La lutte contre le trafic de drogue avance avec davantage d’enquêtes judiciaires sur la corruption policière et le blanchiment d’argent

  • Raid Un gang veut blanchir 123 millions de dollars du trafic de drogue dans un projet de parc solaire
  • Drogues Nouveau coup porté au narco à Campo de Gibraltar : la garde civile et la police nationale interviennent 8.000 kilos de haschich à Algésiras

La lutte contre le trafic de drogue progresse régulièrement en Andalousie, avec des enquêtes judiciaires plus ouvertes sur les blanchiment d’argent liés aux réseaux de narcotrafiquants ainsi qu’à la poursuite des recherches sur corruption policière connecté aux narcos.

Ceci est confirmé par le dernier Mémoire du procureur d’Andalousie, qui montre une radiographie exhaustive sur la criminalité andalouse et les enquêtes ouvertes par les juges, les procureurs et les forces et organes de sécurité de la communauté. La Mémoire a été présentée ce jeudi par le Procureur Supérieur d’Andalousie, Ana Trago, au Président du Parlement, Marta Bosquet.

Le Président du Parlement et le Procureur Supérieur d'Andalousie
Le Président du Parlement et le Procureur Supérieur d’Andalousie, Ana Trarago.PARLEMENT

Le document met en évidence « l’avancée qualitative importante » dans les enquêtes de blanchiment d’argent liées au trafic de drogue, puisque l’année dernière il y a eu 45,5% de procédures supplémentaires engagées de ce type, qui permettent « d’attaquer le avoirs des trafiquants obtenus de manière illicite et aller au-delà des saisies de drogue. »

Point chaud de la lutte contre le trafic de drogue, la province de Cdiz, porte d’entrée de la drogue et lieu d’installation de nombreux réseaux de trafiquants. En effet, dans cette province, 79 procédures ont été ouvertes pour blanchiment d’argent lié aux trafiquants de drogue, dont 55 ont été Algésiras; un chiffre « très élevé » – souligne le Rapport du Procureur pour l’année 2020 -, qui découle de l’augmentation des ressources personnelles dans les unités de blanchiment, notamment dans le groupe Ocn Sur. En 2020, davantage de procédures de ce type ont été ouvertes qu’en 2019.

Les enquêteurs poursuivent également le produit de ces crimes en saisissant de nombreux biens, tels que des bateaux et des véhicules à moteur, mais aussi argent et bijoux.

Malgré des progrès dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le trafic de drogue, le rapport du Procureur constate qu’il est « essentiel » de fournir plus de médias aux organismes spécialisés dans la lutte contre ce type de criminalité, « puisque les profits tirés du trafic de drogue, on le sait, sont le principal moteur de cette activité, dans le cas d’enquêtes qui nécessitent de nombreuses données qui doivent être soigneusement étudiées ».

Pour améliorer ces investigations, une collaboration « plus étroite » entre les différentes unités et le Agence Tributaire qu’à travers le Service de surveillance douanière, il dispose de bases de données « beaucoup plus précises que celles que peuvent gérer les juges et les procureurs », ajoute le Mémoire.

Corruption policière

Un autre enjeu clé de la lutte contre le trafic de drogue est de surveiller étroitement ces réseaux et leurs liens avec la Garde civile et la Police nationale, car « de nombreux tentatives « de recruter des agents des forces de police pour faciliter le trafic de drogue, comme l’a prévenu le délégué du Parquet d’Algésiras.

Un exemple en est l’opération qui a abouti à l’arrestation, en juillet 2020, d’un agent de la Garde civile d’Algésiras pour le délit de corruption. Après l’enquête, leur lien avec les bénéfices obtenus par le Clan de Narcos de los CastaasPuisque le partenaire de l’agent était propriétaire d’un atelier par lequel cette organisation pouvait blanchir l’argent provenant de ses activités. Cette affaire fait actuellement l’objet d’une enquête devant un tribunal d’Algésiras.

