Gonzlez Laya quitte le ministère des Affaires étrangères après avoir été interpellé par la crise avec le Maroc et est remplacé par Jos Manuel Albares

Le ministre des Affaires étrangères a été dans le déclic pour la réception en Espagne du leader du Front Polisario

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Jos Manuel Albares, nouveau ministre des Affaires étrangères.LE MONDE

La ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzlez Laya, quitte le gouvernement en pleine crise diplomatique avec le Maroc et est remplacée par Jos Manuel Albares, actuellement ambassadeur de Espagne au France et secrétaire général des Affaires étrangères dans la première équipe de la Moncloa. Son nom était déjà pour le poste il y a un an et demi, mais l’engagement de Pedro Sánchez envers Laya a précipité sa marche vers Paris.

Maintenant, il revient enfin en tant que ministre juste avec le départ d’Ivn Redondo, qui était l’autre grand poids lourd lorsque Albares était encore là. Redondo quitte la direction du cabinet du président et est remplacé par Scar Lpez. La nomination du secrétaire général des Affaires étrangères de l’époque comme ambassadeur a laissé tout le pouvoir entre les mains de Redondo. Jusqu’aujourd’hui.

Arancha Gonzalez Laya, ce vendredi, lors d'une conférence de presse au Foreign Office.
Arancha Gonzalez Laya, ce vendredi, lors d’une conférence de presse au Foreign Office.Javier SorianoAFP

Laya a été interrogée au sein du gouvernement pour la décision de soigner le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne, atteint du coronavirus, dans un hôpital de Logroo. Sa réception en Espagne le 18 avril, qui s’est déroulée dans le secret, a ouvert une crise diplomatique profonde avec le Maroc, qui n’a pas encore été résolue.

Les services secrets de ce pays ont immédiatement détecté la présence dans notre pays, qu’ils considèrent comme leur ennemi public numéro un pour la lutte contre la Shara occidentale, et ils l’ont rendue publique. Ainsi commença un conflit avec l’Espagne auquel le Maroc répondit en ouvrant la frontière et en permettant l’arrivée à Ceuta, par terre et par mer, de milliers de Marocains, dont des jeunes et des enfants.

A cette époque, on savait que le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, toujours en fonction, avait pris position contre l’accueil de Ghali. D’autres habitants de Moncloa ont également considéré cela comme une « erreur ». Laya s’est réfugiée dans le fait que l’Algérie, notre principal fournisseur de gaz, l’avait demandé, et dans la tradition espagnole d’aide humanitaire, qui a fait que l’Espagne a traditionnellement servi les dirigeants sahraouis.

Ce qui se passe, c’est qu’avant l’arrivée du leader du Polisario, les relations avec Rabat étaient déjà mauvaises. Le Maroc était très énervé contre l’Espagne puisque le 10 décembre 2020 Donald Trump, en plein dans les affres de son mandat, a reconnu la souveraineté du Maroc sur la Shara occidentale. En réaction à l’absence de geste en faveur de Laya, la Réunion de Haut Niveau (RAN) entre les deux pays a été suspendue, prévue une semaine plus tard.

Ghali n’était pas la vraie raison pour laquelle Rabat a retiré son ambassadeur en Espagne mais c’était l’excuse publique qui a déclenché la crise. Laya a été critiquée au sein du gouvernement pour ne pas avoir su prévoir la réaction du Maroc à l’attention portée au dirigeant sahraoui, à un moment où les relations avec Rabat étaient déjà très dégradées. La ministre n’est actuellement pas en communication avec son homologue marocain, Nasser Bourita. En fait, le Maroc ne la considérait plus comme un interlocuteur valable.

Snchez la sacrifie même si cela peut être interprété comme une victoire pour Rabat. Avant de rejoindre Foreign Laya, elle était directrice exécutive du Centre du commerce international, de l’agence de développement des Nations Unies et de l’Organisation mondiale du commerce. J’occupe ce poste de septembre 2013 à janvier 2020. Bien qu’il chérisse un vaste programme, il a contre lui sa faible empathie avec le monde diplomatique, qu’il représentait.

Les principales missions d’Albares incluent désormais la reconstruction des relations diplomatiques avec le Maroc. Le contrôle de l’arrivée des immigrés et du terrorisme djihadiste passe par la collaboration avec Rabat.