L’Église restituera mille biens qu’elle a enregistrés malgré le fait qu’ils ne lui appartenaient pas

Les évêques reconnaissent ce chiffre après une étude « exhaustive » de la liste publiée en 2021 par le Gouvernement

L’Église restituera mille biens qu’elle a enregistrés malgré le fait qu’ils ne lui appartenaient pasLE MONDE (Vidéo) // PISCINE MONCLOA (Photo)

L’Église catholique espagnole a accepté de restituer un millier d’actifs qu’elle a enregistrés entre 1998 et 2015 et qui ne lui appartenaient pas vraiment, puisqu’ils appartenaient à un tiers ou qu’elle ne savait pas à qui ils appartenaient.

Cela a été annoncé dans une déclaration conjointe du gouvernement et de la conférence épiscopale, après une rencontre tenue ce lundi à Madrid entre le président, Pedro Sánchez, et le chef de l’Église espagnole, le cardinal archevêque de Barcelone Juan José Omella.

L’annonce signifie qu’environ un millier de biens qui étaient jusqu’à présent au pouvoir de l’Église catholique peuvent être restitués à leurs propriétaires ou, à défaut, aux mairies.

Le gouvernement a précisé qu’il allait informer les entités locales et les registres de toutes les informations compilées sur les actifs concernés afin que les processus de régularisation correspondants puissent être initiés. En ce sens, l’Église a exprimé son « engagement de collaboration » pour faciliter le progrès de ces processus.

L’origine de cette situation se trouve dans une loi approuvée en 1998 par le gouvernement du José Maria Aznar, par lequel l’Église a enregistré près de 35 000 bâtiments et terrains dans tout le pays. La polémique générée par une multitude de cas a conduit à une intense bataille politique au Congrès et à la présentation de diverses initiatives pour exiger des retours. L’une des motions, approuvée le 17 février 2017, exhortait le gouvernement à envoyer à la Chambre une liste des avoirs non enregistrés. Et c’est ce qui s’est passé en février 2021, lorsque le vice-président de l’époque Carmen Chauve a publié un rapport de 1 613 pages préparé par l’exécutif dans lequel toutes les propriétés ont été compilées.

Cette liste, qui couvre la période 1998-2015, est ce qui a servi de base au Gouvernement et à l’Eglise pour créer une commission « ad hoc » sur la question des inscriptions. Ce forum de dialogue travaille intensément depuis août dernier.

15 000 fermes

Dans ce contexte, la Conférence épiscopale dit avoir entrepris une étude « exhaustive » de la liste gouvernementale à travers des consultations avec les différents diocèses pour analyser chaque cas. « Cette étude », explique désormais le communiqué commun, « a consisté à cataloguer les biens, leur découpage par diocèse et la vérification des démarches d’inscription dans chacun des biens précités ».

Le résultat de cette analyse menée par l’Église est qu’il a été révélé qu’il y a au moins un millier de biens qui « appartiennent à un tiers » ou que l’Église « n’en connaît pas la propriété ». C’est sur ces propriétés que le processus de réclamation est maintenant ouvert.

Entre 1998 et 2015, l’Église catholique a enregistré 34 961 actifs, selon les données publiées par le gouvernement. Parmi ceux-ci, 20 014 étaient des temples ou des pièces complémentaires, tandis que 14 947 étaient des fermes à d’autres usages (terres agricoles, lots, maisons, locaux, et même un fronton).

Au total, Castilla y León représente 30% de tous les actifs enregistrés par l’Église entre 1998 et 2015 et les calculs sont que 40% ne sont pas des temples. Ils sont suivis du nombre d’inscriptions par les régions autonomes de Galice et de Catalogne.