Le sécessionnisme perd le pouvoir de mobilisation dans la rue et se révolte contre ERC et la table des négociations

108 000 personnes se sont rassemblées Barcelone, un demi-million de moins qu’il y a deux ans, quand la Diada enregistrait déjà la pire entrée des ‘procs’

Les participants à la manifestation
Participants à la manifestation convoquée par l’ANC à Barcelone à l’occasion de la Diada.Quique GarciaEFE
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Les plus de 200 entraîneurs affrétés par l’ANC de la Catalogne les plus enlevés par les thèses séparatistes n’ont pas réussi à ramener la Diada aux niveaux d’avant-Pandae, à ce 2019 dans lequel la manifestation du 11 septembre languit déjà après le choc de la réalité que le frustré proclamation unilatérale d’indépendance. 108 000 personnes se sont rassemblées à Barcelone, un demi-million de moins qu’il y a deux ans, lorsque l’événement enregistrait déjà le pire entrée du procs. Profitant du fait que la Generalitat a levé vendredi l’interdiction d’organiser des rassemblements de plus de dix personnes, les sécessionnistes les plus convaincus se sont rendus dans la capitale catalane pour certifier que la cause a perdu l’élan de rue massif d’antan et pour exposer, pour la pour l’essentiel, leur rejet de la table des négociations avec le gouvernement et avec ses promoteurs, les dirigeants de l’ERC.

Ostensiblement sifflé et hué ont été Père Aragons et Oriol Junqueras à son arrivée au rassemblement, bien qu’il n’occupe pas une place en tête de la marche, où l’exposition à la colère du souverain mécontent aurait été plus grande, si possible. Déplacés – et blindés de leurs escortes policières – le président de la Generalitat et le président de la formation républicaine ont confirmé que leurs craintes étaient fondées, que la Diada allait devenir, en effet, un confinement encouragé par ses propres organisateurs, qui avaient encouragé les manifestants à se dépêcher librement contre le chef de l’exécutif catalan et contre son projet politique. Nous n’allons pas jouer le rôle d’officier de police, a assuré le président de l’ANC en début de semaine, Elisenda paluzie, pour ouvrir l’interdiction de la plainte contre ERC.

Le sentiment était unanime sur la place Urquinaona, autrefois l’épicentre de la violence séparatiste contre la condamnation du procs, aujourd’hui point de départ de la manifestation Diada.

La table est une blague, mec. Nous avons parcouru des kilomètres pour être ici aujourd’hui, mais je ne suis pas du tout satisfait des politiciens. Ne votez plus pour l’ERC car l’indépendance ne se gagne pas ainsi. Vous gagnez avec la voie unilatérale, il n’y en a pas d’autre, résument Eva et Josep. Ventura Camps a expliqué graphiquement la frustration collective : La table n’a qu’un pied et est sur le point de tomber.

Il y en a comme Eduard Vives qui voient dans la polémique sur la paralysie de l’agrandissement de l’aéroport d’El Prat un écran de fumée pour faire de la négociation bilatérale à laquelle le président Aragons échoue de tout coeur au préalable. Je suis sceptique et je viens parce que je le dois, parce que je suis toujours venu, mais les politiciens ne méritent pas les gens qui sont ici aujourd’hui.

Nous sommes fatigués de tant de paralysie. Les politiciens jouent avec des promesses qui ne nous mènent nulle part, a protesté Fina.

Passer près de quatre ans en prison pour avoir promu 1-O et vivre son premier 11 septembre en liberté après avoir été gracié n’a pas exempté Junqueras de devenir la cible du mouvement indépendantiste le plus exalté, celui qui stationne dans les rangs de JxCat et de la CUP. . Déjà au départ de la Diada, lors de la marche aux flambeaux tribale qui inaugure chaque année la revendication nationaliste catalane, le président de l’ERC a été hué. Au cri de botifler (traître) l’ancien vice-président du gouvernement a été reçu au Fossar de les Moreres, la crypte très symbolique des morts en 1714, pendant la guerre de Succession. Si la prison ne nous a pas fait taire, les insultes et menaces non plus, le président de l’ERC a dû se défendre depuis la tribune.

Dans ce même lieu sacré de la souveraineté, deux groupes d’indépendantistes frapperaient après l’une des manifestations d’Arran, les jeunes du CUP, comme preuve anecdotique, mais aussi fiable, de la division sécessionniste. Cette même violence est apparue pour punir à nouveau l’une des cibles privilégiées du séparatisme, le siège de la Police nationale, attaqué par des jets d’objets une fois la manifestation terminée, obligeant la police anti-émeute de Mossos à agir. À ce moment-là, le mouvement indépendantiste à capuchon avait déjà mis le feu aux drapeaux de l’Espagne et de l’Europe, et une énorme photographie de Pedro Sanchez et Aragons lors de leur réunion de juin à La Moncloa, en claire menace pour cet agenda des retrouvailles en heures creuses.

Président, rendre l’indépendance, il venait de crier à quelques pâtés de maisons de Paluzie pour terminer la marche en imitant le Président, mettre les urnes, émis en 2014 par Carme Forcadell pousser Artur Mas d’organiser le 9-N, l’embryon du référendum unilatéral avec lequel le mouvement indépendantiste franchirait le Rubicon trois ans plus tard.

Le président de l’ANC a été impitoyable avec la classe politique indépendantiste et surtout avec l’ERC. Le droit à l’autodétermination n’est pas demandé à l’État oppresseur ; il s’exerce comme au 1-O, proclamé exigeant le retour à l’unilatéralisme à cinq jours de la date choisie par Aragons pour tenir la réunion de la table des négociations avec le Gouvernement. Que le Gouvernement cesse de se tourner en permanence vers l’Etat en attendant des concessions qui ne viendront jamais. L’État espagnol perçoit les revendications comme un symbole de faiblesse et en profite pour nous écraser. Retournez à avoir votre propre projet, axé sur l’autodétermination, a poursuivi le leader de la principale organisation sécessionniste catalane, déjà applaudi en chœur par les concentrés aux portes du parc de la Ciudadela, où est enregistré le Parlement.

Et, après la critique, le défi, une fois de plus récité par Jordi Cuixart. Le président de mnium a célébré sa sortie de prison sans avoir besoin de s’excuser : L’Etat n’a pas gagné et c’est clair pour lui. L’Etat sait qu’on peut recommencer.