La Commission européenne enquête pour savoir si Irene Montero a violé une directive en qualifiant l’ex-mari de Juana Rivas d' »agresseur »

L’ouverture de la procédure a lieu à la demande de Franceso Arcuri, après plusieurs déclarations publiques du ministre de l’Égalité Montero avant la condamnation définitive de Juana Rivas

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Irene Montero, en conférence de presse ce mercredi.EFE
  • Tribunaux L’ex-mari de Juana Rivas demande à Irene Montero et igo Errejn de rétracter leurs « insultes et calomnies » et de lui verser 140 000 euros
  • Échec La Cour suprême réduit de moitié la peine de Juana Rivas pour enlèvement d’enfant, qui reste dans deux ans et demi de prison

La Commission européenne enquête pour savoir si le gouvernement espagnol a enfreint une directive européenne qui interdit aux autorités d’un pays de manifester publiquement au sujet de procédures judiciaires en cours, en blâmant à l’avance les personnes accusées.

Plus précisément, le Direction générale de la justice et de la consommation a ouvert un dossier pour déterminer si Irene Montero, ministre de l’Égalité, a enfreint la Directive européenne 343/2016 en appelant « abuseur » à Francesco Arcuri, l’ex-mari de l’espagnole Juana Rivas, lors de la procédure judiciaire au cours de laquelle la mère grenadine a été condamnée à deux ans et demi de prison par la Cour suprême pour avoir kidnappé ses enfants, alors qu’aucune des plaintes de Rivas contre Arcuri pour l’abus a prospéré, ni dans Espagne ni dans Italie.

L’ouverture de la procédure par la Commission européenne intervient à la demande d’Arcuri, après plusieurs déclarations publiques de Montero survenues ces derniers mois avant la condamnation définitive de Rivas devant la Cour suprême, pour enlèvement des deux enfants de la compagne du père entre 2016 et 2017 , ne se conformant pas aux avertissements judiciaires répétés concernant l’enlèvement.

Il est à noter que le processus que la Commission est en train d’ouvrir, ayant certifié ladite ouverture par un document envoyé à l’avocat espagnol d’Arcuri, Enrique Zambrano, à laquelle ce journal a eu accès, peut se terminer soit par une demande d’harmonisation de la législation espagnole avec la législation européenne, soit par une sanction du Gouvernement pour violation de la réglementation communautaire, mais jamais par une amende à Montero.

Cette voie est déjà explorée par Arcuri avec des rapprochements demandés, en Espagne, à Montero et au député igo Errejn, pour qu’ils se rétractent de l’avoir qualifié d' »agresseur » et le payent 140 000 euros (80.000 elle et 60.000 l), que le citoyen italien remettra à des associations d’enfants orphelins, a assuré. Si lesdites rétractations ne se produisent pas, Arcuri les poursuivra pour insultes et calomnies.

En Europe, l’italien invoque la directive qui stipule, littéralement, que « les États membres adoptent les mesures nécessaires pour garantir que, tant que la culpabilité d’un suspect ou d’un accusé n’a pas été prouvée conformément à la loi, les déclarations publiques faites par les Pouvoirs publics et les décisions judiciaires autres que la condamnation ne désignent pas cette personne comme coupable. »

Son avocat, Zambrano, souligne LE MONDE que « le plus grave est que ces manifestations n’ont même pas eu lieu avec des procédures judiciaires ouvertes »: aucune des plaintes de Rivas contre Arcuri n’a même réussi à ouvrir une procédure.

« Vous devez défendre Juana Rivas »

Montero, par exemple, a fait des déclarations à cet effet dans une intervention dans un événement public en Saragosse le 21 juin. Il a dit mot pour mot : « Il n’y a pas de mots pour expliquer la souffrance de Juana Rivas. Que peut-on faire pour empêcher ces meurtres sexistes, cette violence contre les femmes. Eh bien, je veux être très clair : empêcher les agresseurs de continuer à assassiner et exercer la violence contre les garçons et les filles qui sont directement victimes de violences sexistes, pour donner là où ça fait le plus mal à leurs mères, Juana Rivas doit être défendue. »

Et abondait, en référence à Arcuri : « Juana Rivas doit aussi être défendue quand le mouvement féministe dit ‘Juana est dans ma maison’, quand le mouvement féministe sort pour protéger Juana Rivas. Il y a une justice patriarcale qui pénalise et criminalise les femmes .les mères qui se défendent et surtout leurs filles des violences sexistes exercées par leur partenaire ou ex-partenaire ».

Arcuri a accepté en 2009 une peine de trois mois de prison pour les blessures de son partenaire d’alors lors d’événements au cours desquels les deux ont été blessés, comme l’ont démontré les parties des deux, publiées par EL MUNDO. Les deux ont continué ensemble jusqu’en 2016, lorsqu’elle a emmené leurs enfants en Espagne, pour ne jamais retourner dans la maison familiale en Sardaigne.

Depuis lors, bien qu’elle ait signalé des dizaines de fois de mauvais traitements infligés par son ex-mari, aucune de ces actions de Rivas n’a prospéré, et la justice italienne a fini par accorder la garde des enfants au père après un rapport psychiatrique dévastateur dans lequel il a affirmé que Rivas était en fait un danger pour ses enfants, et qu’ils sont beaucoup plus en sécurité avec leur père.