Carmen Calvo reproche à Pedro Snchez d’avoir cédé au « faux » féminisme de Podemos : « Nous ne sommes pas des trileros »

L’ancienne vice-présidente revendique le féminisme classique et demande au PSOE de ne pas se laisser emporter par « la fausse liberté et la modernité »

Carmen Calvo, ce vendredi, à Valence.
Carmen Calvo, ce vendredi, à Valence.PRESSE EUROPE

Celle qui était la première vice-présidente du gouvernement jusqu’à cet été, Carmen Calvo, a perdu le pouls face à la ministre de l’Égalité, Irene Montero, avec l’approbation de la loi Trans. Le socialiste n’a pas su imposer les thèses du féminisme dit classique à celles du bizarre partagé par United We Can. Et cette défaite a entraîné son départ de l’exécutif de Pedro Sánchez, qui a fini par assumer l’autodétermination des genres après une âpre controverse au sein du socialisme.

Et que le PSOE est celui qui ce vendredi a résisté à l’ovation de Calvo, qui reste secrétaire d’Egalité du parti et a participé à un débat sur le féminisme dans le cadre du 40e Congrès fédéral socialiste, à Valence. Une opportunité dont Calvo a profité pour se justifier après avoir montré qu’il avait le soutien d’une grande partie de la base du parti. Ses mots ont été, directement, les plus acclamés.

Et que l’ancien vice-président, qui a défendu avec véhémence la position abolitionniste de la prostitution, avait des messages pour tout le monde. A commencer par son propre parti, dont elle a rappelé de quel côté elle devait être et tout « ce qu’elle doit au mouvement féministe de ce pays », qui « a 200 ans derrière elle ».

Attention donc à ne pas oublier cet héritage et mettre de côté le féminisme classique, elle est venue dire au président Sanchez qui l’a laissé tomber : « Le féminisme n’est pas un fourre-tout pour tout mettre et tout endurer.

« Sexe » et « genre »

Car la prochaine chose est de tomber dans le piège de la « modernité » que tend United Podemos : « Il y a des combats difficiles car masqués par la fausse liberté et la modernité. « On ne fait pas de politique par petits dribbles. On n’est pas des trileros », a ajouté le leader cordouan quelques heures après que le parti entre pleinement dans le débat sur les amendements au cadre de présentation.

Quelques amendements qui, en effet, montrent qu’à ce jour la lutte se poursuit au sein même du PSOE entre les différents courants féministes, qui dans un premier temps sont en désaccord sur l’usage du « sexe » et du « genre ».

Par ailleurs, Calvo n’a cessé de s’en prendre à la droite et à sa conception du féminisme : « Les autres parlent de féminisme libéral et de 20 000 autres choses parce qu’au fond ils n’y voient pas clair. Et ce qu’elle voit, a-t-elle prévenu le public, ce sont « 52 sièges de fascistes organisés alors que le PP ne sait pas où il se trouve ».