Pedro Sánchez reçoit ce lundi Olaf Scholz, bien décidé à nouer une relation privilégiée avec la chancelière allemande

Ce sera la première visite d’un président étranger reçue par le président du gouvernement cette année et le premier voyage hors d’Allemagne effectué par Scholz

Pierre S
Pedro Sánchez salue le vice-chancelier allemand et ministre des Finances Olaf Scholz, en 2018.BORJA PUIG DE BELLACASA

Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, reçoit ce lundi à la Moncloa le nouveau chancelier allemand, Olaf Scholz, lors de la première rencontre entre les deux depuis que le social-démocrate a succédé à Angela Merkel le 8 décembre.

De Moncloa, ils soulignent que la visite mettra en évidence la force de la social-démocratie dans L’Europe , qui en est sorti « renforcé » avec la gestion de la crise générée par la pandémie. En ce sens, ils veulent que la rencontre montre que les deux dirigeants partagent la même idée de reprise « inclusive ».

De même, le gouvernement espère que Sánchez et Scholz pourront établir une relation privilégiée en profitant de « l’affinité personnelle » entre les deux et du fait qu’ils se connaissent depuis longtemps, bien qu’ils précisent qu’avec Allemagne la relation a également été fluide pendant que Merkel était à la chancellerie.

À l’ordre du jour de la réunion, outre les relations bilatérales, figureront également les principales questions à l’ordre du jour européen, parmi lesquelles, outre la pandémie et la reprise économique, pourraient figurer la menace russe ou la prévision d’une réforme du pacte de stabilité . En outre, le rendez-vous servira à s’adresser au sommet de la OTAN pour accueillir Madrid fin juin.

Sánchez et Scholz avaient déjà coïncidé le 15 décembre lors de la réunion des dirigeants socialistes européens avant le Conseil européen dans Bruxelles, bien qu’à cette occasion il n’y ait pas eu de réunion bilatérale.

Ce sera la première visite d’un président étranger reçue par le Premier ministre cette année et le premier voyage hors d’Allemagne effectué par Scholz en 2022. Pourtant, la chancelière allemande a déjà reçu jeudi dernier en Berlin au Premier ministre néerlandais, Marc Rutte, récemment confirmé dans ses fonctions.

Le premier voyage de Scholz après son arrivée à la Chancellerie a été, comme le veut la tradition, en France pour rencontrer le président français, Emmanuel Macron, deux jours après son entrée en fonction. De Paris, il se rendit à Bruxelles pour rencontrer le président de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, et avec la présidente de la Conseil européen, Charles Michel.

Plus tard, le 12 décembre, il s’est rendu à Pologne rencontrer le premier ministre, Mateusz Morawiecki, et déjà après le sommet européen, il s’est rendu à Rome le 20 décembre pour une rencontre avec le Premier ministre italien, Mario Draghi.

Changement de forces dans l’UE

Le remplacement à la chancellerie allemande après 16 ans passés à la tête de Merkel a suscité un grand espoir dans les rangs des sociaux-démocrates européens, qui espèrent que d’autres pays suivront également cette voie.

Le premier pays où la continuité d’un gouvernement socialiste sera en jeu cette année sera le Portugal, où Antoine Costa il cherche à rester en fonction lors des élections du 30 janvier mais pour l’instant il ne bénéficie pas d’un soutien suffisant, selon les sondages.

Mais plus importante encore dans la composition des forces au niveau européen pourrait être l’élection du nouveau président de la République en Italie, prévue le 24 janvier. Bien qu’il n’ait pas officialisé sa candidature, le Premier ministre, Mario Draghi, est considéré comme la meilleure option mais son saut au Quirinal conduirait le pays à devoir chercher un nouveau Premier ministre et, en l’absence de consensus politique entre les différents partis qui soutiennent le gouvernement actuel, à la tenue d’élections.

Le rendez-vous clé avec les urnes pour l’Europe sera cependant le mois d’avril en France, où Emmanuel Macron tentera de réaliser ce que ses deux prédécesseurs n’ont pas réalisé, Nicolas Sarkozy Oui François Hollande, un deuxième mandat consécutif. Pour l’instant, l’actuel président est le favori des sondages.

L’axe franco-allemand -auquel l’Italie semble se rallier ces derniers temps- est fondamental dans l’UE. Le changement de Scholz n’a pour l’instant pas produit de changements radicaux par rapport à la position maintenue par Merkel – qui a gouverné en coalition précisément avec la nouvelle chancelière – mais le départ de Macron d’Elseo pourrait changer l’équation.

« Bien que les chances que cela se produise soient faibles », comme ils le soulignent dans leur article L’Espagne dans le monde 2022 : perspectives et enjeux de la politique européenne les chercheurs de Institut Royal ElcanoEnrique Fès, Rachel García Llorente, Patricia Lisa, Ignace Molina, Louis-Simon et Ilke Toygr, « le principal danger pour l’Espagne et l’UE » est que « le leadership qui en résulte à Paris ne s’entende pas bien avec Berlin ou, pire encore, qu’il soit eurosceptique ».