Albares défend l’investissement espagnol au Mexique comme « éthique et honnête » face à l’impolitesse de López Obrador, qui ne le reçoit pas

Le ministre des Affaires étrangères est sûr que sa visite « accélérera les relations » même s’il n’a pas vu le président

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Jos Manuel Albares, avec le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, aujourd’hui, dans la capitale mexicaine.AFP
  • l’Amérique latine López Obrador appelle à « une pause » dans les relations entre le Mexique et l’Espagne
  • Mexique López Obrador reconnaît que les relations avec l’Espagne ne sont pas « aussi bonnes que nous le souhaiterions »

Juste un mois après que le président mexicain, Andrs Manuel Lopez Obrador (AMLO), a appelé à une pause controversée en Espagne, le ministre des Affaires étrangères, Jos Manuel Albares, s’est rendu à Mexique essayer d’accélérer les relations. Le chef de la diplomatie espagnole a maintenu ce mercredi un programme de travail intense pour aplanir les aspérités avec le gouvernement AMLO et envoyer un message clair de soutien aux investisseurs espagnols dans le pays. Malgré le fait que le président mexicain n’a pas reçu Albares, et a profité de sa visite pour continuer à critiquer l’Espagne, le ministre des Affaires étrangères a montré une grande harmonie avec son homologue mexicain, et possible successeur d’AMLO à partir de 2024, Marcelo Ebrard.

Avec mon ami Ebrard, nous avons détaillé toutes les mesures que nous allons prendre pour continuer à accélérer les relations entre le Mexique et l’Espagne, a assuré Albares aux médias après avoir rencontré le ministre mexicain des Affaires étrangères. Les deux dirigeants ont convenu de reprendre dès que possible la Commission binationale qui ne s’est pas réuni depuis 2017, juste avant l’arrivée au pouvoir de López Obrador, et ils ont signé quatre accords sur le féminisme, le développement durable, la culture et les programmes de coopération. Albares a manifesté le soutien de l’Espagne à la modernisation de l’accord de libre-échange entre le Mexique et la UEen attendant la ratification : l’Espagne continuera d’être le plus fervent partisan, comme elle l’a été depuis le début, d’un accord mutuellement bénéfique et que, si nécessaire, s’ils ont besoin de notre aide à tout moment, ils n’ont qu’à le dire .

Parmi les participants à la réunion se trouvaient Quirino Ordaz, ancien gouverneur de Sinaloa pour l’opposition PRI qui, la veille, a été ratifié par le Sénat comme nouvel ambassadeur du Mexique en Espagne. Albares a également pu échanger des impressions avec Claudia Sheinbaum, chef du gouvernement de Mexico et autre de ceux qui rêvent de succéder à López Obrador à la fin du sexennat. Contrairement à l’hostilité habituelle d’AMLO envers l’Espagne, le ministre des Affaires étrangères Ebrard a souligné que la relation pour le Mexique est très importante à bien des égards. Nous avons des relations étroites d’affection envers le peuple espagnol, à la grande contribution que la présence de l’Espagne a signifiée dans notre pays, nous avons un avenir prometteur, nous partageons un agenda et des valeurs (…) nous recherchons un nouvelle étape et une relation active.

Obrador n’a pas reçu le ministre mais a assuré qu’il n’avait pas la phobie du peuple espagnol

Le président López Obrador n’a pas rencontré le ministre Albares, mais il a consacré une bonne partie de sa conférence de presse quotidienne à la visite du ministre des affaires étrangères et aux relations avec notre pays : c’est formidable que le ministre des affaires étrangères de l’Espagne soit ici, bienvenue, je l’ai déjà dit Nous allons chercher à rétablir complètement les relations, alors qu’il est entendu que nous vivons une nouvelle étape de la vie publique au Mexique. Sans laisser de côté sa critique du passé colonial et du prétendu traitement de faveur dont bénéficient les entreprises espagnoles, AMLO a insisté sur le fait qu’il ne peut plus en être ainsi et que même s’il faut beaucoup de travail pour l’accepter et le comprendre, le Mexique n’est pas une terre de conquête. .

Le dirigeant mexicain a précisé que lorsqu’il a appelé à une pause dans les relations avec l’Espagne, il ne faisait pas référence à une rupture, quand je parle de pause c’est pour qu’une réalité soit politiquement intériorisée, la relation précédente avec l’Espagne était caractérisée par la abus des entreprises espagnoles envers notre pays et que cela est indépendant des relations amicales, des relations qui ont toujours été entretenues avec l’Espagne, bien sûr interrompues sous le régime de Franco, mais nous avons une grande appréciation pour le peuple espagnol (…) nous n’avoir aucune phobie. Interrogé par les paroles d’AMLO, Albares a insisté sur le fait qu’il ne savait toujours pas ce que signifie une pause et que, en tout cas, ce que cette visite fait, c’est accélérer la relation.

Albares annule son voyage au Chili et retourne en Espagne pour suivre l’évolution de la guerre

La réunion la plus importante de la journée à Albares a probablement eu lieu au siège de la Chambre de commerce espagnole au Mexique (CAMESCOM), où il a pu envoyer un message de calme aux investisseurs espagnols après le climat hostile que López est chargé d’alimenter. chaque semaine Atelier. Comme expliqué à EL MUNDO Antonio Basagoit, président du CAMESCOM et ancien leader du Parti populaire basque, le ministre a été très clair en défendant l’investissement espagnol comme honnête et éthique. Ses paroles ont été réconfortantes et avec cette visite, nous nous sommes sentis plus soutenus que jamais.

L’Espagne est le deuxième investisseur étranger au Mexique après Etats-Unis, représentant plus de 12 % du total. Les 6 500 entreprises espagnoles implantées dans le pays génèrent 300 000 emplois directs et plus d’un million d’emplois indirects. Depuis l’an 2000, ces entreprises ont investi 76 milliards de dollars, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la banque et du tourisme. À son tour, le Mexique est le premier partenaire commercial de l’Espagne en Amérique latine, le commerce entre les deux nations équivaut à 10 000 millions d’euros par an, avec une croissance annuelle moyenne de 15 %.

Albares clôturera son agenda au Mexique par une rencontre avec des rescapés de l’exil républicain qui ont migré vers le pays aztèque après la Guerre civile. Albares retournera en Espagne aujourd’hui et non Chili, comme prévu, de suivre de près l’évolution de la guerre en Ukraine. La délégation qui représentera l’Espagne à l’investiture de Gabriel Boric sera composée de Felipe VI, Irene Montero, Yolanda Díaz et le président du Sénat, André Gilremplaçant Albares.