Le tribunal ouvre une procédure orale pour l’accident de train d’Alvia trois jours après son huitième anniversaire

La justice siège sur le banc le conducteur du train et celui qui était responsable de l’Adif pour la sécurité du trafic ferroviaire

Le machiniste Francisco Jos
Le machiniste, après l’accident, en 2013.EFE

Le samedi 24 juillet marque le huitième anniversaire de l’accident du train Alvia qui a déraillé à Angrois, en 2013, dans la banlieue de Saint-Jacques-de-Compostelle, et est parti 80 morts et 145 blessés. Aux portes de ce huitième anniversaire, le tribunal qui charge l’audience publique de clarifier ce qui s’est passé vient de décréter l’ouverture d’une procédure orale, rapprochant la tenue de l’audience, qui se tiendra vraisemblablement au premier trimestre 2022.

La voiture du juge d’instruction, Andrs Lac Louro, conclut que le conducteur du train va enfin s’asseoir sur le banc, Francisco Jos Garzn Amo, et le directeur de la sécurité routière de l’Adif au moment de la mise en service de la ligne, André Cortabitarte.

Le chef du Tribunal d’Instruction numéro 3 de Santiago a déclaré les accusations portées contre eux deux pour des faits qui pourraient constituer 80 crimes d’homicide pour faute professionnelle grave, 145 de blessures dues à une faute professionnelle grave et un délit de dommages et intérêts.

Le procureur demande pour chacun d’eux quatre ans de prison et l’interdiction de la profession qu’ils exerçaient au moment de l’accident. Ainsi, elle demande que le conducteur soit disqualifié pour sa profession pendant le temps de la peine et l’ancien chef de sécurité à l’Adif Circulation le même temps de disqualification pour l’exercice de toute profession qui implique la gestion, la sécurité ou la responsabilité dans les infrastructures ferroviaires.

Un essai macro en Galice

Le juge Lago Louro a demandé aux deux enquêteurs et à leurs assureurs –QBE Assurance (Europe) LTD Oui Entreprise mondiale d’Allianz (en tant que responsabilité civile directe) – et aux entités publiques Renfe Operadora Oui Adif, considérée comme subsidiaire civilement responsable, de constituer une caution de 57 686 635 euros pour pouvoir assurer les responsabilités pécuniaires qui pourraient leur être imposées dans le jugement.

En outre, l’ordonnance du juge d’instruction les avertit que, dans le cas où ils ne consigneraient pas cette somme millionnaire, ils seraient saisis d’avoirs en quantité suffisante pour assurer cette somme.

Le procès se tiendra au tribunal pénal numéro 2 de Santiago et physiquement, il sera nécessaire de mettre en place des installations permettant d’accueillir une procédure sans précédent en Galice en raison du nombre de parties à l’affaire et de témoins qui doivent comparaître, car seules les victimes ont déjà Il y en a 145 qui ont été blessés et les proches de 80 autres qui sont morts sur les routes d’Angrois. Comme on pouvait s’y attendre, une salle de la Cidade da Cultura de Galicia sera adaptée.

Arguments du Procureur

Le procureur soutient que le conducteur roulait à 199 km/h dans un tronçon proche du voisinage d’un virage dangereux, celui de de à Grandeira, lorsqu’il a répondu à un appel sur le téléphone mobile de l’entreprise, qui n’a pas de système mains libres, fait par le contrôleur, parlant pendant 100 secondes.

En répondant, « il a omis le minimum d’attention de ses devoirs professionnels » et à ce moment-là il a enfreint « les règles minimales d’attention et de professionnalisme qui lui sont exigées ». Lorsqu’il a finalement réagi, il a réussi à réduire la vitesse à 179,38 km/h, mais c’était insuffisant pour empêcher le train de dérailler.

L’accusation ajoute que « le tragique accident ne se serait pas produit » si l’autre prévenu, Andrs Cortabitarte, « avait évalué et géré le risque d’excès de vitesse dans la section de l’accident ».

Le prévenu « a violé l’obligation qu’il avait du fait de son statut au sein de l’Adif », car « il avait le devoir de gérer et d’atténuer les risques d’excès de vitesse non couverts par le système de protection des lignes et des trains lui-même » ; « Je devais garantir que la ligne était sécurisée », mais « ce n’était pas le cas ».

Huit ans plus tard

La célébration imminente du procès sera très présente à l’occasion de l’anniversaire de l’accident, que les victimes commémoreront une année de plus avec une manifestation entre la gare de Santiago et la Praza do Obradoiro pour exiger une enquête technique indépendante sur les causes de l’accident. , à plus grande que celle effectuée par voie pénale, puisque celle effectuée par la Commission d’enquête sur les accidents ferroviaires (CIAF) n’engage que la responsabilité du conducteur et, en outre, a été mise en cause pour son manque d’indépendance par le autorités européennes.

La plateforme des victimes d’Alvia a également organisé pour ce huitième anniversaire la messe habituelle en mémoire des défunts, qui sera à 18h00 en l’église de Sar et à 19h30 le tragique accident sera rappelé par un acte de concentration et hommage dans le quartier Angrois, au même endroit où le train a déraillé il y a huit ans.

Le nouveau président de l’Adif

La plateforme des victimes de l’accident atteint cet anniversaire avec « l’indignation » pour la nomination de l’actuel président de l’Adif, Isabel Pardo de Vera, en tant que nouveau secrétaire d’État aux Transports, à la Mobilité et à l’Agenda urbain, car ils considèrent qu’il s’agit « d’une véritable parodie » et « d’un manque de respect pour la mémoire des défunts, leurs familles, toutes les victimes de l’accident et tous citoyens ».

Ils affichent leur rejet de l’attitude du Pardo de Vera, avec qui ils ont tenu une réunion en juin 2019 pour faire part de leurs demandes et n’ont assisté à aucune. En tant que plus haut responsable de l’Adif, ils soutiennent qu’« il leur appartenait d’enquêter, de clarifier les responsabilités et d’aller au fond de la vérité » et « néanmoins, ils ont choisi le chemin le plus facile et le plus indigne ».