Puigdemont, détenu en Sardaigne par ordonnance de la Cour suprême

Il était un fugitif de la justice espagnole depuis l’automne 2017. Ce soir, il a été arrêté sur l’île italienne conformément à l’ordre de recherche et de capture émis par Llarena.

Carles Puigdemont, en juin dernier à Bruxelles.
Carles Puigdemont, en juin dernier à Bruxelles.REUTERS
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L’ancien président de la Generalitat Carles Puigdemont a été arrêté ce jeudi sur l’île italienne de Sardaigne par la police italienne alors qu’il s’apprêtait à participer à un événement institutionnel organisé par le curateur d’Alghero, selon des sources judiciaires à EL MUNDO.

Le leader catalan est en fuite devant la justice espagnole depuis l’automne 2017, dans l’attente du procès du 1-O devant la Cour suprême pour les délits de sédition et de détournement de fonds publics.

Ce soir, il a été arrêté conformément au mandat de perquisition et d’arrêt émis par l’instructeur de la procs, Juge Pablo Llarena.

Des sources suprêmes expliquent que l’ordre euro contre l’ancien président catalan n’a jamais été désactivé. Les Parlement européen décidé en mars dernier de lever l’immunité de Puigdemont et du Tribunal de l’Union européenne (TGUE) l’a maintenu retiré.

Le 30 juillet, le TGUE a rejeté la demande de Carles Puigdemont, Clara Ponsat et Toni Comn de suspendre la levée de leur immunité de députés européens, estimant qu’il n’y a aucun risque que l’ancien président de la Generalitat de Catalogne et leurs anciens conseillers sont détenus dans l’exercice de leurs fonctions de membres du Parlement européen.

Des sources judiciaires soutiennent qu’une fois que l’Italie a procédé à l’arrestation du fugitif, la procédure commence maintenant pour voir si les autorités italiennes acceptent de le remettre à la justice espagnole.

Le Suprême, sceptique

Au Suprême, il y a un certain scepticisme quant au fait que l’ancien président de la Generalitat soit immédiatement remis à l’Espagne après le coup porté à notre pays lors de la Tribunal allemand du Schleswig-Holstein En 2018, il a refusé de le mettre à disposition des autorités judiciaires espagnoles pour un crime de rébellion.

En revanche, la cour d’appel de Bruxelles a rejeté en janvier dernier la remise à l’Espagne de l’ancien conseiller catalan Llus Puig, considérant que la Cour suprême n’était pas la juridiction compétente pour le poursuivre. Encore un nouveau coup judiciaire pour notre pays.

Après avoir entendu la décision controversée du tribunal belge, le juge Llarena a décidé de soulever une question préjudicielle devant la Cour de justice de l’Union européenne pour contraindre la Belgique à se conformer à l’Euroorder. La question préjudicielle susmentionnée n’a pas encore été résolue et les autorités italiennes peuvent refuser de se rendre en se cachant derrière ce fait.

Puigdemont allait participer dans les prochaines heures à l’accueil institutionnel que le syndic de Alghero propose aux groupes participants à une rencontre internationale organisée par l’association Adifolk. Assister également au ministre de l’Action étrangère, Victoria Alsina, et la présidente du Parlement, Laura Borrs.

Cependant, le leader catalan a été arrêté par la police italienne – par des agents en civil – à son arrivée à l’aéroport d’Alghero. Son avocat, Gonzalo Boye, a donné des détails sur son arrestation sur son compte Twitter.

Du bureau de Puigdemont, ils ont indiqué que ce vendredi il sera à la disposition des juges de la Cour d’appel de Sasser (Sardaigne), qui est compétent pour décider de sa libération ou de son éventuelle extradition.