Les juges renforcent l’accusation de sédition contre les immigrés de l’avion patera et les maintiennent en prison

Le tribunal provincial des îles Baléares souligne la « gravité » de l’incident et leur refuse leur liberté après deux mois de l’événement inhabituel

Deux des personnes arrêtées par le 'avi
Deux des personnes arrêtées par l’avin patera de Palma.
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La Cour provinciale des îles Baléares reste en prison préventive d’un éventuel crime de sédition aux immigrés marocains qui ont causé l’incident du zone patera à partir de Paume.

Une méthode inhabituelle et inconnue pour entrer illégalement en Espagne avec 24 jeunes qui voyageaient dans un avion commercial qui a survolé l’espace Schengen (de Casablanca à Istanbul) et qui a atterri de force à Majorque après avoir simulé l’un de ces passagers souffrant d’un coma diabétique, selon l’enquête policière.

Deux mois se sont écoulés depuis cet événement, qui a contraint la compagnie aérienne à modifier ses protocoles de sécurité sur la route, et les détenus sont en prison depuis lors. Pour le moment, ils ne pourront toujours pas partir.

Alors qu’ils étaient arrêtés après leur évasion très médiatisée, ils ont été emprisonnés à titre préventif sur ordre de trois juges différents de l’île.

Douze des immigrants ont été interceptés à proximité de l’aéroport après avoir sauté la clôture des pistes, pour lequel ils ont pris la fuite après avoir formé une émeute dans l’avion.

Les autres, jusqu’à vingt, ont été arrêtés lors d’une série de descentes de police. La majorité ils avaient réussi à trouver refuge dans des villes de l’intérieur de Majorque, assisté de compatriotes. Deux ont réussi à s’enfuir sur un ferry à destination de Barcelone et sont toujours portés disparus.

Dans les derniers jours les moyens judiciaires de leurs avocats se sont succédé pour qu’ils soient libérés.

Tous allèguent que les événements ne sont pas punissables pénalement, qu’ils ne sont pas un crime et qu’ils constituent une simple violation des réglementations en matière d’immigration.

Ils soutiennent que le vol n’était pas le produit d’un plan préconçu mais d’un spontanément entrer en Espagne en profitant de l’atterrissage de l’avion. Cependant, l’action coordonnée et l’existence d’un groupe Facebook dans lequel un événement précis était prévu est ce qui a conduit la police à conclure que tout était orchestré au préalable.

Les derniers détenus en sont venus à suggérer que l’événement est comparable aux avalanches sur la clôture de Ceuta l’année dernière, réglées avec des retours chauds.

L’audience rejette ces arguments. La Haute Cour des Îles confirme que les immigrants doit rester en prison pendant que l’affaire fait l’objet d’une enquête pour sédition, la thèse du Procureur.

Il suffit de prêter attention à la gravité des faits pour justifier le maintien de la prison, établit le tribunal, qui reflète dans sa résolution qu’il s’agissait d’un événement sans précédent dans l’espace aérien européen qui a causé le chaos dans l’espace aérien et un problème de sécurité, et qu’il ne s’agissait pas d’une simple entrée irrégulière.

L’affaire dépasse l’habituelle entrée irrégulière en Espagne d’étrangers originaires d’Afrique du Nord, soutiennent les magistrats.

Ils précisent donc que cela ne peut se régler par un simple retour dans leur pays d’origine puisqu’ils doivent faire face à la procédure judiciaire ouverte. Une enquête toujours en cours phase initiale.

Le tribunal maintient l’existence d’indices d’un crime de sédition, un crime avec peu de jurisprudence, passible d’une peine d’emprisonnement de plus de 4 ans et qui, pour ne citer qu’un exemple, a été par laquelle les dirigeants catalans du procs sont condamnés.

Ils excluent qu’il s’agisse d’une action spontanée, ils soulignent que les immigrés avaient un projet d’entrer illégalement dans le pays et qu’ils transportaient peu de bagages. Ils voient également un risque évident de fuite s’ils sont relâchés.

Les premiers détenus ils accompliront le jour des rois 60 jours de prison province de Palma. Selon des sources proches de leur situation, leur entrée en prison leur a causé un fort impact, car ils s’attendaient à ce qu’ils soient traités comme des immigrés irréguliers venant des routes habituelles.