Le parquet s’oppose à l’interdiction des actes du week-end en faveur des détenus de l’ETA soutenus par Puigdemont

Il rejette la possibilité d’empêcher la célébration de la macro-marche à Bilbao, finalement divisée en plusieurs actes dans tout le Pays basque et la Navarre en raison de la pandémie

Manifestation
Manifestation de soutien aux détenus de l’ETA en janvier 2021 à Bilbao.

La Poursuivre de la Cour nationale s’oppose à l’interdiction des actes prévus ce week-end en pays Basque Oui Navarre en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA et de l’assouplissement de leur régime pénitentiaire. La mesure avait été demandée par le Association Dignité et Justice.

La réponse du procureur Ange Gmez-Rodulfo suit les critères utilisés pour s’opposer à des interdictions similaires ces dernières semaines. Il rappelle la jurisprudence de la Cour suprême en la matière -qui elle-même ressort de celle de Strasbourg et la Constitutionnelle-, extrêmement restrictive lorsqu’il s’agit d’empêcher des actes publics de ce type.

La manifestation que l’association présidée par Daniel Gardien de but avait demandé de bloquer était prévue pour le lendemain 8 à Bilbao. Le convocateur, Saré, a finalement accepté de diviser la célébration en plusieurs marches à travers presque toutes les villes du Pays basque et de Navarre. Pas pour des raisons politiques, mais à cause de l’augmentation des infections à coronavirus. Les années précédentes, la même marche avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes.

La décision de tenir ou non les actes de samedi à 17 heures dépend du tribunal central, et non du parquet. Des sources juridiques conviennent que sa célébration sera autorisée comme cela a été fait les années précédentes, indépendamment du fait que les forces de sécurité puissent être chargées de surveiller si des actes de glorification du terrorisme ou d’humiliation des victimes ont lieu au cours de son développement.

Les marches contre la politique de dispersion des membres de l’ETA, encore partiellement appliquée par le ministère de l’Intérieur, ont le soutien récent de l’ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont.

Le fugitif de la Justice a diffusé ce lundi une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il soutient que les détenus de l’ETA subissent « des violations des droits fondamentaux qu’aucune société décente ne peut admettre ». Il ajoute que de nombreux détenus « devraient profiter de la liberté, ou d’une révision de leur diplôme, ou d’une simple approche de leur domicile et de leur famille ».

Puigdemont s’associe ainsi à Sare, qui critique « la situation de violation des droits subie par les détenus basques, avec plus de 50 % encore à l’écart ; avec le blocage dans la progression des degrés ; avec les moyens du parquet pour empêcher les permis pénitentiaires » et demande « de sortir et d’exiger la fin de cette politique carcérale exceptionnelle ».