La Cour rejette la demande de 400 millions de victimes de la thalidomide à l’État pour le retard de l’aide

Le tribunal rappelle que la pandémie a ralenti toutes les procédures et que les simples « voeu » contenus dans la loi ne sont pas exécutoires

Affecté par la thalidomide, en une séance
Affecté par la thalidomide, lors d’une session du Congrès en 2015.BERNARDO DAZ
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La Cour nationale a rejeté la demande des victimes de la la thalidomide que l’État les indemniserait à hauteur de 400 millions d’euros pour le retard de traitement de l’aide.

La Chambre contentieuse-administrative a rejeté l’action en responsabilité patrimoniale de l’État de Association des victimes de la thalidomide en Espagne (AVITE)axée sur la perte ou le dommage subi en raison du manque de diligence de l’administration dans l’émission des règlements et autres actions nécessaires pour pouvoir recevoir l’aide dans un délai raisonnable.

Avite rassemble plus de deux cents personnes touchées, dont les mères ont pris de la thalidomide pendant la grossesse, ce qui a causé de graves problèmes aux nouveau-nés.

L’association a dénoncé le manque d’évolution réglementaire de la loi de finances 2018, qui comportait certaines mesures d’accompagnement. Plus précisément, ils alléguaient le non-remplissage du registre des personnes concernées, le fait que la demande n’avait pas été faite à la société pharmaceutique Grnenthal (commercialisateur du médicament), ainsi que l’inexistence d’une réglementation des exonérations fiscales prévues dans la même loi de finances.

Les magistrats de la Huitième Section estiment qu’on ne peut affirmer que la conduite de l’Administration ait dévié ou qu’elle ait arbitrairement entravé la volonté du législateur.

Il rappelle que la loi n’a pas fixé de date précise pour l’élaboration de l’arrêté royal et qu’une première prévision budgétaire de 20 millions d’euros a déjà été faite pour faire face aux premiers versements en 2022. Il rappelle également le contexte de la pandémie et La déclaration de l’état d’alerte a provoqué un ralentissement généralisé des démarches administratives.

En ce qui concerne l’absence de recours contre Grnenthal, l’arrêt explique qu’il ne peut avoir la portée juridique que revendique l’association. La raison en est que la Cour suprême a jugé en son temps que l’entreprise allemande était responsable des dommages causés par la drogue, mais que la possibilité de réclamer une indemnisation s’était prescrite.

A cela il ajoute que ce que la loi de finances 2018 exprime est « une simple volonté de parvenir à un accord » avec l’entreprise, toujours en fonction de sa volonté, « mais elle n’impose pas une obligation de résultat comme l’entend l’appelant, puisque contre toute demande , la société serait couverte par le délai de prescription qui éteint sa responsabilité ».

Enfin, les magistrats ne voient pas non plus la pertinence du fait que le registre des personnes concernées n’a pas encore été achevé ou que les exonérations fiscales n’ont pas été développées, liées à l’approbation de l’arrêté royal qui permet le versement d’aides.

« Une fois analysées et rejetées les allégations formulées par l’appelante pour justifier l’existence d’un dommage illégal qu’elle n’avait pas l’obligation de supporter, nous devons conclure que le pourvoi doit être rejeté », concluent les magistrats.

Décision suprême

La décision de la Cour nationale intervient sept ans après l’arrêt de la chambre civile de la Cour suprême, qui avait fermé en 2015 la voie à la revendication économique de l’entreprise pharmaceutique. Il l’a fait en ratifiant par huit voix contre une le critère du tribunal de Madrid selon lequel le délai pour demander réparation était expiré. Un premier jugement avait jugé le contraire, tout comme le parquet de la Cour suprême.

Après avoir fermé cette voie judiciaire, les personnes concernées ont réussi à obtenir du gouvernement qu’il inscrive des aides et des mesures dans la loi de finances. L’absence de résultats a de nouveau conduit l’association devant les tribunaux, toujours sans succès. le non de l’Audiencia est toujours susceptible de recours devant la Cour suprême.