Le procureur fait remarquer que les liens entre gardes civils, police et trafiquants de drogue ne se produisent pas seulement dans la province de Cdiz, « mais c’est certainement là où circule le plus d’argent et où il y a plus de capacité de corrompre ces agents », comme le révèle le détention de 28 membres des forces et organes de sécurité de l’État dans le domaine de Champ de Gibraltar depuis 2018.

Il existe également des exemples de corruption policière à Huelva et dans d’autres parties de la province de Cdiz. Ainsi, la Cour numéro 2 de La Palma del Condado enquête sur un agent de la Garde civile pour sa collaboration avec ces crimes et le Chiclana de la Frontera Le numéro 1 a clôturé en 2020 une enquête contre un policier local de la commune qui collaborait avec un gang de trafiquants notoires, avec le chef duquel, actuellement en fuite devant la justice, il entretenait des relations commerciales, en plus d’aider dans le crime contre la santé publique. Deux caches de 2 000 et 1 000 kilos sont intervenues dans ce raid.

De même, le Opération Jarta du Service des affaires intérieures de la Garde civile, il est parti en Almera avec l’arrestation des deux éléments d’une patrouille de la Garde civile qui ont participé à la fois à l’organisation et à l’exécution des caches, et à l’exécution de vols d’autres groupes.

À Séville, le tribunal d’instruction numéro 10 enquête sur la participation d’un membre de la garde civile à l’enlèvement au sein du commandement de la garde civile de 29 balles de haschisch. Ces enquêtes découlent d’une affaire qui est traitée par la Cour centrale d’instruction numéro 4 de la Cour nationale.

Agressions contre des agents

Le revers de la médaille, ce sont les actes de violence des trafiquants de drogue à l’encontre des forces et organes de sécurité. Au cours de 2020, ils ont augmenté surtout dans la province de Cdiz. Il y a eu des attaques, utilisant les véhicules de chargement de drogue eux-mêmes pour attaquer les patrouilles qui les pourchassaient ou tentaient de les arrêter.

« Il y a toujours eu ce type de violence, étant particulièrement virulent dans le Campo de Gibraltar et d’une importance particulière l’attaque d’un police nationale qu’est-ce qui s’est passé grièvement blessé« , précise le Mémoire. Cette affaire fait l’objet d’une enquête devant un tribunal d’Algésiras. Au cours de l’année 2020, le procureur a formulé quatre actes d’accusation en Andalousie pour des délits d’atteinte à l’autorité par des trafiquants de drogue.

Réseaux internationaux

A Malaga, la Mémoire du Procureur confirme « l’augmentation considérable » des groupes et organisations transnationaux dédiés à la culture et à l’exportation de marijuana, ainsi que l’introduction du haschich pour sa distribution ultérieure dans toute l’Europe, notamment en Italie, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

Ces réseaux internationaux ont « structures commerciales importantes » blanchir les profits tirés du trafic de drogue. Le Procureur souligne la rapidité de ces enquêtes, puisque « nous parvenons à ce qu’elles soient menées quasi simultanément avec l’enquête sur le crime de trafic de drogue, malgré sa plus grande complexité d’enquête ».

A Grenade, les enquêteurs se sont également concentrés sur ces enquêtes pour blanchiment d’argent, donnant lieu à diverses procédures devant les tribunaux de la capitale, toutes issues de la trafic de marijuana à grande échelle.

Marijuana

« Nous maintenons la vérification que l’ensemble de l’Andalousie est devenu un lieu de production de marijuana, étant l’un des principales activités criminelles dans la communauté », prévient le procureur andalou.

La marijuana est rejointe par une autre « activité principale »: la trafic de haschisch à grande échelle, introduit le long de tout le littoral par la mer qui « persiste dans son ampleur ». Se référant à cocaïne, « le trafic de gros persiste », notamment dans le quai à conteneurs d’Algésiras, mais de grandes caches ont également été détectées à Huelva et dans plusieurs bateaux à grande vitesse dans cette zone ou à Malaga, ce qui fait suspecter aux enquêteurs l’ouverture d’une nouvelle piste, en provenance de Maroc et Mauritanie, ajoute la Mémoire.