OTTAWA — Le trafic ferroviaire au Canada a été interrompu aujourd'hui lorsque le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) n'ont pas réussi à conclure une nouvelle convention collective avec la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), qui représente près de 10 000 travailleurs.

Les grèves simultanées du CN et de la CPKC pourraient nuire gravement à l'économie canadienne, en particulier au secteur agricole, et avoir des répercussions importantes sur le commerce transfrontalier avec les États-Unis. L'arrêt de travail devrait paralyser les expéditions de céréales, de potasse et de charbon, tout en ralentissant la circulation des produits pétroliers, des produits chimiques et des véhicules.

Tout le trafic ferroviaire au Canada et toutes les expéditions traversant la frontière américaine ont été interrompus, bien que les trains de la CPKC et du CN continueront de circuler aux États-Unis et au Mexique.

Ces derniers jours, la CPKC, basée à Calgary, en Alberta, et le CN, basé à Montréal, au Québec, ont commencé à réduire leurs activités. Ces deux sociétés possèdent la quasi-totalité des voies ferrées du pays et contrôlent la majeure partie du transport de marchandises. Le pays n’a jamais connu d’arrêt de travail impliquant les deux sociétés simultanément.

Plus de 90 % des produits agricoles, notamment les céréales et les oléagineux, sont transportés par train au Canada. En 2023, 25 % de la valeur totale des exportations canadiennes de produits agricoles et connexes vers les États-Unis s'est faite par train, pour une valeur moyenne de plus de 40 millions de dollars par jour, selon le Foreign Agricultural Service (FAS) du ministère de l'Agriculture des États-Unis.

Les manutentionnaires de grains et d'autres groupes de l'industrie ont exhorté le gouvernement canadien à empêcher un arrêt de travail, soulignant que les chemins de fer canadiens transportent des marchandises d'une valeur d'environ 380 milliards $CA (279,5 milliards $US) par an. Le gouvernement a jusqu'à présent demandé aux chemins de fer et au syndicat de continuer à négocier en vue d'une entente, choisissant de ne pas utiliser son pouvoir de soumettre le conflit à un arbitrage exécutoire.

Dans une lettre récente adressée au Premier ministre canadien Justin Trudeau, la National Grain and Feed Association (NGFA), basée aux États-Unis, a souligné que l’industrie de l’élevage dépend du rail pour la livraison en temps voulu des céréales et des ingrédients destinés à l’alimentation animale, tandis que de nombreuses installations, telles que les exploitations de biocarburants, les minoteries et autres transformateurs de céréales, nécessitent un service ferroviaire ininterrompu.

Wade Sobkowich, directeur exécutif de la Western Grain Elevators Association au Canada, a déclaré plus tôt ce mois-ci qu'un arrêt de travail ferroviaire, survenant juste avant le début de la récolte d'automne, arrêterait pratiquement tout le flux de céréales nationales et d'exportation du pays.