Le 13-F menace d’étendre le contrôle du PP de Madrid

Le congrès auquel Ayuso se présente pourrait être reporté, comme thème, après l’été

Teodoro Garc
Teodoro Garca Egea, au début de la conférence de presse, hier, au siège du PP.EFE

La peur des fidèles pour Isabel Daz Ayuso est désormais plus proche de devenir une réalité. Le congrès du PP à Madrid, épicentre de la lutte entre Gnova et le président madrilène, court un risque réaliste d’être retardé et même de déborder avec la menace de partir hors des échéances prévues après l’été. Tout le contraire de l’urgence que la baronne populaire a exigée de la direction nationale du parti.

Les élections en Castilla y Len le 13 février ont modifié le calendrier du congrès du PP pour ces premiers mois de l’année mais, en plus, la situation pourrait devenir encore plus compliquée si, comme ils croient à Gênes, Juanma Moreno décide d’avancer les élections en Andalousie au mois de juin. Si, avec le scénario Castilla y Len, il serait déjà asphyxiant pour le PP de respecter le délai de tenue de tous les congrès régionaux au premier semestre 2022, l’hypothèse andalouse fera exploser tout type de pronostic et placera le congrès du PP en Madrid dans une infinité absolue. La première conséquence est que le conflit pour le contrôle de l’organisation la plus puissante du PP restera sans solution. Ayuso a réaffirmé lundi dernier son intention de se présenter pour présider le match, tandis que Gnova évite de lui apporter son soutien.

Pour la première fois, des éléments objectifs montrent que les élections de Castilla y Len vont retarder les échéances du congrès du PP à Madrid même s’il n’a pas de date formalisée. Des sources de la direction du PP confirment qu’à la suite de la nomination du 13-F aucun conclave autonome ne sera annoncé pour les mois de février et mars. C’est-à-dire qu’il n’y en aura pas de sitôt avant début avril. Ce sont deux mois complets perdus en raison de l’impact des sondages 13-F et logiquement le plan initial de tout régler au premier semestre 2022 est compromis.

Les congrès doivent être convoqués 45 jours à l’avance, selon les statuts, et des sources à Gênes indiquent qu’elles n’annonceront aucune nomination avant la fin des élections en Castilla y Len. Cela implique qu’au plus tôt le congrès du PP d’Estrémadure – qui est le suivant sur la liste – ne se tiendra pas avant le 2 avril. Cela, dans le meilleur des cas, car s’il n’est pas convoqué immédiatement après les élections – en pleine gestion du résultat – la semaine sainte – du 10 au 17 avril – entrera en jeu, ce qui en soi désactive au moins un week-end. Comme cela arrivera plus tard avec le week-end du pont de mai.

Le conclave d’Estrémadure serait la dernière des communautés dites multiprovinciales à être datée. Ensuite, il sera suivi par huit autres uniprovinciales qui sont toujours en attente : Asturies, Cantabrie, Navarre, La Rioja, Région de Murcie, Ceuta, Melilla et, la plus sensible, Madrid.

Neuf congrès pour 13 week-ends sans compter le pont de Pâques ou de mai. Sans élections andalouses entre les deux, le PP devra compresser le calendrier au maximum pour y arriver. Ou même considérer que l’un d’eux pourrait coïncider aux mêmes dates -comme cela s’est déjà produit à un moment donné du mandat de Rajoy-.

Des sources génoises insistent sur le fait que les conclaves se tiendront en temps opportun selon le calendrier fixé par le Conseil d’administration national et comme indiqué par Casado dans son bilan de fin d’année. Avec une normalité totale.

S’il y a des Andalous en juin – comme on le croit – il semble impossible d’atteindre cet objectif car le scénario de Castilla y Len se répétera et il y aura encore deux mois blancs. Et l’été.

Hier, le secrétaire général du PP, Teodoro Garca Egea, a exprimé l’intention que tous les congrès en suspens soient d’unité et qu’ils ne donnent pas lieu à une confrontation entre les membres du PP. Cependant, interrogé spécifiquement sur cette volonté dans le cas de Madrid, il a évité de demander que cette unité soit donnée autour du seul candidat qui a été nommé, Ayuso. Quiconque veut se manifester, les affiliés voteront, a-t-il déclaré.