Offensive du PSOE pour « décapitaliser » Madrid, avec Pedro Snchez en tête

Il défend la « nécessité pour les entités publiques de quitter la capitale ». Ce week-end, le parti vote en son Congrès sept amendements à cet égard

Pedro S
Pedro Snchez, lors d’un acte du PSOE à Ponferrada (Len), dimanche.EFE
  • gouvernement Pedro Snchez demande d’ouvrir « un débat » sur « la nécessité pour les institutions publiques de quitter Madrid »
  • Une analyse Pedro Snchez fait preuve de stabilité face au PP, avec une plainte : « On peut marquer tous les buts »

Depuis Castelln, Malaga, Valence et Jan, avec jusqu’à sept modifications à la présentation-cadre de la 40 Congrès du PSOE qui est célébré le week-end prochain. Publiquement, deux éminents barons autonomes : Ximo Puig, samedi, et Luis Tudanca, le dimanche. Et enfin, Pedro Sánchez lui-même. Ainsi l’offensive du PSOE contre la concentration des institutions publiques en Madrid. De chaque front, les autorités provinciales, régionales et Moncloa, appelle à la décentralisation, qui, selon le président résumé hier, répond à la nécessité pour de nombreuses institutions publiques de quitter la capitale de l’Espagne pour arrêter le dépeuplement et équilibrer le développement des territoires.

La proposition intensifie le clash entre la Moncloa et le PP, notamment avec Isabel Daz Ayuso, qui l’a mise à profit en sa faveur lors des élections madrilènes. Désormais, le PSOE entend en faire un axe pour le prochain cycle électoral. Faire un profit sur le prix déjà payé par le 4-M. C’est l’outil politique le plus puissant dont nous disposons, a souligné Luis Tudanca, le leader de Castille et Len, qui a servi d’acte d’ouverture à Snchez hier à Ponferrada et une semaine avant le Congrès socialiste, à Valence, où plusieurs amendements allant dans le même sens seront débattus.

Dans la présentation du cadre qui parvient au conclave, il n’y a aucune référence à cette décentralisation des institutions publiques qui se trouvent à Madrid, mais il est très probable qu’elle fasse partie du programme du parti, une fois que Sanchez aura défendu cette idée depuis hier. Au sommet socialiste, sept amendements à cet égard seront évalués. La 5462, de Malaga, demande d’ajouter à la fin du paragraphe : La décentralisation des institutions et des organisations publiques ainsi que l’amélioration de la numérisation dans les zones rurales, clé pour lutter contre le dépeuplement et fixer la population sur le territoire.

Dans l’amendement 5315 présenté par Valence, un nouveau paragraphe est demandé, qui est à la base de la philosophie contre Madrid que Puig sponsorise. Nous sommes engagés dans un changement radical de la conception territoriale de l’État, allant vers la déconcentration des structures, permettant à certaines organisations de se localiser dans d’autres parties du territoire (…) Nous voulons aller vers une Espagne structurée, qui est pourquoi un changement de paradigme est essentiel. : L’Espagne doit être polycentrique. Le centralisme est inefficace, mais il ne soutient pas non plus.

Et le texte de cet amendement valencien continue : Actuellement, nous trouvons une concentration d’organisations publiques dans la capitale de l’État qui rompent avec les schémas d’Espagne plurielle et décentralisée que défend le Parti socialiste. La décentralisation politique implique la décentralisation des agences étatiques, l’implantation du siège dans des lieux autres que la capitale. La localisation des centres de décision attire des entreprises et des activités à forte valeur ajoutée, génère des réseaux d’influence, et agit comme un moteur de développement des différents territoires avec l’offre d’emplois qualifiés.

Dans l’amendement 10845, insiste la fédération de Valence : Nous, socialistes, pensons qu’une façon de faire face à la détérioration des zones rurales dans une Espagne vide passe par la décentralisation de l’appareil d’État qui se trouve dans la capitale de l’Espagne. (…) Les sièges des différents ministères et autres organes de l’Etat devraient être répartis et transférés dans les différentes provinces.

De Castelln, dans les amendements 14482 et 14486, est demandée comme indispensable et nécessaire, respectivement, la décentralisation de l’Administration. Les délégués de Jan défendent, dans le cadre de l’amendement 6682: Une décentralisation de l’Etat des ministères, secrétaires d’Etat, sous-secrétaires. Ils affirment qu’aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, les ministères peuvent être parfaitement répartis entre toutes les communautés, réalisant ainsi : 1. Augmenter le degré d’affectivité de l’État dans toute l’Espagne. 2. Le développement de cette communauté, en emplois et en ressources.

Dans ce sens, un autre amendement Castelln (14543) : Nous allons favoriser leur déconcentration [de la Administracin] du transfert total ou partiel du siège de diverses organisations vers différentes villes du pays.

Ces demandes ont passé tous les filtres et prennent vie au Congrès du PSOE avec un objectif commun : décapitaliser Madrid, soustraire les agences, lutter contre le dépeuplement, mais en partant du principe que réduire la valeur de Madrid, ralentir son essor, signifie distribuer des ressources et des revenus.

« Débat serein et loyal »

Depuis 2019, Sanchez soutient cette idée, mais ce dimanche, il l’a élevée au rang. Bien qu’il suppose que cela dérange certains, il a demandé que toutes les communautés autonomes ouvrent un débat serein, loyal, mais aussi honnête sur la nécessité pour de nombreuses institutions publiques de quitter la capitale de l’Espagne, dans le but d’un développement territorial équilibré. Je présume qu’il s’agit d’un processus continu : nous avons commencé à le faire. Par exemple, avec ce centre de capacités numériques qui est actuellement en Miranda de l’Èbre. Je me suis souvenu qu’avec Zapatero le Institut de la cybersécurité a été établi en Len, a souligné que la prochaine Centre de données que la Sécurité sociale va ouvrir à Soria et il a promis que l’unité drones du Armée reste dans Len.

Du volet local et régional, c’est passé au national : le grand débat que nous avons est celui de la cohésion territoriale, de l’arrêt du dépeuplement et de l’opportunité de donner des opportunités à des territoires comme Ponferrada et Len. C’est ainsi qu’il a terminé un rassemblement que le leader régional a annoncé sans équivoque : l’Espagne, c’est bien plus que Madrid. Les blessures dans les bassins miniers et l’Espagne dépeuplée sont très douloureuses. La solution passe par la décentralisation politique et économique. Cette déclaration du baron Castellanoleons est intervenue 24 heures après que Ximo Puig, dans le discours du jour de la Communauté valencienne, ait insisté sur une deuxième transition territoriale et sur la nécessité de la décentralisation, toujours avec Madrid en tête.

Certains pour le dépeuplement (Tudanca, le Castillan-Manchego Garca-Page, les Aragons Lambn, l’Estrémadure Vara…) et d’autres pour le financement (Puig, le Catalan Illa, les Baléares Armengol...), tout le monde au PSOE semble avoir trouvé un adversaire commun à Madrid, avec Sánchez en tête, clairement depuis hier.

Au sein de son Gouvernement, l’engagement en faveur de la décentralisation est partagé, mais il y a des ministres qui défendent qu’elle se fasse sur les nouvelles agences ou antennes qui se créent. C’est-à-dire que le nouveau est réalisé à partir de Madrid, mais on doute que des organisations déjà constituées puissent changer de siège. Ils considèrent qu’il s’agit d’un problème majeur en termes de transfert de fonctionnaires et de personnel.