Le PP conçoit une réduction d’impôt pour que les bas revenus valenciens paient le minimum de l’Espagne

La proposition de réforme fiscale de Carlos Mazn envisage une réduction du taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques jusqu’à la limite légale de 9%

Carlos Maz
Carlos Mazn, lors d’une réunion avec des députés et des sénateurs du PP de Valence.
  • Politique Le PP concentrera son opposition au Botnic sur la politique fiscale avec sa propre réforme pour baisser les impôts

Le PP est convaincu que son opposition au gouvernement valencien de Ximo Puig devrait s’articuler dans les prochains mois autour d’un sujet clé : la politique fiscale. Depuis qu’il est devenu président du parti en juillet, Carlos Mazn a précisé que son pari sera celui d’une baisse d’impôts généralisée, justement pour montrer que la Communauté valencienne est aujourd’hui en tête de l’Espagne en matière de pression fiscale.

Alors le chef populaire a dévoilé ce vendredi les premiers coups de pinceau de ce que sera sa proposition de réforme fiscale. « Nous allons transformer la Communauté de Valence en une région autonome où les salaires les plus bas seront ceux qui paient le moins en Espagne», a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec les sénateurs et députés du PPCV. La première promesse vise donc à réduire le taux de l’impôt régional sur le revenu payé par les plus bas revenus, en le laissant à 9% au lieu des 10% actuels. est la limite légale, nous ne l’abaissons pas davantage parce que nous ne pouvons pas », a déclaré Mazn.

Selon un rapport du Registre des économistes de conseil fiscal, la Communauté valencienne en tête du classement de l’Espagne en matière d’imposition des revenus élevés. En effet, pour cette 2021, les impôts ont été relevés avec la création de deux nouveaux taux au barème régional convenu par le PSOE, Comproms et Unidas Podemos : 27,5% pour les revenus supérieurs à 140 000 euros et 29,5% pour ceux supérieurs à 175 000 euros. L’argument du Consell : que ceux qui ont le plus paient plus.

Cependant, ce même rapport confirme que la Communauté valencienne n’est pas celle qui traite le mieux les faibles revenus à des fins fiscales. C’est, paradoxalement, Madrid, contre lequel Puig a dirigé une bonne partie de ses attaques pour avoir profité de l’effet capital et par conséquent être en mesure d’appliquer une politique de faible fiscalité, provoquant à son tour la soi-disant dumping fiscale ou de concurrence déloyale.

En parallèle, outre la baisse des taux, le PP propose de relever jusqu’à 10 %, pour les revenus inférieurs à 50 000 euros, le minimum personnel, passant de 5 550 à 6 105 euros, qui est la part du salaire net (base imposable) qu’il n’est pas soumis à l’impôt car il est entendu qu’il est destiné à satisfaire les besoins personnels et familiaux de base. « Atteignant jusqu’à 10 % dans les revenus les plus bas », a assuré Mazn, ce qui signifiera en pratique une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 31 % pour les familles les plus défavorisées.

Les calculs effectués par le parti sont les suivants : un faible salaire de 15 000 euros lui fera économiser 31,4 % par rapport à ce qu’il paie aujourd’hui, passant de 233 à 159 euros. Ou un jeune avec un revenu total de 14 225 euros, qui paie aujourd’hui 51,68 euros, avec la proposition du PP il ne paiera rien.

La bataille que le PP entend mener avec les impôts intervient à un moment où le gouvernement valencien est en jeu dans le réforme du financement autonome, reporté sine die par le ministère des Finances. En fait, le ministère des Finances justifie que c’est le sous-financement chronique -reconnu par Fedea- qui empêche la Communauté valencienne de concurrencer à la baisse les impôts avec les autres régions autonomes, notamment avec Madrid. D’où la stratégie du PP de concevoir son propre modèle de réforme fiscale par opposition à celui du Consell del Botnic, avec lequel il veut fixer l’agenda politique des prochains mois, allant même jusqu’au Parlement valencien.