Jos Manuel Albares révèle qu’il entretient des contacts avec le Maroc et l’Algérie et que « le gaz pour l’Espagne n’est pas en danger »

Le ministre des Affaires étrangères prévient au Congrès que la position sur la chara sera décidée dans le cadre des Nations unies

Ministre Jos
Ministre Jos Manuel Alvares, ce lundi.EFE

L’Espagne est en pourparlers avec le Maroc et l’Algérie après la rupture des relations entre ces deux pays, selon ce que le ministre des Affaires étrangères, Jos Manuel Albares, a révélé lundi au Congrès, qui a semblé rendre compte de la mission espagnole en Afghanistan et de présenter les lignes de son département, après sa nomination en juillet dernier en remplacement d’Arancha Gonzlez Laya.

Ce changement a été motivé par la crise ouverte avec le Maroc, sur laquelle Albares a avancé sur la pointe des pieds malgré le fait que la communication soit désormais rétablie et que Mohamed VI lui-même ait publiquement annoncé sa volonté d’ouvrir une « nouvelle étape » des relations avec l’Espagne.

Et précisément dans ce contexte, le retour à la normalité avec Rabat a aggravé les frictions constantes et historiques entre le Maroc et l’Algérie, auxquelles sont confrontés la chara et les dirigeants nord-africains.

Dans sa première intervention, Albares s’est montré très prudent, il a souligné l’importance que revêt le Maghreb pour notre pays -le deuxième marché de l’Espagne après l’UE-, il a donné en exemple la fragilité de la stabilité dans la région. des relations entre Alger et Rabat et a affirmé que « l’une de mes principales priorités sont les relations avec le Maroc et l’Algérie, amis et partenaires ».

Personne ne devrait « s’inquiéter »

Selon le ministre, il s’entretient avec les deux pays et personne ne devrait « s’inquiéter » en Espagne car « l’approvisionnement en gaz n’est pas en danger ». L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne et environ la moitié de cette ressource provient de là, via le gazoduc Maghreb-Europe, qui relie les champs algériens de Hassi R’Mel via le Maroc et le détroit de Gibraltar.

Le PP a demandé à Albares si la facture d’électricité, déjà à des prix historiques, pourrait devenir encore plus chère en raison de la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat. Le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, a annoncé jeudi qu’à partir de l’automne tout le gaz qu’elle exporte vers l’Europe sera acheminé via le gazoduc Medgaz, entre l’Espagne et l’Algérie, via la mer d’Alborn, pour éviter le territoire marocain. C’est l’une des données qui permet au Gouvernement d’affirmer que l’approvisionnement est garanti.

Cependant, l’Exécutif s’inquiète des conséquences de cette nouvelle crise entre l’Algérie et le Maroc, surtout au cas où l’un d’eux réclamerait des gestes de soutien.

La question territoriale de la Shara occidentale a été un élément constant de tension entre les deux pays. Bien qu’on lui ait également demandé – notamment le député Bildu – si l’Espagne allait changer de position, comme le demande Rabat, après que Donald Trump a reconnu, contre le droit international, le souverain marocain de Shara, le ministre a évoqué la position traditionnelle espagnole en matière de défense. d’une solution dans le cadre des Nations Unies.

Ce qu’Albares a précisé, c’est qu’il veut s’entendre « extraordinairement bien » avec le Maroc car de nombreux intérêts espagnols sont en jeu, et que la relation avec ce pays est bien « plus large » que les divergences qu’il entretient vis-à-vis de la chara.