrairement à d’autres pays européens, une forte dépendance vis-à-vis d’un fournisseur -comme c’est le cas avec la Russie et divers pays-, la vérité est que la tension avec l’Algérie compte du tournant de l’exécutif concernant le Sahara occidental et la crise énergétique dérivée de la guerre en Ukraine ont rendu indispensable la scelle d’un cadre d’entente et de collaboration avec le Qatar, premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, selon les données de Bloomberg pour le mois de Avril.

« L’Espagne et le Qatar ont souligné l’importance d’une coopération stable et fructueuse dans le domaine de l’énergie et du gaz, puisque le Qatar est l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne et s’est toujours révélé être un partenaire loyal et responsable », est-il recueilli dans le déclaration commune. Le gouvernement espère que, surtout, à partir de 2024, le flux de gaz en provenance du Qatar acquerra plus d’importance.

Pourquoi à partir de cette date ? Car le Qatar dispose actuellement d’une capacité annuelle de production de gaz de 77 millions de tonnes nettes, qu’il compte porter à 110 millions d’ici 2024. Cet État est le troisième pays au monde avec les plus grandes réserves de gaz naturel après la Russie et l’Iran.

En 2021, le Qatar était le cinquième fournisseur de l’Espagne, fournissant 6,3 % de gaz naturel liquéfié (GNL), derrière la Russie (8,9 %). Nigeria (11,4 %), Etats-Unis (14,2%) et l’Algérie (42,7%). Au total, 30 méthaniers ont été reçus du Qatar l’année dernière, contre 64 et 51 respectivement des États-Unis ou du Nigeria, ou 38 d’Algérie.

Tamim bin Hamad Al Thani a annoncé lors du dîner de gala offert par Felipe VI qu’il investirait 4 720 millions en Espagne en raison de la confiance qu’il a dans la « solidité » de l’économie espagnole. L’objectif d’attirer les investissements d’un Etat qui dispose d’un fonds souverain doté d’actifs d’une valeur de 450 000 millions a été atteint.

La déclaration commune signée ce mercredi à Moncloa comprend l’objectif d’établir un cadre renouvelé pour l’investissement, la finance, le commerce et la coopération économique. Ici est insérée la signature d’un Protocole d’entente entre la Qatar Investment Authority (QIA) et Cofidesun partenariat public-privé qui gère des fonds de l’État, pour capitaliser des projets afin d’élargir et d’approfondir leur relation de travail et d’identifier de nouvelles opportunités d’investissement.

Bien que le Gouvernement évite de détailler les projets, ils seront cadrés dans le domaine de la transition écologique, de la transition numérique, du stockage de l’hydrogène, de l’autonomie industrielle, des infrastructures… Le Gouvernement ouvre la porte à toutes les options : investissement uniquement au Qatar, de la main de Cofides, alliance avec des entreprises espagnoles… Mais qu’elles investissent, c’est le but poursuivi.

Fonds de nouvelle génération

Projets encadrés dans des fonds européens La prochaine génération Ils sont une fenêtre d’opportunité, estiment-ils au sein du gouvernement, pour attirer les investissements qatariens. En fait, les deux pays reconnaissent que « cela pourrait être le cadre de futures opportunités de co-investissement ». En fait, Pedro Sánchez et l’émir Tamim bin Hamad Al Thani ont évalué positivement « l’importance et l’impact futur du plan de relance, de transformation et de résilience pour l’Espagne, dans le cadre de l’initiative générale des fonds Next Generation EU ».

Une préoccupation et une préoccupation au sein du gouvernement était d’augmenter la balance commerciale avec le Qatar, car à La Moncloa, on considérait que les chiffres étaient insuffisants et qu’il y avait beaucoup plus de potentiel à la fois pour attirer des investissements et pour que les entreprises espagnoles explorent des opportunités commerciales. , en particulier en termes d’infrastructures ou d’énergie. Le texte signé par les deux dirigeants traduit la « volonté commune d’accroître les échanges bilatéraux et de profiter du grand potentiel de croissance existant ».

La balance commerciale entre les deux États avant la pandémie était d’environ 1,2 milliard, 900 millions d’exportations qataris vers l’Espagne et environ 400 dans l’autre sens. Un montant jugé insuffisant pour La Moncloa.

Les droits de l’homme au Qatar sont une question en suspens en termes de travail, de liberté d’expression et de sexualité, selon des organisations internationales telles qu’Amnesty International. La déclaration conjointe fait référence à cette affaire en montrant le soutien « indéfectible » de l’Espagne et du Qatar « indéfectibles aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations Uniesnotamment le respect des droits de l’homme et l’interdiction de l’usage de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, base fondamentale des relations internationales ».