L’agent qui a tenté de ranimer Lex : « J’ai tout vu mais ça a été le jour le plus dur de ma vie »

La gravité du crime a ruiné la Garde civile. Lors de l’arrestation, Almeida s’est contentée de regarder les enquêteurs en silence.

Plusieurs personnes déposent des fleurs sur le portail où il a été tué
Plusieurs personnes déposent des fleurs sur le portail où Lex a été tué.CARLOS GARCA POZO
  • La vie carcérale Le meurtrier présumé bénéficiait de 38 permis depuis 2013
  • Controverse Liberté avec une grande division du conseil de prison

Jeudi soir dernier Francisco Javier Almeida fait pleurer les gardes civils de Réussite endurci dans l’univers criminel. Leur expérience ne leur a servi à rien face à l’atrocité de la scène qui Almeida laissé derrière. Ils se sont tous cassés à cause de tant de dureté.

Plus d’une fois, ils durent détourner le regard car il était impossible de supporter l’image de Lex, neuf ans, inerte sur le palier du portail. Un garde civil de la Brigade de sécurité citoyenne l’y avait emmené après l’avoir arraché des bras de son meurtrier présumé, qui l’avait étranglé quelques minutes auparavant à son domicile.

J’ai tout vu mais c’est le pire sans aucun doute. Au pire jour de ma vie, il se lamenta sans consolation après les manœuvres de réanimation infructueuses et compulsives qu’il avait pratiquées sur Lex.

Sa réticence à laisser partir le garçon lui a fait répéter le massage cardio-pulmonaire encore et encore jusqu’à ce qu’un autre officier ait dû le convaincre qu’il n’y avait rien à faire. Il a eu du mal à s’adapter. C’était lui qui l’avait arraché à Almeida après l’avoir attrapé sur le palier du deuxième étage en train de s’enfuir.

Puis je me suis dirigé vers les escaliers et suis descendu rapidement et presque essoufflé avec l’enfant dans mes bras, à la recherche d’un espace suffisamment large pour pouvoir l’allonger et commencer la réanimation. C’est ainsi qu’il arriva au portail. A côté de lui se trouvait un autre agent de la La police locale.

Tous les membres de l’Institut armé et de la police municipale qui se sont rendus au numéro 5 de la Calle Ro Linares de Lardero jeudi soir, où Almeida a emmené Lex après l’avoir trompé, ne se sont pas encore remis.

Le meurtrier présumé s’est toutefois montré impassible face à ce qui se passait autour de lui, comme l’exigent des sources proches de l’enquête. Il se contenta de regarder les gardes civils des agents de la sécurité citoyenne et des homicides qui commençaient à donner les premiers points d’un crime qui était exactement à quoi il ressemblait.

Le silence d’Almeida

Le meurtrier présumé – en probation depuis le 8 avril 2020 contre les critères de la Commission de traitement de la prison de Le Dueso (Cantabrie) dans lequel il a été pendant 23 ans – il n’a pas dit un mot, il ne s’est même pas inquiété en présence de la police.

Il n’a pas résisté quand ils lui ont passé les menottes ou quand les voisins l’ont attrapé avec l’enfant d’abord puis les policiers. Il est resté silencieux le regard fixé sur les gardes civils qui, désespérés, se sont embrassés lorsque la mort de l’enfant a été constatée.

Après avoir fouillé dans la première écorce de l’affaire, les enquêteurs savaient déjà de qui il s’agissait. Almeida et son bilan n’a pas tardé à émerger : une condamnation à sept ans de prison en 1993 pour avoir abusé d’une fille de 13 ans en 1989 et une autre à 30 ans – qui se cumulaient à 25 – pour le meurtre d’un employé de l’immobilier en 1998. Avec qui il a pris rendez-vous pour lui faire visiter un appartement.

Il a pu obtenir le troisième diplôme en 2017 – après avoir purgé les trois quarts de sa peine – mais les réticences de la commission de traitement l’ont retardé. Il a accepté la probation après que le juge du tribunal Surveillance pénitentiaire de Logroo accepté et le Procureur ne s’y est pas opposé.

Il l’a fait adossé à la loi : avec la souplesse accordée par le troisième degré, plus des trois quarts de sa peine purgée, la bonne conduite et, en plus, il répondait au paiement de la responsabilité civile. Jusqu’à sa libération, le meurtrier présumé du mineur a bénéficié de 38 congés de prison qui ont débuté en 2013.

Attitude hermétique

Le meurtrier présumé a maintenu la même attitude hermétique qu’il a affichée lors de son arrestation pour la mort de Lex jusqu’à son admission en prison. Pendant les presque trois jours où il a été détenu, il a opté pour le silence.

Il a refusé de faire une déclaration mais aussi de faire tout autre commentaire. Il n’a pas dit un mot. Il ne l’a pas non plus fait avec le juge dimanche matin dernier. Il s’est prévalu de son droit de ne pas témoigner.

Au contraire, il s’est montré coopératif et obéissant à tous les ordres qu’il a reçus tant dans les heures où il a été détenu que dans sa comparution devant le président du tribunal d’instruction numéro 2 de Logroo.

Cette attitude correspond parfaitement à celle que Francisco Javier Almeida a maintenue tout au long des 23 années ininterrompues qu’il a passées derrière les barreaux. C’était le stagiaire modèle. Discipliné mais froid, il n’a jamais donné d’ennuis.