Le président de la Generalitat entend renforcer le caractère véhiculaire du catalan à travers une modification de la loi sur l’éducation de la Catalogne
Non seulement sur la simple désobéissance, la Generalitat fonde sa stratégie pour ne pas appliquer la décision de la Cour suprême qui exige que 25 % de l’espagnol soit enseigné dans toutes les écoles de Catalogne. Le gouvernement de Père Aragons Il travaille sur une réforme de la loi catalane sur l’éducation (LEC) avec laquelle il vise à protéger l’immersion linguistique et à pouvoir contourner l’ordonnance du tribunal avant l’expiration du délai d’exécution en février.
Cela a été reconnu par le chef de l’exécutif catalan, qui a confirmé hier son intention de promouvoir un changement législatif pour renforcer la loi catalane sur l’éducation face à certaines décisions judiciaires. Le gouvernement a sur la table une proposition du Conseil scolaire de Catalogne, un organe consultatif rattaché à la Generalitat, qui prétend clarifier le cadre réglementaire qui fait référence à la langue à l’école pour se heurter à la décision ferme de la Cour suprême. La manœuvre consistera à retoucher l’article 14 de la LEC qui fait référence au catalan comme langue véhiculaire et d’apprentissage, précisément pour approfondir cette condition de langue véhiculaire prépondérante et consacrer l’exclusion de l’espagnol comme langue d’enseignement.
La proposition des conseillers d’Aragons prévoit également d’accorder une plus grande autonomie aux directeurs des centres pour pouvoir moduler le nombre de cours d’espagnol que recevront leurs étudiants en fonction du contexte linguistique de la zone dans laquelle ils se trouvent, évitant ainsi les 25 % quota standard fixé par la Justice et reprise en main de la politique linguistique éducative.
Le gouvernement entend également faire référence dans le nouveau texte à la dernière étude réalisée par le Conseil supérieur d’évaluation du système éducatif de la Generalitat, qui décrit une nette diminution de l’utilisation du catalan dans les écoles. Ainsi, le gouvernement cherche à réfuter les rapports du ministère de l’Éducation lui-même sur lesquels se fondait la condamnation de la Cour supérieure de justice de Catalogne de décembre 2020 pour justifier la nécessité de mettre en œuvre 25 % de l’espagnol dans les écoles en raison de son utilisation résiduelle dans le système éducatif catalan. Sentence que la Cour suprême vient de ratifier.
Aragons aspire à accepter cette réforme juridique au retour des vacances de Noël dans celui baptisé Pacte national pour la langue, un conclave auquel le PSC a été invité en tant que père de l’immersion. Le chef de l’exécutif catalan ambitionne de lier le soutien des socialistes et des communes à son astuce juridique pour défendre sa légitimité. Le soutien du parti dirigé par Ada Colau Cela va de soi, et il y a aussi un intérêt chez les socialistes à faire partie de l’accord pour éviter d’être pointés du doigt par le mouvement indépendantiste comme complices d’une stratégie visant à enterrer l’immersion.
Il y a déjà eu un premier contact entre le PSC et le conseiller pédagogique, Josep Gonzlez-Cambray, à la veille de la manifestation de défense du monolingisme qui a eu lieu la semaine dernière à Barcelone et à laquelle les socialistes n’ont pas participé.
La position de la CFP est contradictoire. D’une part son nouveau chef, Salvador Illa, a défendu la nécessité de se conformer à la décision de la Cour suprême, mais souhaite d’autre part participer à la mise à jour du modèle d’immersion, en promouvant sa flexibilité pour renforcer la présence de l’espagnol dans les écoles des zones éminemment catalanes, comme suggéré lors de son congrès de 2019 à travers une proposition qu’il a fini par rectifier devant la polémique dans l’aile la plus catalane du parti.