Les victimes demanderont ce jeudi à l’UE d’agir contre 35 patrons de l’ETA pour 65 crimes terroristes non prescrits

Ils remettront à la délégation de députés européens en visite en Espagne des rapports analysant de nouvelles façons de pouvoir juger les dirigeants

La delegation
La délégation européenne, ce mercredi, à Vitoria.A. PRESSE

Les victimes du terrorisme pensent que le Code pénal n’a pas été utilisé pour persécuter les terroristes de l’ETA. Ils pensent que l’État dispose encore de voies, d’outils et de portes qui peuvent être utilisés pour élucider ces 379 meurtres commis par le terrorisme de l’ETA et qui n’ont pas été élucidés. Et ils espèrent que la visite des députés européens leur permettra d’ouvrir le débat et d’inclure leurs propositions dans les futures recommandations.

Les victimes sont claires qu’il y a près de 70 crimes qui n’ont pas encore été prescrits. Plus précisément, 65 ans, selon les rapports qu’ils vont fournir à la délégation de l’UE en visite en Espagne ces jours-ci. Ils comprennent qu’il va pouvoir juger les patrons de l’ETA du moment. Et, selon un second rapport qu’ils présenteront également, ils considèrent qu’un total de 35 dirigeants de l’organisation terroriste qui étaient à la tête de la structure de l’ETA lorsque ces crimes ont été commis peuvent être mis en cause.

Ils se souviennent que la direction de l’ETA a toujours été « un collectif ». Une première a été Artapalo, composé de l’ETA historique Pakistan, Txélis et Fiti. Dans les documents qu’ils apporteront à la délégation européenne, à partir de textes des services de renseignements de la police, ils parlent du collectif Zuba, qui comprenait les responsables des domaines militaire, logistique, politique, international et trésorier de la bande.

Les victimes comprennent que ces patrons – certains déjà libres et d’autres bénéficiant d’avantages pénitentiaires – sont responsables des attaques parce que les auteurs ont soit suivi leurs ordres, soit n’ont pas reçu d’ordres de leur part d’arrêter de tuer.

Et ces routes et ces portes sont ce que les victimes veulent exposer devant la commission de l’Union européenne qui a commencé ce mercredi sa visite en Espagne pour savoir comment elle a géré et gère les crimes non résolus de l’ETA. Et ils tiendront une série de rencontres avec des victimes, avec des policiers spécialistes de la lutte contre l’ETA, avec des juges et magistrats de la Cour nationale et, logiquement, avec des victimes du terrorisme.

La condamnation d’Anboto

Cette visite a eu lieu à la demande, il y a cinq ans, de l’association Dignité et Justice, présidée par Daniel Gardien de but. Et sur la table, la tentative d’engager des poursuites judiciaires contre les chefs des auteurs matériels des crimes.

Les victimes expliqueront qu’en 1995 l’ETA a assassiné le commandant de l’armée espagnole Luciano Cortizo, perpétré sur Len avec une bombe collante plantée dans sa voiture. En 2020, la Cour nationale a condamné le leader de l’ETA Anboto, Mara Soledad Iparragirre, comme le responsable du crime, comme celui qui a autorisé le meurtre. La peine a été confirmée par la Cour suprême en 2021.

Les victimes considèrent que la porte était ouverte aux condamnations des patrons de l’ETA pour avoir permis ces crimes alors qu’ils pouvaient être arrêtés. Cependant, les victimes dénoncent que ce processus est paralysé depuis lors où, suivant la doctrine de la Cour suprême, il pourrait permettre l’éclaircissement de cas non prescrits.

Le patron derrière l’auteur, le responsable derrière celui qui active la bombe. Une responsabilité est l’auteur intermédiaire, par domaine de l’organisation, pour le meurtre, et puis il y a ce qu’on appelle l’auteur de la commission par omission, c’est-à-dire qu’il commet le crime pour n’avoir rien fait pour l’empêcher, étant le patron de l’agresseur. .

Une peine depuis 2016

Dignidad y Justicia dénonce que depuis qu’ils ont déposé plainte auprès de l’Union européenne, en décembre 2016, il y a près de cinq ans, l’État n’a résolu qu’un seul crime : celui du commandant Cortizo.

Pourquoi la même ligne du co-auteur, de la commission par omission ou de l’auteur médiatisé n’est-elle pas suivie d’une domination de l’organisation ?Les dirigeants nazis au procès de Nuremberg.