Le PP perd le secrétariat général du PP européen après 23 ans

Feijo ferme en échange une vice-présidence pour Pons avec des compétences dans les fonds et Ibero-America

Albert N .
Alberto Nez Feijo et Esteban Gonzlez Pons, lors d’un événement à Madrid.JAVI MARTNEZ
  • négociation Feijo la joue dans la répartition du pouvoir du Parti Populaire Européen
  • politique Feijo conditionne tout pacte avec le gouvernement pour que Sánchez cesse « d’insulter » le PP

Le Parti populaire perd le secrétariat général du parti européen auquel il appartient pour la première fois en 23 ans. La Parti populaire européen (PPE) a publié ce samedi la liste des candidats à la présidence et à la vice-présidence qui seront votés la semaine prochaine lors du congrès de Rotterdam et il s’ensuit que l’eurodéputé espagnol Antonio López-Istriz ne pas être réélu secrétaire général.

Le PP perd ainsi ce qui était le principal poste exécutif du PPE, jusqu’à présent le premier parti de la zone euro, obtenu par son président d’alors, Jos Mara Aznar, en 1999 après un accord avec Helmut Kohl sur la répartition des charges dans le dôme. Il est alors nommé secrétaire général Alexandre Agagremplacé à son tour en 2002 par López-Istriz, qui a réussi à rester en poste jusqu’à présent et aspirait à continuer jusqu’en 2024.

Le départ de López-Istriz est automatique puisque le PP a présenté la candidature d’Esteban González Pons à l’une des 10 vice-présidences du PPE, car il est jugé incompatible d’occuper deux postes dans la coupole. C’est la première décision internationale du nouveau leader du PP, Alberto Nez Feijo, qui donne ainsi un coup de pouce à González Pons. Le Galicien en personne a fermé il y a deux semaines à Saint Jacques de Compostelle avec qui être le nouveau président du PPE, l’Allemand Manfred Weberune vice-présidence pour Pons avec des pouvoirs économiques, dont des fonds européens, et des relations avec l’Amérique latine.

Feijo a opté pour cette option, même si cela implique de perdre le secrétaire général. Ce dernier poste était considéré en son temps comme stratégique par Aznar car il équivalait à celui de PDG du principal parti politique en L’Europe avec la capacité de promouvoir des positions sur des questions telles que les règles de déficit ou les fonds européens.

Dans une conversation avec ce journal, González Pons relativise la perte de ce poste : Le nouveau président proposera un modèle de parti différent qui transforme le secrétariat général en un organe non pas politique, mais administratif. Les compétences européennes seront réparties entre les vice-présidences. Selon l’eurodéputé valencien, avec ce nouveau modèle, nous aurons une position très forte.

Le PPE coordonne les lignes à défendre par les chefs de gouvernement ou premiers ministres appartenant à sa famille politique avant les sommets européens. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait partie du PPE et assistera au congrès de la ville néerlandaise, ainsi que le commissaire au poids économique le plus important, le Letton Valdis Dombrovskis.

Pons, homme fort en Europe

La perspective des accusations était très différente il y a quelques mois, comme l’a publié ce journal. López-Istriz aspirait non seulement à continuer, mais même à occuper la présidence du parti avec le soutien du chef de l’époque, Pablo Casado. Pour cela il comptait, comme l’ont confirmé des sources du parti français à ce journal Les Républicainsavec la sympathie de divers partis hostiles au président sortant, Donald Tusk, a été remplacé par un Allemand. Cependant, Weber a joué fort ses cartes en coïncidence avec l’affaiblissement du PP dû au départ brutal de Casado. Tusk a également critiqué le pacte conclu avec Vox en Castille et León.

Enfin, Weber sera nommé président exécutif le 1er et ses bonnes relations avec Pons rassurent à Gênes.

Cependant, une option aurait été de tenter une vice-présidence et de conserver le secrétaire général, arguant qu’il y aura deux Allemands à la direction (en plus de Weber, un vice-président), mais cela n’a pas été possible. Weber a pris note que López-Istriz lui disputait la présidence et la mauvaise relation personnelle entre ce dernier et Pons, tous deux eurodéputés, a également compliqué cette alternative pour Nez Feijo.

Le dirigeant galicien confirme ainsi que González Pons, secrétaire adjoint à l’Action institutionnelle à Gênes, sera aussi son homme fort en politique européenne et internationale.