Le juge rejette les deux derniers troisièmes degrés accordés aux détenus de l’ETA par le gouvernement basque

Il apprécie l’appel du Parquet et souligne que ni Iñaki Bilbao Gaubeka ni Gorka Martínez Ahedo n’ont demandé pardon exprès à leurs victimes.

Siège de l'Audience nationale.
Siège de l’Audience nationale.ANTONIO HÉRÉDIA

Le juge central de la surveillance pénitentiaire, José Luis de Castro, a révoqué deux des derniers troisièmes diplômes accordés aux détenus de l’ETA par le gouvernement basque. La décision affecte Inaki Bilbao Gaubeka Oui Gorka Martínez Ahedotous deux reconnus coupables de nombreuses attaques.

Dans les deux cas, l’élément clé pour refuser l’accès à la semi-liberté est qu’il n’y a pas eu de demande expresse de pardon envers leurs victimes, mais plutôt une plainte générique pour la douleur causée. Cet élément avait été utilisé par le procureur Charles Bautista dans les recours contre les prestations de prison.

« Il y a une empathie envers les victimes, mais elle ne personnalise pas sa position face à ceux qu’elle attaque, ce qui oblige à favoriser le parcours de soins avant d’accéder au diplôme visé », précise l’ordonnance faisant référence à Bilbao. Le membre de l’ETA appartenait à Commandement Biscaye et a été reconnu coupable d’avoir planifié l’assassinat de l’ancien ministre de l’Intérieur Juan Maria Atutxa et le président du PP en Euskadi, Carlos Iturgaiz.

Dans le cas de Martínez Ahoedo, reconnu coupable de meurtre, le juge indique qu’il est lu que la loi pénitentiaire comprend « l’exigence d’une demande expresse de pardon de la part des victimes de leurs crimes, et dans le cas qui nous concerne il n’y a aucune manifestation de pardon aux victimes de son activité criminelle ne sont même pas référencés dans ses écrits, surtout lorsqu’il y a des condamnations pour meurtre ».

Cette circonstance empêche l’accès à la semi-liberté, malgré les éléments favorables que la prison dans laquelle ils se trouvent et l’Exécutif basque y trouvent et qui leur ont valu la concession du troisième degré désormais révoquée.

Tous deux peuvent faire appel de la décision du juge devant la première section de la Haute Cour nationale, qui est compétente pour toutes les affaires pénitentiaires. Le tribunal s’est récemment penché sur la pertinence des lettres de grâce expresses pour accéder aux prestations carcérales.

Jusqu’à présent, ce tribunal l’avait réclamé, mais dans l’une des dernières décisions, des autorisations ont été accordées à un membre de l’ETA qui n’avait pas expressément demandé pardon. Deux des magistrats ont émis des votes dissidents soulignant que, bien qu’ils aient soutenu les permis, ils ne l’ont pas fait parce qu’ils considéraient que la grâce générique était suffisante. Ce sont d’autres éléments qui les y ont amenés.

L’octroi de permis qui remettait en question la pertinence de la repentance a été rédigé par le juge José Ricardo de Prada, récemment intégré à cette première section. Son ordonnance a souligné que le pardon exprès n’est pas une exigence pour accéder aux permis ordinaires, qui sont un cran en dessous de la semi-liberté qu’implique le troisième degré.