La solution citoyenne pour l’indépendance judiciaire : concurrence publique et incompatibilités aggravées

Le parti d’Ins Arrimadas présente un projet de loi qui révolutionne le système en retirant les politiciens de la sélection

Dans
Ins Arrimadas et Edmundo Bal, lors d’une réunion au Congrès.EFE
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Une révolte du système pour dépolitiser le Justice. Une réforme pour éviter que le Congrès ne se soumette une nouvelle fois à la honte de nommer des juges par affinité de parti plutôt que par mérite et capacité. La tempête du renouvellement de la Cour constitutionnelle, dans le pacte de la pince au nez entre le PSOE, le PP et United We Can, a enflammé le débat et les premières propositions de solutions surgissent : un concours public pour choisir le meilleur.

C’est l’initiative que Ciudadanos a présentée. Un projet de loi ambitieux qui révolutionne le système électoral de la Constitutionnelle, ainsi que celui d’autres institutions, comme le Conseil général de la magistrature (CPGJ). La grande nouveauté est qu’elle sépare les hommes politiques de la nomination des candidats et qu’elle impose un régime ferme d’incompatibilités pour opposer son veto à ceux qui sont ou ont été étroitement liés aux partis.

Cette loi vise à détruire l’actuel commerce de vignettes entre les partis politiques majoritaires, qui lors de négociations secrètes s’entendent pour se partager les différents sièges, avec une prédilection pour choisir des candidats présentant des similitudes importantes.

C’est une réalité grossièrement reconnue par les protagonistes du dernier pacte. Le PSOE et Podemos ont admis qu’ils allaient soutenir des candidats qui ne convenaient pas, mais en même temps ils se sont justifiés dans ce qui avait été convenu. Telle était la controverse sur des noms comme celui de Enrique Arnaldo, que jusqu’à 11 députés ont rompu la discipline de vote à l’issue d’un processus controversé.

Dans sa loi, Ciudadanos encourage les magistrats de la Cour constitutionnelle à être choisis par un concours public. Les candidats se présentent de leur propre initiative et sont ensuite examinés par un Comité d’évaluation qui certifie leurs mérites et leurs capacités.

Ce comité sera composé de prestigieux magistrats, procureurs, professeurs et juristes. Aucun politicien. Ils évalueront les mérites, les compétences, les aptitudes et autres circonstances afin de choisir le mieux préparé. Ce comité présélectionnera huit candidats qui apparaîtront ensuite au Congrès et au Sénat pour être votés.

La différence avec le modèle actuel est que le filtre pour déterminer qui y accède est établi par les experts qui examinent le programme, dans le cadre d’un processus transparent et public, au lieu d’une négociation entre les parties. Avec cela, il est destiné à renforcer la séparation des pouvoirs et, comme le souligne Ciudadanos, à éviter la perception de la cartellisation des partis politiques, ainsi que la partialité des institutions.

Un point très pertinent de la loi est le renforcement des critères pour être considéré comme inéligible. Cs propose qu’ils ne puissent pas entrer à la Constitution, à la CGPJ ou à la Procureur général de l’État les personnes qui, au cours des huit dernières années, ont occupé des postes de direction ou des postes de nomination politique dans les administrations publiques ou dans des organisations dépendantes. Ceux qui ont occupé un emploi, un poste organique et d’autres ayant des fonctions de direction dans des formations politiques et des syndicats se verront également opposer leur veto.

Election des membres du CGPJ

Concernant le CGPJ, dont on parle à nouveau beaucoup, la loi des Cs apporte un changement radical dans le système d’élection des membres. 12 des 20 membres seraient choisis par les juges eux-mêmes lors d’élections ouvertes pour la circonscription nationale. Seuls six candidats au maximum peuvent être votés sur le bulletin de vote. Les 12 plus votés étant élus.

Pour se présenter à ces élections, une caution de 25 membres de la carrière judiciaire ou d’une association suffirait. De telle sorte qu’il sera assez facile de devenir candidat sans que les associations judiciaires majoritaires ne prennent le relais.

Les huit membres restants seront choisis par le Congrès et le Sénat, de telle sorte que la majorité du CGPJ sera choisie par les juges. Quelque chose qui défend Bruxelles favoriser la dépolitisation de la Justice.

Un autre aspect qu’il introduit est un critère d’inéligibilité en tant que membre du gouvernement espagnol. Il met son veto à ce que ceux qui ont fait partie du CGPJ, de la Cour des comptes ou de la Cour constitutionnelle puissent accéder aux plus hautes fonctions. Il s’agit d’éliminer toute incitation à orienter leurs actions au profit du Gouvernement ou de tout groupe parlementaire en vue d’être nommés à un poste de responsabilité à l’expiration du mandat pour lequel ils ont été nommés.