La Régie verse 1,5 million aux syndicats et au CEA pour des formations

Il a initialement réservé un poste de 1,7 million pour la formation au dialogue social et à la négociation collective. L’employeur monopolise la plus grosse subvention de toutes : 713 200 euros

Carmen Castilla (UGT), La
Carmen Castilla (UGT), Elas Bendodo, Javier González de Lara (CEA) et Nuria López (CCOO), le 31 janvier à SanTelmo.JUNTE D’ANDALOUSIE

Le gouvernement andalou du PP et Ciudadanos, présidé par Juanma Moreno, a distribué au moins 1,5 million d’euros en subventions entre l’association patronale et les syndicats afin qu’ils dispensent des formations liées au dialogue social et à la négociation collective.

Dans un premier temps, le ministre de l’Emploi, dirigé par Roco Blanco, a réservé un poste de 1 755 169 euros pour les subventions au titre de la concurrence concurrentielleaccessible à tout syndicat ou entité présentant un projet de formation sur le dialogue social et la négociation collective.

Mais finalement il n’y en avait pas assez pétitions pour épuiser l’intégralité du budget et le montant de l’aide a été fixé à 1 516 658,4 euros, comme en témoigne la résolution à laquelle EL MUNDO a eu accès.

Il y est précisé que les subventions sont réparties entre la Confédération des entrepreneurs d’Andalousie (CEA), présidée par Javier González de Lara ; la Confédération des entrepreneurs de Malaga ; le syndicat CCOO-A, dirigé par Nuria López ; UGT-A, avec Carmen Castilla à la barre ; et la Confédération syndicale indépendante Fetico Andaluca. Justement les représentants du CEA et des syndicats UGT-A et CCOO-A ont affirmé ces derniers mois diverses rencontres avec le président du conseil d’administration et les administrateurs Elas Bendodo, Rogelio Velasco et Roco Blanco elle-même, liés à la distribution des fonds européens et également dans le cadre de la Table du dialogue social. Aucun d’entre eux n’a fait état de cette subvention millionnaire pour les cours.

L’aide la plus élevée accordée par la Régie est destinée aux hommes d’affaires : 713 200 euros, qui se répartissent entre les 688 240 euros alloués au CEA pour les cours de concertation socialeet les 24 960 euros accordés aux entrepreneurs de Malaga pour des actions de formation sur la négociation collective.

CCOO, plus de fonds que l’UGT

Parmi les syndicats, le plus bénéficiaire est CCOO-A, avec une subvention de 507 745 €, qui se répartit entre les 70 848 euros pour les cours sur la négociation collective et les 436 897 euros pour la formation au dialogue social. Elle est suivie par l’UGT-A, qui reçoit 218 976 euros d’aide pour des cours sur le dialogue social. Dans la résolution du Conseil, en date du 23 décembre 2021, il est précisé que tant les syndicats que les employeurs reçoivent juste le montant demandé pour développer les actions de formation.

La seule entité qui reçoit moins que demandé est la Confédération syndicale indépendante Fetico Andaluca, que le Conseil subventionnera avec 76 737,40 euros, malgré le fait qu’il ait demandé 329 822 euros.

la situation plus frappant Parmi les bénéficiaires de cette aide figure celle du syndicat UGT-A, à qui la Régie demande la restitution de 40 millions pour des subventions -presque toutes destinées à des cours- qui n’ont pas été utilisées aux fins prévues.

De plus, comme le rapporte ce journal, ce syndicat est impliqué dans une affaire de corruption alléguée devant être jugé par le tribunal de Séville sur le prétendu complot conçu par les anciens chefs de l’UGT-A pour détourner les subventions du Conseil au stade des précédents gouvernements andalous du PSOE. C’est l’affaire dite du complot des fausses factures qui a servi au syndicat à se financer irrégulièrement.

Le procureur anticorruption dit que l’UGT-A est responsabilité civile subsidiaire du montant fraudé, qui s’élève à 40,7 millions, et solidairement responsable des amendes s’élevant à 250 millions infligées aux cinq prévenus liés au syndicat qui siégeront sur le banc. Parmi eux figure le prédécesseur de Carmen Castilla, Francisco Fernndez Sevilla, qui a dû démissionner en décembre 2013 en raison de ce scandale, révélé par ce journal.

Cette question n’a eu aucune influence sur la décision du Conseil d’accorder davantage de subventions à l’UGT-A. Les sources d’emploi consultées précisent que ces cours s’inscrivent dans une ligne d’aide qui est distribuée dans d’autres collectivités. Pour recevoir une subvention, vous devez être à jour des paiements avec le Trésor. Et l’UGT-A l’est, selon Emploi, parce qu’elle n’a actuellement pas de dettes dans les procédures exécutives avec le conseil d’administration, car, bien que l’administration réclame des montants millionnaires, les poursuites sont devant les tribunaux et ne sont pas encore définitives.

Manquant dettes exécutives, il n’est pas possible de rejeter une subvention, lorsqu’elle remplit les conditions nécessaires, car, dans le cas contraire, elle agirait de manière arbitraire et injustifiée, a précisé Emploi. Ce journal faisait déjà état en avril 2021 d’une autre subvention nominative accordée par le Conseil à l’UGT-A de 546 108,07 euros pour le projet Organisations Syndicales.