Les partenaires nationalistes du gouvernement exigent qu’il oblige Netflix à produire en catalan et en basque

ERC, PNV ou Bildu prétendent que la Loi sur l’audiovisuel finalisée par l’Exécutif instaure un quota de production audiovisuelle dans les langues co-officielles

Gabriel Rufi
Gabriel Rufin, lors de sa rencontre aujourd’hui avec Flix Bolaos.EFEBASSIN
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La relation entre le Gouvernement et ses partenaires de gouvernance est une montagne russe constante, avec des hauts et des bas, des exigences, des accords, des menaces… Droit de l’audiovisuel que l’Exécutif finalise suppose un nouveau chapitre. Les formations nationalistes comme ERC, PNV ou Bildu exigent que les règlements établissent un quota de production audiovisuelle dans les langues co-officielles. Quelque chose qui forcerait, par exemple, non seulement les groupes de communication habituels, mais aussi les plateformes telles que Netflix, Amazon ou HBO produire en catalan et basque. L’Exécutif n’envisage pas d’établir de seuil.

La demande des partenaires du Gouvernement intervient non seulement lorsque ce dernier envisage de porter les règlements en Conseil des Ministres dans un avenir proche, mais dans les premières étapes de la négociation des Budgets Généraux et en plein accord entre le Gouvernement et ERC pour parrainer le dialogue de table sur la Catalogne. Pour réaliser les deux premiers numéros, La Moncloa il a besoin du soutien des nationalistes. Ainsi, compte tenu de leur position de force, ils réclament des seuils obligatoires pour la production audiovisuelle dans les langues co-officielles, menaçant de ne pas soutenir la réglementation.

Les avertissements sont clairs : Gabriel Rufin, porte-parole de l’ERC au Congrès, a estimé que le catalan est « une langue minoritaire à protéger » et qu’il devrait être « protégé » dans cette nouvelle réglementation du secteur. Pour Mertxe Aizpurua, porte-parole de Bildu, « est très préoccupant que la protection de nos langues soit laissée entre les mains des plateformes avec Netflix, Amazon Prime ou HBO, car il est clair quel contenu elles vont choisir ».

Même le secteur catalan de Podemos, le commun, ils exigent que le gouvernement dont ils font partie travaille pour protéger le catalan et c’est ainsi qu’ils le transfèrent. Les gouvernements catalan et basque ont également critiqué la loi. La Generalitat estime qu’elle « nuisait au catalan » car « elle oublie et maltraite la diversité culturelle et la richesse linguistique ». Depuis le pays Basque ils rappellent qu’ils n’ont pas aimé le texte dont ils ont pris connaissance en juillet et qu’ils ont présenté des allégations exigeant l’égalité de traitement pour toutes les langues de l’Etat.

Le Gouvernement, pour le moment, reste inconscient de ces demandes de ses partenaires. La vice-présidence chargée des affaires économiques finalise actuellement le texte du règlement, dont la dernière version n’envisage pas l’exigence de pourcentages de production audiovisuelle dans les langues co-officielles. Et, à ce jour, il n’envisage pas de les inclure, selon des sources gouvernementales.

La vice-présidente Nadia Calvio, dont dépend cette loi, a assuré après le Conseil des ministres que « le Gouvernement est absolument attaché à la protection des langues co-officielles, car cela fait partie de la richesse » du pays, sans vouloir entrer dans des débats plus polémiques ou ouvrir la porte à certains seuils. Le nouveau texte « sera scrupuleusement respectueux des compétences des communautés autonomes et, dans ce cas, avec la possibilité d’établir d’autres types de mesures de protection des langues co-officielles au sein de leur zone géographique de compétence ».

Différentes sources de l’industrie sont sceptiques à cet égard. « Comment forcer Netflix à respecter le galicien ou le bable si une loi espagnole ne l’envisage pas ? », s’interroge le représentant d’un acteur du secteur qui a participé aux phases de consultation publique.

La nouvelle loi sur l’audiovisuel sera la conséquence de la transposition d’une directive européenne, un processus qui aurait dû s’achever en septembre de l’année dernière mais qui, à cause de Covid, a été reporté à ce nouveau cap politique, dans l’espoir qu’il obtienne son approbation finale dans l’un des prochains Conseils des ministres.

Réécrire la loi

Cette règle a une grande pertinence pour le secteur car elle tente de mettre fin aux allégeances qui dans de nombreux cas ont prévalu parmi les nouvelles plates-formes, généralement des entreprises américaines qui, entre autres, ont évité de soutenir le financement de l’entreprise publique. RTVE.

La loi espagnole actuellement en vigueur, à partir de 2010, n’établit pas de quota spécifique de contenu audiovisuel dans les langues dites co-officielles, comme le catalan ou le basque. Et dans le même sens, l’avant-projet de la prochaine loi a avancé dans ses deux rédactions connues : une première qui a été soumise à la consultation publique et qui date de la fin de l’année dernière et une réécriture publiée en juillet et qui a également été soumise à la consultation publique. Le troisième texte, désormais définitif, a été transmis au Conseil d’État, qui doit rendre son verdict sans caractère public.

En raison de ce qui a été convenu à ce jour et comme l’a laissé entendre Calvio, le nouveau Loi générale de la communication audiovisuelle Il établirait l’obligation pour les prestataires de services de ce type de consacrer 5 % de leurs revenus générés en Espagne au financement d’œuvres audiovisuelles européennes et, en outre, qu’au moins 70 % de ce montant soient alloués à des productions indépendantes. C’est cette section, qui est estimée à 3,5% de l’activité totale de l’entreprise dans le pays, qui est en jeu et dans laquelle pourraient être incluses des garanties linguistiques qui réduisent la présence de l’espagnol. Cette langue, en plus d’être prédominante dans le pays, sert à introduire un certain contenu européen dans L’Amérique latine, un territoire de grande importance pour des entreprises comme Netflix, qui a décidé d’installer ses plus grands studios de production européens dans la ville madrilène de Trois chansons.