Les juges pressent à Bruxelles pour le renouvellement du CGPJ

Les quatre grandes associations font pression sur la Commission européenne pour exiger la fin de la paralysie

Le commissaire européen à la justice Didier Reynders.
Le commissaire européen à la justice Didier Reynders.Yves HermanBASSIN
  • Enquête 43% des électeurs du PSOE souhaitent que les juges choisissent le CGPJ comme demandé par l’UE et le PP
  • Justice Lesmes dénonce les attaques du gouvernement contre l’indépendance de la justice et exhorte le PSOE et le PP à renouveler le CGPJ « dans les semaines à venir »

Les quatre grandes associations de juges espagnols se sont rendues ce lundi à Bruxelles faire pression pour le renouvellement (et la réforme du système électoral) du CGPJ. La Association professionnelle de la magistrature, la Association judiciaire Francisco de Vitoria, les Forum judiciaire indépendant et Des juges pour la démocratie ont rencontré le commissaire de la justice, Didier Reynders, et ils ont rédigé un communiqué conjoint exigeant que « les deux objectifs communs que nous avons indiqués dans notre communiqué conjoint du 13 septembre 2021 soient atteints : le renouvellement du Conseil général du pouvoir judiciaire et la réforme du système d’élection des membres judiciaires du Conseil.

La Commission européenne s’est exprimé à plusieurs reprises au cours des deux dernières années sur la question. Sa position est apparue sur le Premier rapport sur l’état de droit et encore dans la seconde, culminant au mois de juillet. Mais aussi dans diverses manifestations de commissaires, de hauts responsables communautaires et de porte-parole. Bruxelles demande instamment le renouvellement du Conseil général de la magistrature et regrette la paralysie qui l’empêche depuis des années. Mais il appelle aussi le gouvernement et l’opposition à se mettre d’accord.

Mais au-delà de la pétition, la Commission a clairement indiqué qu’elle ne voyait pas d’un bon œil le système d’élection des membres. L’UE recommande les normes fixées par le groupe spécialisé de la Conseil de l’Europe, qui prône de laisser le choix d’au moins 50 % du CGPJ aux juges, chose à laquelle le gouvernement fait la sourde oreille. C’est une question délicate, compliquée et très sensible, mais la Commission a utilisé les mécanismes à sa disposition, et les médias, mais pour montrer les couleurs de la Moncloa l’année dernière en raison de la tentative de réforme promue par le PSOE et United We Can , Cela allait à l’encontre de ces préférences et recommandations.

Commissaires Reynders et Jourova Ils sont venus au premier plan pour faire pression et dissuader et les messages en privé, aux ambassadeurs, députés et divers ministres (ou anciens ministres à ce stade) de l’Exécutif ont été directs. Le risque pour Pedro Sánchez est la comparaison avec Pologne, le pays qui a le plus de problèmes et la bête noire en la matière. L’UE a mené Varsovie aux tribus et l’avertissement à Madrid C’était très clair : si la voie privilégiée par Sánchez était suivie, une procédure d’infraction serait ouverte et les deux partenaires seraient mis dans le même sac, avec un coût d’image publique et de réputation énorme. Le gouvernement a accepté, au moins partiellement, la défaite et a reculé dans son projet de réforme, bien que certains des nouveaux ministres aient maintenu la rhétorique et le pouls.

Réunions séparées

Les associations ont envoyé une déclaration commune, mais avec des différences. Les juges pour la démocratie ont rencontré le commissaire seul, tandis que les trois autres associations, considérées comme conservatrices, l’ont fait ensemble. Le premier prône la réforme du CGPJ et son renouvellement, tandis que l’opposition à Sanchez appelle au renouvellement et discute ensuite de la réforme. « De la part des juges et des juges pour la démocratie, il a été demandé au commissaire de demander aux partis politiques espagnols de procéder sans délai au renouvellement immédiat du Conseil conformément à la législation en vigueur, compte tenu également de la perte de crédibilité et de la dégradation dans laquelle le même n’empêche pas le Conseil renouvelé d’engager un processus parlementaire ultérieur serein et constructif pour établir un système électoral consensuel à vocation de permanence. Nous avons insisté sur la nécessité pour l’Union européenne de maintenir l’engagement ferme qu’elle a manifesté jusqu’à présent afin que notre Conseil de la magistrature est conforme à la norme européenne, selon laquelle au moins la moitié de ses membres doivent être des juges démocratiquement élus par les juges. », précise le texte convenu. « Les trois associations ont proposé un changement immédiat dans le système d’élection des membres, de manière à ce que le système mixte de nomination soit respecté, comme l’ont demandé la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, la majorité des citoyens et les 90 % de carrière judiciaire », conclut le communiqué.

Pour Reynders, le problème est devenu un mal de dents. Pour la publication du Rapport sur l’Etat de droit, en juillet, son équipe a eu des dizaines de rencontres avec tous les acteurs du secteur, du Gouvernement aux magistrats en passant par les avocats et les procureurs. La chose aurait dû être là, mais le Belge est au courant des manœuvres de Moncloa, des quelques avancées et veulent du mouvement. Bruxelles sort de la difficulté politique, de l’enracinement et estime que la pause estivale était compréhensible (comme c’était le cas lorsque le gouvernement et la position ont été appelés à rouvrir la négociation) mais ils feront tout leur possible pour accélérer les démarches et dire à l’Exécutif que ce n’est pas seulement rhétorique. C’est pourquoi la rencontre avec les associations et pourquoi ses propos directs, au-delà d’une simple communication presque informelle, comme il est d’usage après ces rencontres, qui ont lieu par dizaines tous les mois.