La justice argentine examine l’appel de l’ancien ministre Martn Villa contre ses poursuites pour homicide sous le régime franquiste

La Chambre pénale argentine qualifie d' »opinions » les arguments du juge qui a poursuivi l’ancien ministre et réclame des « manifestations »

Marché Rodolfo
Villa Rodolfo Martn, en septembre.A. NAVARRÈTE
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La Chambre pénale et correctionnelle fédérale d’Argentine a fait droit à l’appel interjeté par Villa Rodolfo Martin contre ses poursuites dans l’affaire des crimes du régime franquiste ouverte à Buenos Aires. La justice argentine soutient qu’« il ne suffit pas d’invoquer les perceptions et opinions, mais qu’il faut des manifestations qui, jusqu’à présent, sont absentes », en référence à l’ordonnance du juge qui l’a poursuivi pour crimes contre l’humanité.

L’ancien ministre des Relations syndicales et du Gouvernement (Intérieur) pendant les premiers gouvernements après la mort de Franco, a fait appel de la décision du magistrat Mara Servini de Cuba adoptée en octobre dernier pour agir contre lui pour un crime d’homicide aggravé par quatre homicides policiers qui ont eu lieu dans les années 1970. Trois dans l’inculpation de la police de mars 1976 à Vitoria lors d’une manifestation syndicale et un quatrième aux mains de la force publique dans le Sanfermines de Pampelune.

Dans l’ordonnance en appel, de 979 pages, la magistrate argentine a décrété la prison préventive de l’ancien ministre, même si elle admet qu’elle ne sera pas effective. De même, elle a accepté de saisir ses avoirs pour un montant de 9,8 millions d’euros.

Martn Villa a été inculpé en 2014 pour crimes contre l’humanité et a témoigné en 2020 par visioconférence devant le juge argentin. Puis il a admis que dans les événements de 1976 « il y a eu des erreurs mais en aucun cas un génocide ».

Désormais, la justice argentine accepte de « révoquer les poursuites et l’embargo et de déclarer le non-fondé » d’agir contre lui et exige la nécessité « d’approfondir l’enquête sur l’existence ou non de schémas répétés, systématiques ou généralisés » qui soutiennent l’accusation de crimes contre l’humanité. Il est d’accord, en ce sens, avec Martin Villa, défendu entre autres par l’avocat Jess Santos.

« Les preuves manquent »

La résolution, adoptée à l’unanimité par les trois magistrats du tribunal argentin, souligne que « l’essentiel est de prouver de manière probante si ce qui s’est passé pourrait ou non constituer une pratique entreprise par le pouvoir central au moment de la Transition qui a atteint des niveaux de généralité et de systématicité. . propre aux crimes contre l’humanité ».

En ce sens, la résolution établit qu’« au-delà du travail d’investigation et d’argumentation entrepris en l’instance précédente, l’étude de la procédure et de la décision attaquée révèle que ce type de preuves fait défaut ». « Il ne suffit pas d’invoquer des perceptions et des opinions sur le contexte de ce qui s’est passé, surtout quand, comme on l’a vu, ces visions sont confrontées à d’autres diamétralement opposées ». « Il faut des manifestations qui, jusqu’à présent, sont absentes », ajoute-t-il.

De même, les magistrats soulignent qu’« outre ce qui précède, face aux charges qu’il détenait, il n’était pas prouvé qu’il avait ordonné les actes commis par les services de police et qui ont abouti aux décès dont il a été tenu pour responsable ». Il n’« agit pas non plus d’une manière compatible avec ceux-ci ».