Le TSJ valencien permet à une opposante de s’examiner à la tombée de la nuit pour ses convictions religieuses

La femme postule pour un poste d’ophtalmologiste le samedi 28 mai, mais professe la foi de l’Église adventiste du septième jour qui l’oblige à se reposer jusqu’au coucher du soleil le samedi.

Oppositions tenues à Valence.
Oppositions tenues à Valence.MME

Une médecin valencienne sera examinée pour opter pour le poste de spécialiste en ophtalmologie après le coucher du soleil samedi 28 mai, afin de ne pas faire l’impasse sur les préceptes de la confession religieuse à laquelle elle appartient. Ceci a été accepté par la deuxième section de la Chambre des Contentieux-Administratif de la Cour supérieure de justice de la Communauté valencienne, qui oblige le ministère de la Santé à retarder l’examen de quelques heures.

La requérante s’est inscrite à l’appel au concours-opposition et a demandé le changement de jour de l’examen, prévu le samedi 28 mai. Il l’a fait en informant l’administration de son appartenance à la Église adventiste du septième jour, qui interdit à ses fidèles d’exercer des activités académiques ou de travail le samedi puisque, selon les préceptes de cette confession, c’est un jour d’adoration et de prière. Ce samedi religieux, comme c’est le cas pour la confession juive, comprend du coucher du soleil du vendredi au samedi.

Cette demande de changement de jour a été rejetée par le directeur général adjoint des ressources humaines, estimant que la participation aux tests s’effectuait en un seul appel et que leur présence était volontaire, de sorte que l’impossibilité de se présenter pour des raisons personnelles n’impliquerait pas une limitation du droit certains. Enfin, dans sa résolution, il reflétait le caractère non confessionnel de l’Etat, « de sorte que la liberté religieuse ne pouvait dispenser de l’attention à leurs obligations légales », et faisait également allusion au fait que le requérant avait effectué des gardes localisées le samedi.

La Chambre applique la jurisprudence deLa Court Suprême et d’autres Cours supérieures de justice sur des affaires similaires et, après avoir analysé les conflits d’intérêts, conclut que ne pas accéder à la demande de la recourante la contraindrait à être « contrainte de choisir entre la fidélité à ses convictions religieuses et la possibilité d’entrer dans l’administration offerte par le processus sélectif ».

Les magistrats appliquent à cette affaire l’article 12.3 de la loi 24/1992, qui approuve l’accord de coopération d’État avec le Fédération des entités religieuses évangéliquesqui prévoit que les examens, oppositions ou épreuves sélectives convoqués pour l’entrée dans les Administrations Publiques peuvent être programmés à une autre date pour les fidèles desdites églises « lorsqu’il n’y a aucune cause motivée qui l’en empêche ».

Pour cette raison, ils ne tiennent pas compte de l’horaire que la candidate doit respecter en cas d’obtention du poste ou du fait qu’elle a déjà travaillé le samedi, car ils acceptent l’accord d’indiquer les épreuves à une autre date pour les fidèles de ces aveux…

neuf heures isolé

De cette façon, la Chambre accepte la mesure conservatoire demandée par le médecin et établit que l’Administration effectue le test « à un moment qui ne coïncide pas avec le sabbat religieux« , c’est-à-dire le jour même de l’appel, mais à partir du coucher du soleil.

Cela signifie que la requérante sera convoquée avec le reste des participants à 12 heures du matin le 28 mai et, une fois identifiée, restera « au secret dans une pièce jusqu’à ce qu’à l’heure officielle du coucher du soleil, elle puisse commencer la réalisation de son examen du même contenu et de la même durée que le reste des candidats ».

Pour le 28 mai prochain, l’heure du coucher du soleil sera aux alentours de 21h15, ce qui signifiera que l’opposante restera isolée pendant plus de neuf heures pour pouvoir passer l’examen sans faire l’impasse sur les préceptes de sa religion.