Borrell demande à l’UE un plus grand investissement coordonné dans la défense

Le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité exhorte à réfléchir à un déploiement permanent de forces aux frontières orientales

Josep Borrell (à droite) accueille le ministre des Affaires étrangères, Jos
Josep Borrell accueille le ministre des Affaires étrangères, Jos Manuel Alvares.Josep Borrell (à droite) accueille le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares.EFE
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Le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, Josep Borrell, a exhorté les partenaires de l’Union à entreprendre d’urgence une augmentation de leurs investissements militaires, une augmentation des dépenses qui doit être effectuée de manière « coordonnée » pour faire face à des défis sans cesse croissants comme celle révélée par l’invasion russe de l’Ukraine. Borrell a également averti les 27 de la nécessité de commencer à réfléchir à un déploiement permanent de forces sur les frontières orientales.

Le guide pour entreprendre ces objectifs a été inclus dans la soi-disant boussole stratégique approuvée il y a un mois par le Conseil européen et qui comprend un total de 60 actions avec un calendrier à exercer. Le document comprend une partie réservée préparée par les services de renseignement des 27 qui sera mise à jour tous les deux ans.

« L’Europe est en danger. Il s’agit de la plus grave crise de sécurité après la Seconde Guerre mondiale », a déclaré Borrell lors d’une conférence organisée par le Fondation Feindef et prononcé devant une centaine de commandants militaires.

La boussole stratégique n’envisage pas la création d’une armée européenne, ce qui est « irréaliste » selon les termes de Borrell, mais elle inclut une capacité de déploiement rapide pour pouvoir mobiliser une force pouvant aller jusqu’à 5 000 hommes, très flexible et adaptable à les besoins de chaque mission.

Le haut représentant a insisté sur la nécessité d’investir et de moderniser les dépenses pour pallier les lacunes et innover technologiquement, mais il a toujours insisté de manière coordonnée : « On ne peut pas avoir 20 types d’avions de combat différents ; 10 types d’avions ravitailleurs et 30 modèles différents de chars de combat ». Borrell insiste sur le fait que « les investissements de défense et la recherche doivent être combinés ».

Actuellement, les dépenses militaires de l’UE représentent 1,5 % du PIB européen -200 000 millions d’euros, soit autant que la Chine dépense et quatre fois plus que la Russie dépense- mais elles sont fragmentées et cela fait de l’Europe une seule entité militairement faible.

Borrell a insisté sur le fait que la guerre en Ukraine a montré que l’UE et l’OTAN sont « parfaitement complémentaires », donc le moment est venu de « renouveler l’engagement politique » entre les deux. L’occasion appropriée pour signer une « nouvelle alliance » sera le sommet de l’OTAN qui se tiendra à Madrid fin juin.